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13 mars 2007

Abdulrazak Gurnah, Prix RFI Témoin du Monde 2007

gurnah_200Pour sa dixième édition le prix RFI Témoin du monde, destiné à couronner un livre témoignage ou une œuvre de fiction qui apporte un éclairage nouveau sur un grand sujet d’actualité ou de culture, a été décerné ce jeudi à Abdulrazak Gurnah. Cet auteur originaire de Zanzibar, aujourd’hui exilé en Grande-Bretagne, est récompensé pour son roman intitulé Près de la mer aux éditions Galaade. Un ouvrage qui a conquis dès le premier tour et à l’unanimité le jury présidé cette année par le journaliste et écrivain Jean-Claude Guillebaud.

«On ose à peine respirer en lisant ce livre, par peur de rompre le charme», disait le journal The Times à l’époque de la publication en Grande-Bretagne du roman Près de la mer. Une phrase qui dit tout de la beauté de cette fiction récompensée aujourd’hui par le prix RFI Témoin du monde.

Encore peu connu en France - un seul de ses ouvrages a été traduit jusqu’ici - Abdulrazak Gurnah, né il y a bientôt 50 ans à Zanzibar, île sur la côte orientale de l’Afrique, est en revanche célèbre dans les pays anglo-saxons. Ses livres ont été plusieurs fois été pressentis par les prestigieux prix littéraires tels que le Booker prize et Times book prize de Los angeles.

Enseignant à Brighton, l’écrivain n’a cependant rien oublié de sa terre d’origine comme en témoigne ce récit dont le thème est l’exil à la fois géographique et intérieur. Une fracture racontée à travers le parcours étonnant d’un homme, un réfugié de 65 ans, qui un jour arrive à l’aéroport de Londres sans visa et avec un faux passeport pour demander l’asile. Et pourtant un personnage qui garde obstinément le silence, alors qu’il est bilingue, comme pour mieux symboliser la parole confisquée de ceux obligés de fuir leur pays pour raisons politiques. Sans oublier que ce protagoniste donne pour finir un nom qui n’est pas le sien mais qui renvoie à un passé trouble et douloureux.

Roman de la perte d’identité, de la reconquête de la dignité, des souvenirs insupportables de la prison, de la trahison et de la vengeance, Près de la mer captive par une écriture fluide, élégante et un récit tendu toujours sur la corde du réel et de l’imaginaire où les immigrés mais aussi tous les lecteurs peuvent se retrouver.

Texte universel, éminemment littéraire, servi par la traduction en français très réussie de Sylvette Gleize Près de la mer touche aussi au plus près du cœur.

Par Catherine Fruchon-Toussaint

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