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11 septembre 2007

Cameroun : Les récents drames survenus à Abong Mbang déclenchent une situation de guerre froide, mais sourde.

abongbangJusqu'ici le bilan officiel des émeutes du lundi 17 septembre dernier à Abong-Mbang, dans le Haut Nyong (province de l’Est), affiche deux morts, plusieurs  blessés, des édifices publics détruits...

Les malheureux  Mvogo Charles, dix-sept ans, élève en classe de quatrième année électricité au Lycée technique d’Abong-Mbang et Shimpe Poungou Zok Jean Joël, quinze ans, sont passés de vie à trépas. Au niveau du pouvoir de Yaoundé, jusqu'ici l'inquiétude se situe au niveau des édifices publics saccagés et brûlés. Comme quoi, les morts sont toujours banalisés dans ce pays.

De sources sûres, les habitants et ceux parmi eux présents sur les lieux de la manifestation de ce 17 septembre accusent le préfet d’avoir personnellement tiré à bout portant sur Mvogo Charles, tandis que le second a été abattu par un adjoint au commissaire de sécurité publique.

Des réactions diverses…

Cette situation a fortement ébranlé les ressortissants de ce départements,  sans oublier les organisations internationales  telles l'asbl CEBAPH de la Belgique, de la Ligue Camerounaise des Droits de l’Homme du Professeur Kapet de Bana de Paris qui, dès le lendemain du drame avaient diffusé un communiqué de presse pour condamner cette barbarie des autorités locales.

Toujours au  niveau de la diaspora, le Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques des Camerounais de la Diaspora (Code)  avait également condamné cette situation  et a appelé dans un communiqué rendu publique le 20 septembre dernier toutes ses antennes à travers le monde, et tous les Camerounais de bonne foi qui veulent une alternance au Cameroun, à organiser des messes de requiem dans les Eglises et les Mosquées, en la mémoire des jeunes assassinés à Abong Mbang, pour le repos de leur âme.

Messe_de_requiem_LondresJoint au téléphone le secrétaire exécutif du CODE depuis son quartier général de Londres a affirmé que les négociations sont menées à propos et que cette messe de requiem a eu lieu  à  Leicester Square Londres à l'Eglise notre Dame de France dimanche dernier.

En France le Père Floribert de la paroisse de Mantes a également organisé une messe de requiem dimanche dernier devant une kyrielle de camerounais et les amis du Cameroun venus manifester leur sympathie à l'égard des deux jeunes tombés sous les balles des autorités locales camerounaises.

Toujours selon le leader du CODE, à Louvain-la-Neuve université, une messe est prévue le vendredi 05 octobre prochain à l'Eglise de la Source à LLN (Université catholique de Louvain) à partir de 18h30 et une autre à Bruxelles le dimanche 7 octobre à partir de 9 heures à Anderlecht.A Paris et Johanesbourg elles seront  célébrées dans la première quinzaine du mois d’octobre prochain. Reste encore attendus les programmes de Jena et Hambourg en Allemagne, des USA etc. conclut-il. Des messes de requiem sont également annoncées à Douala.
 
Tout en déplorant les pertes en vies humaines et les importants dégâts matériels enregistrés, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures affirme Emmanuel Edou le ministre délégué auprès du ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, visant à rétablir non seulement le calme et la sécurité dans la ville d’Abong-Mbang, mais aussi un fonctionnement normal des divers services publics.

La question que nous nous posons est celle de savoir pourquoi attendre qu'il y ait des émeutes pour tenter de résoudre un problème aussi sérieux que celui là.

Ce qui s’est passé le 17 septembre dernier à Abong-Mbang est révélateur d’un malaise qui règne non seulement dans cette province, mais sur l’ensemble du territoire du Cameroun où les populations dans leur majorité sont maintenues dans un état d’ extrême misère  pendant que les dirigeants les mieux nantis financièrement mènent avec joie leur train de vie de "pacha" affirme Thomas M, exploitant d'une grande surface à Douala et qui a eu le malheur selon ses termes de se retrouver à Abong Mbang au moment de la manifestation.

La situation de crise sociale qui règne au Cameroun est révélateur et le pays fonctionne comme un volcan endormi dont les activités sismiques risqueront un jour de tout balayer sur son passage. En attendant, chacun vaque à ses occupations quotidiennes n'étant pas tranquille dans sa peau ni dans sa tête. Un monde survie en quelque sorte. Mais que faire ?

Hugues SEUMO

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