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25 octobre 2007

Cameroun : Bakassi , La faiblesse de l’armée camerounaise.

Force_mixte_CamerounVingt-et-un soldats camerounais en poste dans la presqu’île de Bakassi (Sud-ouest du pays) ont trouvé la mort lundi à la suite d’un assaut de nigérians dit on mercenaires. Depuis 1992 date du premier conflit opposant les camerounais au Nigeria dans la presqu’ile de Bakassi, on n’a jamais connu autant de morts.

On a beau retourner l'affaire dans tous les sens, on a toujours du mal à comprendre au nom de quoi les hommes en tenue peuvent être en poste dans une zone névralgique et être surpris en pleine journée par l'ennemi.

Admettons l’hypothèse selon laquelle ils ont été surpris.

Quelle est cette armée qui une fois installée au front est surprise d’une attaque quelconque ?
Un soldat au front est supposé avoir abandonné derrière lui, parents, femmes et enfants pour l’honneur de la patrie. Il est appelé à mener une vie  très organisée et se doit de s’acquitter quotidiennement de sa mission.

L’on a toujours eu l’habitude de voir nos hommes en tenue beaucoup plus actif dans la répression des manifestants. Il suffit d’inviter deux, trois voire quatre personnes à un soulèvement dans les rues de nos cités pour assister à une descente musclée de nos forces de l’ordre sur le terrain.

Les événements d'Abong-Mbang sont encore frais dans les mémoires avec l’assassinat des jeunes lycéens. Il en de même pour la manifestation récente de Kumba qui a laissée sur le carreau deux morts.

Nous avons à maintes reprises au Cameroun vécu des évènements similaires. Quelle est cette armée qui ne s’illustre que sur sa population et qui devient subitement « surprise » par son ennemi sur le front ? L’attaque de la position militaire camerounaise par les prétendus rebelles nigérians s’est déroulée (lundi) à 14H30 (13H30 GMT). A cette heure de la journée, on est supposé regorger sa vigueur et sa ténacité.

Toutefois, ce qui choque dans cette affaire de Bakassi, ce n'est pas tant sa genèse, mais davantage la manière dont l’information a été gérée. Dans un environnement social marqué par la prégnance d'une culture politique de sujétion, cette image ne manque pas de fondement.

Il ne faut point craindre de demander des comptes à ceux qui aspirent à l’armée camerounaise   sans formation idoine, sans réussir à l’examen d’entrée à l’école militaire, comme un véhicule qui n’aurait ni marque ni modèle.

Nous avons entendu dire dans certaines tribunes que pour faire partie des recrues dans l’armée camerounaise, il faut  par avance « gonfler » ses poches afin d’obtenir toutes les assurances sur le sens du jeu et les règles qui vont gouverner la compétition. Nous avons à faire à une armée de famille, capable de se déplacer avec son matelas et ses oreillers au front. Voilà donc ce que nous avons comme résultat aujourd’hui. Bonjour le sommeil et à toute heure.

A Bakassi, rien n’est moins exclu qu’il ait eu une dispute entre eux et qui aurait dégénéré. Ce point de vue est pertinent car, jusqu’ici aucun témoin de leur « surprise » de Bakassi n’a fourni jusqu’ici une information à la presse.

Nos voulons voir au front des soldats, animés par des gens intègres et sages, qui savent pourquoi ils sont là, contre qui ils sont là, et pour quels objectifs ils se pavanent. Qui sont ces prophètes de la honte et du déshonneur qui s’accoquinent avec le diable en plein jour, pour clamer ensuite leur surprise ? Va-t-on au front contre l’ennemi dont on connaît la longueur de son couteau sans se prémunir ?

En tout état de cause, nous ne devrions pas plaindre ces  gens qui jouent à envoyer ces pauvres citoyens au front  sans comprendre le sens de leurs actes, la signification et les conséquences de leurs engagements.

Le décès de ces 21 soldats à Bakassi n’est qu’une alerte, celle prémonitoire à la fin d’un règne. Ne cherchez pas loin le sens de notre parallèle. La réalité du jeu   renvoie à une kyrielle de questionnements dont le chapelet paraîtra long pour les énumérer ici.

Une semaine sans internet au Cameroun et l’on a prétexté à une section de câble sous-marin. La panne d'Internet n'est pas un cas isolé car les ingénieurs ont affirmé jeudi derniers qu'aucun câble sous marin n'était sectionné. Vendredi dernier l’on a assisté à des regroupements de toute l'élite de nos forces de l'ordre à Yaoundé sans oublier le contrôle accru des forces mixtes à l'entrée de Douala, Yaoundé et dans les aéroports.

Des secrets se tissent dans les chaumières de l’Etat annonçait les journaux locaux la semaine dernière. Pour répondre à ces inquiétudes, nous allons plagier avec réserve le premier Ministre camerounais au micro de la BBC " Ce sont des rumeurs qu'il faut donc prendre au sérieux  ".

Si vous aviez bien compris, l’histoire en dira plus. En attendant,  que l’âme de ces 21 disparus, les jeunes assassinés à Kumba en passant par ceux d’Abong Mbang et d’autres centaines des compatriotes tués pour leurs convictions, repose en paix.

© Camer.be : Yolande Tankeu
Paru le 14-11-2007 08:06:12

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