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8 février 2008

Le scandale SN Brussels et les limites de la diplomatie camerounaise

centre_de_retention_Aeroport_de_RoissyLe calvaire vécu récemment par le Camerounais Serge Fosso arrivé à Bruxelles le  26 avril dernier et expulsé violemment du vol de SN Brussels à destination de Kinshasa via Douala puis  gardé en cellule à l'aéroport de Bruxelles pendant des heures suite à sa réaction contre  les méthodes violentes utilisées par des policiers qui expulsaient une personne du territoire belge, a levé un pan de voile sur l’incapacité de notre diplomatie à dénoncer  toute violation des droits des Camerounais de l’étranger.

On ne cessera jamais de spéculer sur les raisons du silence de nos autorités à réagir face à une situation comme celle là et qui n’est pas un cas isolé car, ils sont nombreux , des Camerounais  et Africains à subir des violences de tout genre dans les aéroports européens.. 

Le 21 mars dernier, des Camerounais en provenance de France, Hollande, Espagne en escale en Belgique où, ils avaient  pu assister à une scène de rapatriement d’un compatriote menotté  et qui avaient manifesté leur mécontentement vis-à-vis du comportement dit –t-on brutal de la police des frontières avaient  été retenus par ces derniers pendant des heures et abandonnés dans le hall de l’aéroport après le départ de leur avion. Ces derniers n’ayant pas pu regagner leur avion qui  décollait quelques heures plus tard, avaient passé la nuit à la belle étoile abandonnés à eux même. Plusieurs d’entre eux avaient pu voyager quelques semaines plus tard grâce à la contribution de plusieurs camerounais de Belgique

fosso_sergeAutre date, autre cas. Arrivé à Bruxelles le  26 avril dernier Serge Fosso a été expulsé violemment du vol de SN Brussels à destination de Kinshasa via Douala et  gardé en cellule à l'aéroport de Bruxelles de 11 à 22 heures suite à sa réaction de mécontentement contre  les méthodes violentes utilisées par des policiers qui expulsaient une personne du territoire belge.

Que ce soit le cas du 21 mars  ou celui du 26 avril dernier, à chaque fois, les autorités
de notre pays ont toujours traîné les pieds sans jamais initier des mesures visant le secours des compatriotes en situation difficile au niveau des aéroports et l’indexation des autorités incriminées dans les différents cas de violations des droits humains des Camerounais  décriés ici et là.

Perte d’influence et de considération

Les incidents survenus à Zaventem en Belgique et la façon surtout dont plusieurs Camerounais ont été traités montrent bien la perte d’influence et de considération dont jouissait, le Cameroun il y a de cela quelques décennies. Une source belge avoue ne pas comprendre « comment le Cameroun, un si grand pays d’Afrique centrale ne se préoccupe ni de son image à l’extérieur ni de la protection de ses ressortissants ».

Il est assez étonnant, voire révoltant d’observer une sorte de démission des autorités camerounaises face aux situations récurrentes endurées par nos compatriotes. Nous n’avons jamais vu le  ministre des Relations extérieures du Cameroun se prononcer sur des cas similaires. Il en est de même pour les services des ambassades du Cameroun à l’étranger.

Comment parler de satisfaction d’une ambassade dont personne ne peut être certain qu’elle permettra  de renforcer la protection et la sécurité des Camerounais ? Pourquoi ne pas envisager des mesures plus fermes, y compris la possibilité de recourir à ”la réciprocité” afin que les autorités policières belges par exemple  prennent la pleine mesure des conséquences de leurs   actes ? Sous d’autre cieux, certains Etats Africains ne tolèrent pas les actes de brutalités policières sur leurs ressortissants. Nous l’avons vu avec le Sénégal, l’Afrique du Sud et plus proche de nous le Nigeria comme dernier cas de figure.

La diplomatie active du Nigeria

Le 27 mars dernier, 136 passagers nigérians ont été expulsés à bord d'un avion de la compagnie British Airways à Londres parce qu'ils avaient protesté contre le traitement brutal infligé par la police anglaise à un Nigérian en voie de rapatriement.

M. Ayodeji Omotade, celui qui avait été désigné par la police anglaise comme le leader des protestataires  a été arrêté puis abandonné à l'aéroport de Londres et interdit de voyage avec la compagnie British Airways.   

La semaine dernière, Monsieur Yar’dua le président nigérian  a mis sur pied une commission d'enquête. Le ministre des affaires étrangères du Nigeria a également rencontré jeudi dernier le Haut Commissaire de la Grande Bretagne à Abuja pour lui signifier le mécontentement du gouvernement Nigérian vis-à-vis des "traitements inhumains et dégradants" infligé aux Nigérians dans les aéroports londoniens

Au Niveau de Bruxelles, notre représentation diplomatique n’a jamais assisté les Camerounais en difficulté dans les aéroports du royaume de Belgique, le Ministre des relations extérieures a toujours brillé par son silence etc.

