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27 décembre 2007

Cameroun : J’ai faim, tu as faim …nous avons tous faim

Plume_prismaIl n’y a plus de doute que , j’ai faim, tu as faim, il ou elle a faim, nous avons faim…Depuis plusieurs années, plusieurs Camerounais ne savent plus où donner de la tête. Un litre d’huile de palme à 550 francs CFA, un bout de pain à 150 francs Cfa, trois doigts de banane à 100 francs Cfa, du riz qui n'est presque plus possible de se procurer à des seuils raisonnables,  le gaz, l'électricité et l'eau qui sont hors de prix, le taxi, les loyers, même le jus et la bière n’échappent pas à cette flambée de prix.

Sous d’autres cieux, la population serait déjà descendue dans la rue pour décrier cette situation difficile dans laquelle elle vit. Nous avons vu en France la population descendre dans la rue à cause de 10 centimes d’Euros (65 francs CFA) en plus sur les tickets de bus. Nous avons également vu au Mali, la population refuser la hausse du prix du pain et chez nous ?

Peut être ces derniers sont protégés par les forces de l’ordre. Chez nous, ces derniers n’hésitent pas de tirer sur les manifestants. Les cas d’Abong Mbong, de Kumba et bien d’autres en sont des illustrations encore présentes dans les esprits.

Il n'y a qu'un miracle à la Camerounaise pour expliquer que le pays ne soit pas encore conduit à une explosion sociale au regard de la façon dont avance l'inflation sur les marchés domestiques. Heureusement que cela ne nous est pas encore arrivé Les augmentations  des prix dans nos marchés  ne tiennent pas compte du pouvoir d’achat des populations.

Nos ménagères le long de la journée tiennent toujours leur panier d’un seul doigt à cause de sa légèreté et parfois parce qu’ils sont vides.

Pour mieux saisir la flambée silencieuse des prix sur nos marchés il serait mieux  en effet de ramener le débat au niveau de ceux qui déterminent dans leurs bureaux respectifs le revenu de la population.

Si des multiples rapports sur le PIB du Cameroun en 2007 nous signalent que  40,2% de la population camerounaise est considérée comme pauvre, cela signifie selon la direction de statistiques du ministère de l’économie que , calculatrice en main, une année de survie d’un Camerounais correspond à 240 000 Cfa .

Du point de vue population, si le Cameroun compte 16 millions de personnes en ce moment, cela ferait tout de même près de 9 millions de personnes concernées par une telle misère. Mais là n'est pas tout : dans les mêmes statistiques, on sait que 20% des plus riches totalisent les 42% de la consommation totale. Dans ce cas, quelle lecture accorder  à l'inflation actuelle?

Quand on regarde de près toutes ces suppositions, l’on constate que les citoyens les plus touchés et les plus pénalisés sont celles issues des couches sociales défavorisées. En conclusion, l’inflation des prix sur les marchés pénalise plus les plus pauvres.

Peut être le silence des autorités locales, les mieux nantis  d’ailleurs trouvent leurs sources dans cette équation.

Si l’inflation s’accompagnait de:

1- l’augmentation des salaires aussi bien dans le public que le privé,

2- du recrutement des milliers de camerounais sans emplois, l’incidence de l’inflation ne devrait pas frapper fort sur les bourses.

3-  L’instauration des prestations sociales valables pour les soins de santé à moindre coûts, des allocations familiales, des subventions valables pour l’enseignement, les crédits de consommations etc.

En côte d’Ivoire par exemple, les produits de première nécessité sont taxés à faible coût à l’importation pendant que c’est le contraire chez nous. Aucune politique n’est mise sur place sur l’insertion socioprofessionnelle des jeunes. Les prix de nos matières de rentes coûtent chers à l’étranger et ne représentent presque plus rien chez nous car le paysan cultivateur est abandonné à lui sans subvention ni suivi

La classe moyenne a disparu chez nous. Soit on est  riche ou l’on est pauvre. Les plus riches dans la plus part des cas sont ceux qui ont pillé l’économie du pays.

L’on a détourné les consciences avec la problématique de la modification de la constitution 

Le problème du pouvoir d'achat est aussi crucial et plus interpelatif  que la question de la modification de la constitution du Cameroun qui ma foi continue à endormir les esprits  tout en enfonçant plusieurs leaders d’opinions sans oublier certains leaders politique.

Regardons de près, quel est le leader de parti politique qui est revenu sur cette question ? Personne du tout.

Il est temps de songer à relever ce pouvoir d'achat de tout Camerounais, réviser ou pas une constitution quand on a faim ne pourra résoudre aucun problème de société. Nous continuons à dire à haute voix que j’ai faim, tu as faim, il ou elle a faim, nous avons faim…

Je vous remercie

King Tolly

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