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29 décembre 2007

Cameroun : Douala , Action ou répression ?

Editorial_Hugues_SEUMODouala est t-il en état de guerre ? Pourquoi interdire toute manifestation publique sur la voie publique ? C'est assurément les questions qui alimentent  les discussions des Camerounais soucieux de l'avenir de leur pays  en ce moment où une autorité locale, gouverneur de province dans son living décide d'interdire toute manifestation à caractère publique dans toute sa province de compétence.

Qui sont-ils, ceux-là mêmes à qui tout a été donné par leur roi et qui veulent aujourd'hui  ouvrir la porte au trouble à l’ordre public qu’ils semblent semble tant redouter ?  Sous d'autres cieux , cette décision mériterait une poursuite judiciaire à l’égard de leurs auteurs pour avoir posé des actes contraires au texte fondamental de leur pays. Et pourtant, ce n'est pas le cas.

En interdisant toute manifestation publique dans sa circonscription administrative, c'est-à-dire sur toute l'étendue de la province du Littoral, jusqu'à nouvel ordre, celui-ci croit pouvoir empêcher de la sorte toutes ces forces de changement qui, de toutes parts, se mobiliseront  pour organiser la riposte à la modification de la Constitution.

Les manifestations publiques font partie des libertés publiques et dont l'objet d'une consécration tant au plan international (Déclaration des Droits de l'Homme, Pacte international relatif aux droits civiques et politiques, Charte africaine des Droits de l'Homme et des peuples) qu'au plan national. On la retrouve même dans le texte de la Constitution autant que dans une loi du 19 décembre 1990.

Autant le dire, le droit de manifester publiquement à titre individuel ou collectif est consacré et protégé par la Constitution et la loi en tant que droit fondamental du citoyen.

La loi n°90/055 du 19 décembre 1990, portant régime des réunions et manifestations publiques, présente absolument le mérite de la clarté. Elle prévoit que toutes les manifestations sur la voie publique, à l'exception des sorties conformes aux traditions et usages locaux ou religieux, sont soumises à l'obligation d'une déclaration préalable faite au chef de district ou à la sous-préfecture dans laquelle la manifestation doit se tenir 7 jours francs avant ladite manifestation.

Côté des autorités locales, l'on prétend que l'on est " soucieux de la sécurité des personnes et de leurs biens, de la nécessité impérieuse de maintenir l'ardeur des populations au travail pour mieux assurer leur développement et accélérer la lutte contre la pauvreté et surtout éviter toute dispersion d'énergie qui proviendrait des multiples tentatives de manifestations dans lesquelles certains milieux sont en train d'embarquer les populations ".

Il était encore souhaitable d’être sage en recevant les demandes d’autorisation de manifester et de développer des astuces pour les  interdire.

Et maintenant ….

Il n'est donc pas question d'exclure de cet arrêté les manifestations relatives à la prochaine fête du 11 février à Douala car,  cette date implique " les manifestations publiques, et spécialement les marches sur la voie publique "

Il n'est donc pas également  question d'exclure les prochaines manifestations relatives à la journée internationale de la femme du 08 mars car les " les manifestations publiques, et spécialement les marches sur la voie publique " n'auront plus lieu.

Si l'on respecte les instructions du communiqué de la première autorité administrative de la province du littoral, on ne fêtera non plus le 20 mai.

Comme quoi, rien ne se fêtera à Douala jusqu'à  nouvel ordre.

Heureusement que les habitants de la province du Littoral ne sauraient  être dupe cette fois. Ils savent  parfaitement qui sont les vrais ennemis de la nation. Ils savent où se situe la vérité.  Ils  savent  pertinemment que le choix  du gouverneur relève de la provocation gratuite à leur endroit. Ils savent que ce gouverneur nouvellement arrivé à Douala est en train de creuser lui-même sa propre tombe. Ils savent très bien que le moment venu, il sera seul dans son bateau .

C’est dire que les prochaines semaines s’annoncent bien chaudes dans le Littoral. Et Francis Faï Yengo, l’un des plus anciens du gouvernorat, a fait une entrée  en avant-première et en scène bien tumultueuse dans la province.

En attendant , bon  vendredi et à vendredi

© Camer.be : Hugues SEUMO

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