De notre diplomatie, nous pouvons conclure  à, trop d’occasions manquées, de situations mal gérées et d’opportunités pas du tout exploitées  qui ont plongé la diplomatie camerounaise dans une somnolence qui frise l’apathie ou l’inertie.

© Camer.be Hugues SEUMO

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S
Titre : La protection des droits de l’enfant au Cameroun : Ombres et lumières <br /> d’un droit de l’homme dans un pays en développement<br /> Serge F. SOBZE <br /> <br /> <br /> Les droits de l’homme sont de nos jours l’une des préoccupations de la communauté internationale et des Etats. Tout le monde en parle, tout le monde prétend respecter, tout le monde en exige le respect qu’il s’agisse du fœtus, de l’adolescent ou du vieillard. <br /> <br /> Tous les hommes, sans discrimination aucune, ont besoin d’une garantie efficiente de leurs droits. En d’autres termes, les enfants possèdent des droits du fait même qu’ils sont une personne, ils ne sont pas un simple moyen au service d’une fin mais une fin en soi qui doit être considérée comme telle. <br /> <br /> Qu’est-ce qu’il faut entendre par enfant ?<br /> <br /> Au sens de l’article 1er de la Convention relative aux droits de l’enfant adoptée le 20 novembre 1989 et ratifiée par le Cameroun le 11 janvier 1993, l’enfant est un être humain âgé de moins de 18 ans sauf si la majorité est atteinte plus tôt en vertu de la législation qui lui est applicable. Sa situation vulnérable rappelle à la communauté internationale et aux Etats, la nécessité de lui accorder une protection spéciale comme cela a été annoncée dans la Déclaration de Genève de 1924 sur les droits de l’enfant ratifiée par de nombreux pays en voie de développement.<br /> <br /> Comment le Cameroun entreprend-il la protection des droits de l’enfant en dépit de sa conjoncture économique ? Telle est la difficulté à laquelle se heurte de nombreux pays en développement. Car la protection des enfants comme toute protection catégorielle exige d’énormes sacrifices.<br /> <br /> En matière de promotion des droits de l’enfant, le Cameroun connaît une avancée considérable (I) même si de nombreux efforts restent à fournir pour ce qui est de leur pratique (II).<br /> <br /> I. La promotion des droits de l’enfant au Cameroun : une avancée considérable.<br /> <br /> Elle découle de la ferme volonté politique du gouvernement camerounais de ratifier les instruments internationaux et régionaux en charge de la promotion des droits de l’enfant.<br /> <br /> A. La Promotion par les Instruments Internationaux et Régionaux<br /> <br /> - la Convention relative au droit de l’enfant (CDE) adoptée le 20 novembre 1989 est considérée comme l’instrument international privilégié de promotion des droits de l’enfant. Ratifiée par le Cameroun le 11 janvier 1993, elle enseigne aux Etats parties la nécessité d’accorder et de promouvoir une protection spéciale à l’endroit des enfants conformément aux dispositions contenues dans la Déclaration de Genève de 1924 sur les droits de l’enfant, dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (article 23 et 24), dans le Pacte international relatif aux droits économiques sociaux et culturels (article 10) ;<br /> <br /> - Le PIDESC ratifié par le Cameroun dispose dans son article 10 al. 3 : «des mesures spéciales de protection et d’assistance doivent être prises en faveur de tous les enfants et adolescents sans discrimination aucune pour les raisons de filiation ou outres (…) ;<br /> <br /> - Il est de même de l’article 24 du PIDCP qui dispose : «tout enfant sans discrimination aucune fondée sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion, l’origine nationale ou sociale, la fortune ou la naissance, a droit de la part de sa famille, de la société et de l’Etat, aux mesures de protection qu’exige sa condition de mineur» ;<br /> <br /> - La Charte Africaine des droit et du bien-être de l’enfant adoptée par les Etats membres en Juillet 1990 et ratifiée par le Cameroun le 05 septembre 1996 reprend les principes de base de la CDE. La Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples dispose à son tour que «l’Etat a le devoir de veiller à l’élimination de toute discrimination contre la femme et d’assurer la protection des droits de la femme et de l’enfant telle que stipulée dans les Déclarations et Conventions internationales».<br /> <br /> Quid des instruments nationaux ?<br /> <br /> B. La Promotion par les Instruments Nationaux<br /> <br /> A l’échelle nationale, le Cameroun est un potentiel chantier en charge de promotion des droits de l’enfant. Il a mis en œuvre entre autre la loi n° 83/013 du 21 juillet 1983 relative à la protection des personnes handicapées. Cette dernière dispose en son article 5 al. 2 «les enfants chez qui un handicap aura été dépisté ou signalé sont soumis à une action médico-sociale précoce en vue de prévenir ou de réduire son aggravation». En outre, «l’Etat contribue dans la mesure de ses moyens à la prise en charge des dépenses d’enseignement et de première formation professionnelle des enfants handicapés en les accueillant dans des établissements ou en attribuant une aide spéciale à leur éducation ...».