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15 février 2007

Cameroun : A Tombel, les coupeurs de route refont parler d'eux

Une opération juteuse a mal tournée. Mettant sur le dos des bandits. Tout un quartier enragé. Notre reporter s'y est rendu et reconstitue ici le film d'une aventure nocturne.

Le quartier Mont Koupé est devenu ces derniers temps célèbre dans la province du Sud Ouest au Cameroun, à cause des sévices causés à la population, surtout les voyageurs, par des coupeurs de route ( NDLR : Des malfrats qui interpellent des véhicules de transport et dépouillent leurs occupants de leurs biens)

Du côté de Loum (Carrefour OCB), il n'est pas rare de voir les chauffeurs s'arrêter pour attendre des compagnons de traversée. Les forces de l'ordre et les citoyens de tout bord en souffrent.

Dans la nuit du 13 au 14 février 2007, un groupe de malfrats y a atterri à bord d'un véhicule de marque Toyota Hilux 4X4 immatriculé NW 0444 D qu'ils ont arraché après un braquage.

Il est 1h du matin quand ils décident d'opérer. Armés de machettes, d’arraches clous, de fusils traditionnels, ils ont occupé la route. Un homme d’une trentaine d’années ne jouissant pas de toute ses facultés mentales de passage, se retrouvera nez à nez avec ces derniers qui avaient déjà tendu leur guet -apens. Ces derniers ayant constaté qu’ils avaient à faire à un fou, ne se sont pas occupé de lui.

Arrivé aux environs de 1h 30 au Carrefour OCB à Loum, point de jonction entre la nationale reliant Douala à Nkongsamba en passant par Loum et la route reliant Loum à Tombel, ce jeune homme ira  vers les occupants de trois véhicules qui s’étaient garés afin de les informer sur le sort qui les attendaient. Personne ne pouvait prendre en considération ses dires car, il est connu dans un coin comme faisant partie de la famille des fous de cette localité.

Aux environs de 1h 45, la 4X 4  des malfrats reviendra sur le chemin dans le but de scruter ledit carrefour. Dans la précipitation, ils vont retourner à leur point de départ.

Sur le champ, le quartier sera alerté et commence alors la chasse aux bandits. Les vigiles d’une société de la place qui accompagnaient la forte délégation qui s’étaient donné pour principale mission de traquer ces malfrats vont accompagner les deux cars  de marques Litéace jusqu’au niveau de Mount Koupé quarter.

Arrivés sur les lieux, ils seront stoppés net par ces malfrats. Ces derniers seront surpris quand ils seront noyés dans une atmosphère polluée par le gaz lacrymogène pulvérisé par les vigiles qui accompagnaient la délégation. Pris de panique, les malfrats vont jeter leurs armes et vont prendre la clé des champs. L’un d’eux sera immédiatement récupéré par la population. Roué de coups, il va rendre l’âme sur-le-champ.

La population organise la recherche des autres malfrats qui ne maîtrisent pas le terrain et qui se sont  réfugié dans la forêt. L'information circule et les curieux accourent. Vers 7h, les bandits croient la bourrasque passée et commencent à sortir de la brousse, en prenant soin de contourner le quartier qui est séparé du reste de cette contrée par un vaste espace inhabité.

Mal leur en prend puisque les chutes, glissades et roulades faites en brousse lors de l'escapade se ressentent sur eux. Certains ont perdu leurs chaussures, les habits sont sales.

Deux d'entre eux se feront ainsi cueillir par un chasseur qui était déjà informé de la situation malgré l'effervescence du quartier. Les deux fuyards vont recevoir deux balles de fusils de chasses au niveau de leurs cuisses. Ils seront conduits sur le lieu de leurs guets-apens puis molestés à sang par la population locale qui les attendaient.

L’aventure de ces derniers venait de s’achever devant les affres des conducteurs d’autocars de cette  route reliant la province du Sud Ouest à celle du Littoral.

Cet autre cas non isolé pose une fois de plus le problème d’insécurité qui se pose sur les axes routiers du Cameroun reliant les villes aux coins reculées des villages et le règne de la justice populaire.

On a longtemps pensé que les coupeurs de route qui opèrent dans ce pays et beaucoup plus dans la partie nord du  Cameroun étaient des étrangers des pays voisins (surtout du Tchad) qui ont pu s'accaparer des armes de guerre et de chasse pour leurs opérations. Au fil des ans, le phénomène a évolué à telle enseigne que parmi les personnes arrêtées ou abattues se trouvaient de plus en plus des citoyens camerounais. 

Comment opèrent-ils ?

Dès qu’ils parviennent à stopper un véhicule, ils font coucher les passagers à plat ventre et les dépouillent de tous leurs sous et biens précieux (Bijoux, vêtements, GSM,  appareils…). Ils placent des sentinelles aux extrémités de leur zone d'opération. Ceux-ci surveillent l'arrivée des véhicules qui, une fois dans leur zone d'action, ne peuvent faire marche arrière sous peine d'être criblés de balles. Malheureusement pour les coupeurs de route de Tombel, ils n’avaient pas de sentinelle, peut être à cause de la fine pluie qui arrosait la région.

L'insécurité notoire face aux coupeurs de route lors des voyages, dans les villages des campagnes, de jour comme de nuit nous obligent à nous poser  une kyrielle de questions qui nous interpelle tous. A méditer.

Nadège S.

©Prisma International

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