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20 décembre 2007

Cameroun : Les enfants du 6 novembre 1982

Stylo_Prisma_InternationalJe suis né le 6 novembre 1982 à l'hôpital Laquintinie de Douala d'un père enseignant et d'une mère infirmière. De mon souvenir d'enfance, j'avais vécu quelques années dans un Cameroun somme toute prospère, mais frileux sur le plan des libertés individuelles. A l'âge de 5 ans, inscrit dans une école maternelle de Douala , tous le monde chantait en chœur Rigueur et moralisation. Une chanson de l'époque qui était diffusée plusieurs fois sur les antennes de la Radio Douala.

De mémoire de gamin, je ne comprenais du tout rien du contenu de cette fameuse chanson. C'est en 1990, fort de mes 8 ans d'âge que j'ai commencé à comprendre un certain nombre de chose dans cette société quand mon papa a été retraité. Cette fameuse rigueur se chantait aussi à la maison et s'appliquait même désormais dans nos plats au moment où il fallait passer à table.

Ma mère ne cessait jamais de me dire qu'en 1982 quand je naissais, les discours de mon président ne cessaient de susciter chez les camerounais un vent d'espoir. Il parlait de "renouveau, rigueur, moralisation, ...." Il disait "à bas le népotisme, la corruption, le favoritisme, ..."Le pays tout entier acclamait ce "beau gosse", connu des seuls initiés qui avait été choisi par le "Père de la Nation".

Je me souviens des tournées triomphales du chef de l'Etat camerounais dans les dix provinces (à l'époque, sept, de mémoire). Quelle déception! Il restera comme le président à vie ayant fabriqué le recul d'un des pays les plus prometteurs d'Afrique, par son potentiel humain, son potentiel économique, l'esprit d'entreprise de ses habitants.

A l'age de 16 ans au Lycée d'Anguissa à Yaoundé, tout le monde criait à la crise. Il fallait faire un tour dans le parking du lycée afin de constater que sur toutes les vitres avant et arrières des Peugeot 504 appartenant aux  enseignants on pouvait lire la mention à "Vendre". Tout se liquidait. Au quartier, tout le monde fermait ses portes avec des gros cadenas. le soir à la maison, il fallait se rassurer que les portes étaient bien verrouillées pour avoir la paix dans l'esprit. Chaque jour, la radio ne cessait d'annoncer des cas d'assassinat par ci, coup de vol par là. La situation a perduré jusqu'aujourd'hui. Je n'ai vécu dans ce pays que 25 ans de gueule de bois!!!

Contrairement à certaines idées largement répandues, il est difficile d'inverser le cours des choses. Le président a flatté les bas instincts de nos compatriotes en laissant prospérer la corruption qu'il disait vouloir combattre. Le népotisme ne s'est jamais aussi bien porté.

Quelle est la Constitution en vigueur chez nous aujourd'hui? celle qu'on veut changer ou maintenir. mais de quelle constitution parlons nous même ? De qui se moque t-on ?

Procéder par référendum pour la modification ou non de la constitution du Cameroun n'aboutira à rien. Par les urnes il n'y aura jamais la réfraction de la volonté populaire au Cameroun tant que nous vivrons dans cette monarchie qui a pris le temps de s'institutionnaliser.

Parlant du Renouveau, voici ce que pense un quotidien français "Nombre de Camerounais n’ont connu que lui ( Tout comme moi)le président Paul Biya, 74 ans, a fêté son quart de siècle à la tête du pays( en novembre dernier). A son arrivée au pouvoir, en 1982, ce pays d’Afrique centrale comptait parmi les plus riches du continent. Aujourd’hui, il ne ressemble plus à rien. A tel point que beaucoup de ses 16 millions de citoyens n’aspirent qu’à le quitter. “Il existe peu d’Etats africains comme le Cameroun, où les habitants ont une aussi mauvaise image de leur pays et d’eux-mêmes”.

Je vous remercie

King Tolly

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