<br /> <br /> La volonté politique du Gouvernement de rendre gratuit l’enseignement primaire va dans la même logique. Aussi, la loi fondamentale du 18 janvier 1996 le confirmera dans son préambule : l’Etat assure à l’enfant le droit à l’instruction. La loi 2004/016 du 22 juillet 2004 portant création, organisation et fonctionnement de la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés (CNDHL) est une véritable perche tendue par le Gouvernement camerounais à l’endroit des enfants. La CNDHL fait de la protection des droits de l’enfant une affaire personnelle. Pour elle, l’analphabétisation, le mauvais traitement, le trafic des enfants sont des pratiques illégales dont l’éradication devrait se faire avec la plus grande énergie afin d’assurer la dignité de l’enfant. Elle a organisé à Yaoundé en date du 07 et 09 février 2006 un atelier de validation des cahiers pédagogiques élaborés pour l’enseignement d es droits de l’homme dans le primaire, le secondaire, les universités et les grandes écoles en collaboration avec les systèmes des Nations Unies et toutes les administrations concernées.<br /> <br /> A l’occasion de la commémoration des journées internationales, elle a organisé une conférence dont le thème retenu à l’endroit des enfants était intitulé : «les Instruments nationaux de promotion et de protection des droits de l’enfant».<br /> <br /> Elle a fait des descentes respectivement au Centre des handicapés d’Etoug-Ebè et au CJARC en vue de sensibiliser les enfants handicapés physiques et visuels sur l’existence et l’effectivité de leurs droits. La CNDHL est consciente de la précarité des droits de l’enfant et entend œuvrer pour une grande conscientisation, pour une grande prise en considération de ces derniers dans la société. Le chemin de ce paradis que promet bien le gouvernement camerounais à l’endroit des enfants reste encore malheureusement parsemé d’embûches. <br /> <br /> II. La pratique des droits de l’enfant au Cameroun : un autre travail à faire <br /> <br /> Si la protection des droits de l’enfant à l’échelle universelle n’est pas un chantier clos comme le justifie le thème retenu : «un autre jour, une autre crise, un autre travail à faire», il n’en demeure pas moins vrai pour le Cameroun où la protection des enfants reste embryonnaire (A) voire lacunaire (B).<br /> <br /> A. Le caractère embryonnaire de la pratique des droits de l’enfant au Cameroun<br /> <br /> De façon générale, la pratique des droits de l’enfant malgré la ferme volonté politique du gouvernement de l’améliorer relève encore de l’utopie. Il s’agit des droits à la santé, à l’éducation qui ne sont pas encore à la portée de tous les enfants. Ces derniers continuent à occuper les coins les plus obscurs des rues semant terreur et humiliation. A cela, s’ajoute le manque criard des centres de santé dans les zones reculées, l’insuffisance voire l’étroitesse des centres de détention d’où la surpopulation carcérale.<br /> <br /> Le Gouvernement à cet effet doit faire des efforts pour ce qui est de la spécialisation des prisons et encourager la CNDHL dans sa campagne de sensibilisation des droits de l’enfant. La volonté politique y est comme l’avait si bien dit le Chef de l’Etat dans son discours d’ouverture du Congrès extraordinaire du RDPC le 05 juillet 2001 : «Aussi longtemps qu’un camerounais ne mangera pas à sa faim, qu’il n’aura pas accès à l’éducation, qu’il ne recevra pas les soins de santé auxquels il a droit, notre tâche ne sera pas terminée» mais, il faut le déplorer, il existe encore une frontière étanche entre cette volonté politique et les réalités du terrain.<br /> <br /> La cause directe de ce déphasage est le sous développement dans lequel est plongé le pays malgré l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE en avril 2006. Cependant, le Gouvernement camerounais doit doubler les efforts car le sous-développement ne doit sous aucun prétexte être soulevé comme une excuse absolutoire au respect des droits de l’enfant. L’heure est à l’universalité des droits de l’homme et admettre une telle idée revient à encourager l’émergence d’un droit de l’homme à «double vitesse». C’est-à-dire, les droits de l’homme des pays développés et les droits de l’homme des pays en développement.<br /> <br /> B. La Survivance de certaines pratiques : le Trafic des enfants<br /> <br /> La loi n° 2005/015 du 29 décembre 2005 relative à la lutte contre le trafic et la traite des enfants définit le trafic des enfants comme «le fait de favoriser ou d’assurer le déplacement d’un enfant à l’intérieur ou à l’extérieur du Cameroun afin d’en tirer directement ou indirectement, un avantage financier ou tout autre avantage, qu’elle que soit la nature».<br /> <br /> D’après une étude exploratoire menée en 2003, le Cameroun, en raison de son hospitalité légendaire, de la perméabilité de ses frontières, constitue un risque potentiel du trafic.<br /> <br /> Malgré des efforts entrepris par le Gouvernement camerounais par exemple la condamnation à huit (08) ans d’emprisonnement de l’un des quatre individus arrêtés et poursuivis pour implication dans le trafic de six (06) enfants à Obala et à Yaoundé, le trafic des enfants reste une réalité indubitable.<br /> <br /> Aussi, la CNDHL entend, en partenariat avec le Département américain, engager un projet de sensibilisation de la population camerounaise sur la nature avilissante, dégradante du trafic des enfants. Elle s’engage dans ses prochaines activités à éradiquer ce fléau qui porte atteinte à la dignité dont a besoin l’enfant, ce dernier ne doit plus être torturé car la torture sous aucun prétexte ne peut être légitimée qui plus est sous le complexe du sous-développement.
