Cameroun: Rentrée scolaire 2007-2008: Des établissements scolaires clandestins en ligne de mire

Le 03 Septembre dernier était jour de la rentrée scolaire au Cameroun, pour le compte de l’année académique 2007 – 2008. Quelques semaines au paravant, les Ministres en charge de l’éducation au Cameroun (Education de Base et Enseignements Secondaires) ont mis à la disposition des parents d’élèves les listes des établissements scolaires autorisés à fonctionner cette année qui commence. Objectif, fermer tous les établissements clandestins qui fonctionnent frauduleusement dans le pays.

En effet, l’ouverture d’un établissement scolaire au Cameroun est sujette à deux autorisations à savoir : l’autorisation de création décernée par le Délégué départemental et l’autorisation de fonctionnement signée par arrêté ministériel. Ces autorisations sont précédées par un certain nombre d’investigations relatives au site, à la superficie, aux infrastructures et à l’accessibilité audit site. Or sur le terrain, l’on constate le contraire. Des établissements construits dans des sites marécageux, accidentés et peu accessibles. Ce qui est le plus curieux, c’est que tous ces établissements brandissent toujours des autorisations d’ouverture… Tout se passe alors comme si les Délégués Départementaux se contentent de rester derrière leurs bureaux pour signer des autorisations sans investigations préalables.

Interrogés sur le caractère clandestin de ces établissements, les responsables accusent plutôt les lenteurs administratives. Le mécanisme est un peu moins compliqué au niveau départemental, mais une fois à Yaoundé, tout se bloque. Les dossiers ont désormais besoin des CFA pour avancer…D’ailleurs, on a l’impression que cette politique est une stratégie pour les hauts placés de gonfler leurs porte-feuilles chaque année, d’autant plus que ce scénario revient toujours à chaque rentrée scolaire, mais aucun établissement n’est fermé et fonctionne curieusement sans être inquiété jusqu’à la fin d’année.

Qu’à cela ne tienne, la rentrée est belle et bien là, et chacun veut la mener jusqu’au bout. Le ton a d’ailleurs été lancé le 03 Septembre même par la Secrétaire d’état au Ministère des Enseignements Secondaires, Madame Catherine ABENA, lors du lancement officiel de la rentrée académique 2007 – 2008 au Lycée de Bépanda, Douala. A cette occasion, il était question d’interpeller toutes les parties prenantes de l’éducation (parents, élèves, enseignants, gouvernement), afin que chacun joue effectivement sa partition dans l’éducation du fer de lance de la nation.

Sur le terrain, la campagne de sensibilisation suit son cours normal. Les établissements nouvellement créés baissent considérablement le taux de scolarité, afin de conquérir le maximum d’élèves. Ce qui place ainsi les parents d’élèves dans un embarra total. Faut-il choisir un établissement conventionnel et payer le prix, ou alors opter pour le moins cher et courir le risque d’une année blanche ? En tout cas, la balle est lancée et à chaque parent de d’agir conséquemment.

Par Albert NTIGWO