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S
SOBZE Serge François<br /> Etudiant Université de Yaoundé II / CAMEROUN<br /> Tel : (+237) 99 45 00 21<br /> Email : sergemayi@yahoo.fr<br /> <br /> <br /> PROJET DE RECHERCHE<br /> <br /> Thème : La justiciabilité de la dignité humaine en droit international des droits de l’homme<br /> <br /> <br /> On ne le dira jamais assez, la « dignité » est un concept relativement nouveau en droit. Après les atrocités commises durant la seconde guerre mondiale, les conventions internationales de protection des droits de l’homme se sont référées à la « Dignité humaine » comme fondement de tous les autres droits fondamentaux. Initialement, la dignité humaine avait donc vocation à protéger l’individu des atteintes les plus graves. A juste titre, selon Marie Luce Pavia, « la dignité de la personne humaine va devenir le concept juridique opératoire pour désigner ce qu’il y a d’humain dans l’homme. C’est pourquoi elle est inhérente à tous les membres de la famille humaine et tout ce qui tend à déshumaniser l’homme sera considéré comme atteinte à cette dignité ». C’est dire que le droit en général et, le droit international des droits de l’homme en particulier a voulu comme d’autres disciplines, « chanter » avec la dignité humaine comme le faisait remarquer Valery « la dignité humaine est un mot qui chante ». <br /> Il est évident que c’est une conscience accrue de la dignité humaine qui est au fondement du mouvement de proclamation et de protection des droits de l’homme sur le plan international, notamment après les horreurs de la seconde guerre mondiale. <br /> Les textes internationaux en la matière sont du reste explicites à cet égard. On peut en donner un florilège non exhaustif. <br /> La charte des Nations Unies exprime la foi des peuples dans la « dignité et la valeur de la personne humaine » ; la Déclaration Universelle des droits de l’homme considère comme fondement de la paix, la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la société humaine, son article 1er proclamant l’égalité des hommes à leur naissance.<br /> Aussi, les Pactes de 1966 traitent tous de la « dignité inhérente à la personne humaine » en tant que fondement des droits de l’homme, l’article 10 du Pacte sur les droits civils et politiques précisant que « toute personne privée de sa liberté est traitée avec humanité et avec le respect de la dignité inhérente à la personne humaine » ; le deuxième Protocole au Pacte sur les droits civils et politiques, en date du 15 décembre 1989, exprime la conviction que « l’abolition de la peine de mort contribue à promouvoir la dignité humaine » ; les conventions sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, sur la torture, sur les droits de l’enfant , contiennent chacune une référence à la dignité inhérente à la personne humaine.<br /> Sur le plan régional, la Déclaration américaine des droits et devoirs de l’homme du 2 mai 1948 énonce que « les peuples américains ont élevé à l’état de dignité la personne humaine » tandis que la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, à son article 5 stipule que « tout individu a droit au respect de la dignité inhérente à la personne humaine et à la reconnaissance de sa personnalité juridique ». <br /> Les textes nationaux ne sont pas du reste. Aussi le Conseil Constitutionnel français n’hésitera pas à ériger la sauvegarde de la dignité de la personne humaine contre toute forme d’asservissement et de dégradation au rang des principes à valeur constitutionnelle. <br /> La constitution camerounaise du 18 janvier 1996 dispose que « toute personne à droit à la vie et à l’intégrité physique et morale. Elle doit être traité en toute circonstance avec humanité. En aucun cas, elle ne peut être soumise à la torture, à des peines ou traitements cruels, inhumains, dégradants ».<br /> De toutes ces préoccupations, il se pose la question de la justiciabilité de la dignité humaine.<br /> En d’autres termes, si la dignité humaine devient un droit de l’homme voire, un principe directeur, comment s’opère sa revendication ? Est-ce un droit subjectif au sens classique du terme ou s’inscrit-il dans une forme de protection des intérêts individuels et collectifs ? L’ancrage juridique, la manipulation de la dignité humaine contribue-t-elle à une garantie des droits de l’homme ? La dignité humaine au regard des manipulations diverses ne s’écarte t-elle pas de ce que Robert Pelloux appelait « les droits authentiques » de l’homme ? <br /> Le présent projet se propose d’analyser la dignité humaine sous un double contexte à savoir : la dignité humaine comme fondement ontologique des droits de l’homme et la dignité humaine comme garantie limitée des droits de l’homme. <br /> <br /> Au commencement était la dignité humaine puis vinrent les droits de l’homme. Cette logique empruntée aux canons bibliques, montre en quoi la dignité humaine est le fondement indiscutable, le creuset des droits de l’homme.<br /> A cet effet, l’être humain doit être respecté tout simplement parce qu’il est homme, il n’est pas pour reprendre les expressions chères à Jacques Maritain « un être au service d’une fin mais une fin en soi qui doit être respecter comme telle ». <br /> La notion de dignité est englobante et très large, d’où la difficulté d’obtenir l’accord des Etats à l’échelle internationale pour sanctionner toute atteinte. Traditionnellement, une distinction est faite entre « dignité humaine » et « dignité de la personne humaine », concept correspondant plus au respect des droits de l’homme. Elle est approchée dans cette étude sous l’angle des droits de l’homme. A ce titre, la notion de dignité est essentielle car elle apparaît comme le « principe matriciel » par excellence qui constitue le socle des droits fondamentaux voire, leur « raison d’être » pour reprendre J.F Renucci. <br /> Cependant, une question primordiale surgit quant à la finalité de l’usage de la notion de dignité humaine. La dignité humaine ne nécessite t’elle pas un encadrement juridique ? Est- ce que dignité signifie liberté ? <br /> C’est le lieu de préciser que l’absence de définition, les ambiguïtés et les lacunes qui entourent le concept de dignité aboutissent à conférer un large pouvoir d’appréciation au juge pour déterminer les atteintes à la dignité. C’est pourquoi, elle est en passe de devenir « un concept mou » que l’on peut utiliser à sa guise. Aussi, les juges ont tendance à substituer la dignité aux bonnes mœurs considérées comme trop connotées.<br /> Certaines applications jurisprudentielles de principe de la dignité de la personne humaine en font un droit, non pas tellement de l’homme, mais d’humanité, auquel nul ne peut déroger. Chacun serait alors redevable du respect de sa propre dignité à la communauté humaine toute entière.<br /> A titre illustratif, au sujet de la publicité de la Société Bennetton montrant des corps nus où était inscrit HIV, la Cour d’appel de Paris fustige cette attitude en relevant que la campagne publicitaire utilise « une symbolique de stigmatisation dégradante pour la dignité des personnes atteintes du Sida » (Paris, 28 mai 1996).<br /> En outre, dans l’affaire dite du « lancer de nains », le Conseil d’Etat a considéré que cette activité portait atteinte, par son objet même, à la dignité humaine (CE, 27 octobre 1995, Commune de Morsang- sur Orge). Ce rattachement est encore remis en cause car, c’est en réalité la moralité qui prohibe de s’amuser du handicap d’une personne. C’est pourquoi, le commissaire du gouvernement avait d’ailleurs dans ses conclusions, fait un parallèle avec les crimes nazis.<br /> Enfin, la Cour d’appel de Versailles a retenu une atteinte à la dignité des malades souffrants de schizophrénie dans la commercialisation d’une peluche en forme de signe appelée Nazo le Skiso, « de nature à susciter la dérision et la discrimination à l’égard de cette catégorie de personnes » (Versailles, 24 décembre 2004). <br /> Il en est de même de cette jurisprudence récente du Tribunal de Grande Instance de Bonajo à Douala qui déclara que la dignité humaine s’étend à la dépouille mortelle suite au droit de rétention exercer par l’hôpital Laquintinie sur la dépouille d’un patient. Cette conception rejoint la logique anglo saxonne selon laquelle la dignité humaine prend en compte la dépouille mortelle du decujus.<br /> En somme, on peut dire que la notion de dignité humaine, loin de régler le problème de la classification des droits de l’homme, est l’alpha et l’oméga desdits droits. En effet, pour mettre fin au débat classique relatif à la classification des droits de l’homme, le Professeur Paul Gérard Pougoué battant en brèche la doctrine défendue par ses prédécesseurs J. Rivero et R. Pelloux soutenait en ce termes : « que ce soit les droits de la 1ère, de la 2ème ou de la 3ème génération, les droits de l’homme ont un fondement commun : la dignité humaine ». Cependant, ce concept de dignité humaine du fait de l’absence de son encadrement juridique, de son caractère mou, est en voie de dénaturation voire, de perturbation de l’harmonie des droits de l’homme dont-il est sensé garantir.<br /> La dignité humaine est de nos jours perçue comme une garantie limitée des droits de l’homme du fait de sa libre manipulation.<br /> La dignité humaine lorsqu’elle se confond au « droit de toute personne à la vie », au respect de l’ «identité profonde de l’homme », perd de sa vitalité, de sa dimension humaine et se met au service des caprices humaines revers de la mondialisation. On dirait qu’elle est du fait de son « éclatement », en voie d’ « égarement ». <br /> Il est aujourd’hui acquis, dans le cadre de la Convention européenne des droits de l’homme, que les sanctions pénales frappant les relations homosexuelles entre adultes consentants et en privé ne sont pas nécessaires, dans une société démocratique, à la préservation de l’ordre et de la moralité publics. Chacun peut donc mener la vie sexuelle de son choix « en conformité avec son identité profonde ». La même logique est valable en ce qui concerne la jurisprudence relative aux transsexuels et aux avortements opérés prétendument à but thérapeutique le système européen de protection des droits de l’homme n’interdisant pas l’avortement ou ne le réprimant pas explicitement. <br /> Si le Pape Jean-Paul II pouvait se réveiller de son profond sommeil pour se rendre compte de ce qu’est devenue la dignité humaine qu’il a tant prônée. La déception serait à son comble car, de son vivant, l’homme de Dieu disait : «Comment peut-on encore parler de la dignité de toute personne humaine lorsqu’on se permet de tuer les plus faibles et les plus innocentes ? Au non de quelle justice pratique-t-on la plus injuste des discriminations entre les personnes en déclarant que certaines d’entre elles sont dignes d’être défendues tandis qu’à d’autres est déniée cette dignité ».<br /> On en trouvera toujours ceux qui font de la défense de la dignité humaine la raison de leur existence, le leimotif de leur plume. A ce titre, la dignité fondamentale devra en tout temps être préservée, car elle est la volonté de l’être suprême à l’image duquel l’homme a été créé. Une telle affirmation, apporterait plus d’outils sans doute au chantier longtemps bâtit par le regretté Henry De Decker, dont la vocation et le ministère ont fait un défenseur lucide et intransigeant de la dignité de tout homme, de tout l’homme.
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S
les occidentaux sont des hypocrites et des eternels racistes<br /> pkoi soes ns consideres coe des etres de la classe inferieur?si on touche au cheveu d'un blanc ce la guerre ki est declenche mais si ce un noir on s'enfout<br /> ces blancs ns ont deniches de notre continent ,ont tt pris mtenant ke ns avons besoin de leur aide ils ns abandonnent<br /> maudit soit l'ambassadeur du cameroun<br /> c'est un hor corrompu il n'a meme pas lever sn ptit doit pour intervenir.ca ne m'etonne pas car meme pendant le traite ce nos freres ki ns vendaient<br /> les africian soyont unis prennont l'exempke de nelson mandela0.
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F
Vous déplorez bien l'attitude des autorités et organisations camerounaises. C'est hélas aussi le cas de toute l'Afrique. A quoi sert l'UA? Que faisons-nous de la Déclaration universelle des droits humains? Voyez-vous, nous ne pouvons pas demander aux fossoyeurs africains de porter le bouclier contre des tortionnaires occidentaux. Quand les dirigeants africains n'ont pas à coeur la dignité humaine, les Africains seront toujours traités comme de la marchandise, voire même moins que les containers de matières, à moins que la population mondiale, à commencer par les Africains, prenne la bête par les cornes.<br /> Nous devons nous lever contre la violence et le mépris de la dignité humaine. Un Belge aurait été traité de la sorte à Douala, tous les médias en occident en auraient fait des manchettes, et même la commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme se serait faite entendre. Parce que les citoyens en occident (au moins 20% de la population) sont sensibilisés à la dignité humaine, et en exigent des comptes lorsque concernés. <br /> Voyez-vous, il y a quelques siècles des Africains étaient traînés de force sur des bateaux jusqu'en occident, traités comme des boeufs de trait. En même temps avait commencé le pillage des ressources naturelles vers le même occident. Il y a quelques années, la traite négrière a été abolie. Hélas, elle n'a jamais été jugée, pour que réparations soient imposées et que jurisprudence en fasse loi. Aujourd'hui, la traite négrière se poursuit, de façon déguisée, l'esclavage également.<br /> Depuis quelques années, l'occident se montre plus généreux que l'Afrique envers les jeunes talents, les génies en herbe du continent. Ces jeunes reçoivent des bourses, et viennent étudier en occident. Personne de sain d’esprit sera contre. Et je me dis sain, ayant été moi même un de ces jeunes. Et comment cette générosité louable devient-elle de la traite? <br /> A la fin des études, les boursiers et autres diplômés sont invités à s'établir et travailler en occident. Évidemment, ça fait l'affaire de tous, excepté du continent africain qui une fois de plus se voit dépouillé de ses ressources. D’autres afro-occidentaux, formés, sont parqués au chômage ou ne travaillent pas leur meilleure compétence. En même temps, en Afrique des coopérants occidentaux sans compétences exclusives occupent des emplois chèrement rémunérés, avec primes «de brousse» et d’expatriation. Le problème est évidemment complexe, l’Afrique étant manifestement infanticide que ses fils et filles s’exilent sans envisager un retour. Le désastre africain, c’est aussi ce coté si sombre et tabou qui alimente le désespoir et dont se nourrissent les pessimistes. Une Afrique infanticide, et fratricide ! <br /> Si du temps de la traite négrière les complices des négriers étaient ceux dont ces derniers ne voulaient pas, aujourd'hui les complices sommes nous les «immigrants» reçus, recherchés, naturalisés. Nous protesterions contre les traitements infligés aux «infortunés» indésirables, nous ferions valoir l'universalité de la dignité humaine et en exigions le respect comme condition essentielle à notre «légale sélection» et notre propre intégration, les autorités occidentales cesseraient cette barbarie appelée «déportation», vestige d’un esclavagisme que plus personne prônerait ouvertement. <br /> Il y a hélas encore de l'esclavage à l'ombre des beaux discours sur l'abolition de la traite humaine. L'esclavage, ce n'est pas tant faire vivre sous le même toit maître et sujet. Il y a esclavage, parce que le maître exploite le travail du sujet sans en payer un juste, un équitable prix. Aujourd'hui, les populations des pays ressources (fournisseurs de matières premières et de main d'oeuvre à bon marché) sont des esclaves déguisés en travailleurs libres. Ils sont esclaves lorsqu'ils sont payés en monnaie de singe le travail, le bien ou le service payé 100 fois plus en occident. A compétence équivalente, le travail humain doit avoir partout la même valeur marchande. Hélas ce n'est guère le cas. Un agriculteur camerounais sera payé l'équivalent de 0,10$ l'heure de travail au champ de café, soit 2$ le Kilo, alors qu'il recevrait 10$ de l'heure si son champ était déménagé en occident. Pire, alors qu'il ne reçoit pas le juste prix pour son café, ses bananes, ses ananas, son coltan, son diamant, son billot de bois, ..., il doit payer trop cher ses achats de produits occidentaux sur la liste desquels on trouvera des vêtements faits à partir du coton africain, des casseroles d’alumine africain, des médicaments élaborés à partir des médecines traditionnelles et des plantes africaines, des semences aux OGM qui créent la dépendance et l’extraversion de l’activité humaine essentielle de base, l’agriculture. Certains prestidigitateurs occidentaux agitent la baguette magique d'un commerce «équitable», voulant bonifier le prix payé aux producteurs du sud. Hélas cela n'est que tromperie si ces mêmes producteurs continuent à payer trop cher leurs achats pour gonfler les profits de multinationales en occident, ces nouveaux négriers de l'ère «moderne».<br /> Le problème constitue donc toute une montagne, mais solvable pour peu qu'on sache quoi en faire, surtout pas pour la déplacer ailleurs.<br /> Pour ce que j'en pense, nous avons tout ce qu'il faut pour faire changer la donne, pour faire évoluer nos rapports humains entre le riche occident et le tiers monde. Nous avons l'héritage de la constitution humanitaire universelle, la Déclaration des droits de l'homme. Inspirons-nous en, faisons-la valoir, traduisons-la en culture et en modes de vie. Nous avons ensuite sur le plateau d’argent, l'offre de la libre circulation des biens, des richesses matérielles entre des pays en occident mais aussi avec le sud. Autant que je sache, jamais un pays a déporté un container de café, de bois, de filets de poissons, de fleurs, ..., parce que importé illégalement. Pourquoi déporte-t-on des humains, sans même parler des assassinats ou accidents qui vont avec ? Il importe de revenir à la dignité humaine, à la valeur de la déclaration des droits universels. Unissons-nous donc et refusons que l'humain soit traité comme une marchandise, sans acheteur. Que soit considéré d'abord le progrès sur le plan humain, et ensuite les progrès sur le plan des échanges marchands. C’est un noble défi, nous devons noblement le promouvoir afin que les générations à venir puissent vivre dignement et librement sur toute la terre, selon l’esprit bien compris de la charte des droits de la personne.<br /> Francois Munyabagisha<br /> Drummondville, Qc, Canada
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F
Vous déplorez bien l'attitude des autorités et organisations camérounaises. C'est hélas aussi le cas de toute l'Afrique. A quoi sert l'UA? Que faisons-nous de la Déclaration universelle des droits humains? Voyez-vous, nous ne pouvons pas demander aux fossoyeurs africains de porter le bouclier contre les tortionnaires occidentaux. Quand les dirigeants africains n'ont pas à coeur la dignité humaine, les Africains seront toujours traités comme de la marchandise, à moins que la population mondiale, à commencer par les Africains, prenne la bête par les cornes. Nous devons nous lever contre la violence et le mépris de la dignité humaine. Un Belge aurait été traité de la sorte à Douala, tous les médias en occident en auraient fait des manchettes, et même la commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme se serait faite entendre. Parce que les citoyens en occident (au moins 20% de lapopulation) sont sensibilisés à la dignité humaine. <br /> Voyez-vous, il y a quelques siecles des Africains étaient trainés de force sur des bateaux jusqu'en occident, traités comme des boeufs de trait. En même temps avait commencé le pillage des ressources naturelles vers le même occident. Il y a <br /> <br /> Vous déplorez bien l'attitude des autorités et organisations camerounaises. C'est hélas aussi le cas de toute l'Afrique. A quoi sert l'UA? Que faisons-nous de la Déclaration universelle des droits humains? Voyez-vous, nous ne pouvons pas demander aux fossoyeurs africains de porter le bouclier contre des tortionnaires occidentaux. Quand les dirigeants africains n'ont pas à coeur la dignité humaine, les Africains seront toujours traités comme de la marchandise, voire même moins que les containers de matières, à moins que la population mondiale, à commencer par les Africains, prenne la bête par les cornes.<br /> Nous devons nous lever contre la violence et le mépris de la dignité humaine. Un Belge aurait été traité de la sorte à Douala, tous les médias en occident en auraient fait des manchettes, et même la commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme se serait faite entendre. Parce que les citoyens en occident (au moins 20% de la population) sont sensibilisés à la dignité humaine, et en exigent des comptes lorsque concernés. <br /> Voyez-vous, il y a quelques siècles des Africains étaient traînés de force sur des bateaux jusqu'en occident, traités comme des boeufs de trait. En même temps avait commencé le pillage des ressources naturelles vers le même occident. Il y a quelques années, la traite négrière a été abolie. Hélas, elle n'a jamais été jugée, pour que réparations soient imposées et que jurisprudence en fasse loi. Aujourd'hui, la traite négrière se poursuit, de façon déguisée, l'esclavage également.<br /> Depuis quelques années, l'occident se montre plus généreux que l'Afrique envers les jeunes talents, les génies en herbe du continent. Ces jeunes reçoivent des bourses, et viennent étudier en occident. Personne de sain d’esprit sera contre. Et je me dis sain, ayant été moi même un de ces jeunes. Et comment cette générosité louable devient-elle de la traite? <br /> A la fin des études, les boursiers et autres diplômés sont invités à s'établir et travailler en occident. Évidemment, ça fait l'affaire de tous, excepté du continent africain qui une fois de plus se voit dépouillé de ses ressources. D’autres afro-occidentaux, formés, sont parqués au chômage ou ne travaillent pas leur meilleure compétence. En même temps, en Afrique des coopérants occidentaux sans compétences exclusives occupent des emplois chèrement rémunérés, avec primes «de brousse» et d’expatriation. Le problème est évidemment complexe, l’Afrique étant manifestement infanticide que ses fils et filles s’exilent sans envisager un retour. Le désastre africain, c’est aussi ce coté si sombre et tabou qui alimente le désespoir et dont se nourrissent les pessimistes. Une Afrique infanticide, et fratricide ! <br /> Si du temps de la traite négrière les complices des négriers étaient ceux dont ces derniers ne voulaient pas, aujourd'hui les complices sommes nous les «immigrants» reçus, recherchés, naturalisés. Nous protesterions contre les traitements infligés aux «infortunés» indésirables, nous ferions valoir l'universalité de la dignité humaine et en exigions le respect comme condition essentielle à notre «légale sélection» et notre propre intégration, les autorités occidentales cesseraient cette barbarie appelée «déportation», vestige d’un esclavagisme que plus personne prônerait ouvertement. <br /> Il y a hélas encore de l'esclavage à l'ombre des beaux discours sur l'abolition de la traite humaine. L'esclavage, ce n'est pas tant faire vivre sous le même toit maître et sujet. Il y a esclavage, parce que le maître exploite le travail du sujet sans en payer un juste, un équitable prix. Aujourd'hui, les populations des pays ressources (fournisseurs de matières premières et de main d'oeuvre à bon marché) sont des esclaves déguisés en travailleurs libres. Ils sont esclaves lorsqu'ils sont payés en monnaie de singe le travail, le bien ou le service payé 100 fois plus en occident. A compétence équivalente, le travail humain doit avoir partout la même valeur marchande. Hélas ce n'est guère le cas. Un agriculteur camerounais sera payé l'équivalent de 0,10$ l'heure de travail au champ de café, soit 2$ le Kilo, alors qu'il recevrait 10$ de l'heure si son champ était déménagé en occident. Pire, alors qu'il ne reçoit pas le juste prix pour son café, ses bananes, ses ananas, son coltan, son diamant, son billot de bois, ..., il doit payer trop cher ses achats de produits occidentaux sur la liste desquels on trouvera des vêtements faits à partir du coton africain, des casseroles d’alumine africain, des médicaments élaborés à partir des médecines traditionnelles et des plantes africaines, des semences aux OGM qui créent la dépendance et l’extraversion de l’activité humaine essentielle de base, l’agriculture. Certains prestidigitateurs occidentaux agitent la baguette magique d'un commerce «équitable», voulant bonifier le prix payé aux producteurs du sud. Hélas cela n'est que tromperie si ces mêmes producteurs continuent à payer trop cher leurs achats pour gonfler les profits de multinationales en occident, ces nouveaux négriers de l'ère «moderne».<br /> Le problème constitue donc toute une montagne, mais solvable pour peu qu'on sache quoi en faire, surtout pas pour la déplacer ailleurs.<br /> Pour ce que j'en pense, nous avons tout ce qu'il faut pour faire changer la donne, pour faire évoluer nos rapports humains entre le riche occident et le tiers monde. Nous avons l'héritage de la constitution humanitaire universelle, la Déclaration des droits de l'homme. Inspirons-nous en, faisons-la valoir, traduisons-la en culture et en modes de vie. Nous avons ensuite sur le plateau d’argent, l'offre de la libre circulation des biens, des richesses matérielles entre des pays en occident mais aussi avec le sud. Autant que je sache, jamais un pays a déporté un container de café, de bois, de filets de poissons, de fleurs, ..., parce que importé illégalement. Pourquoi déporte-t-on des humains, sans même parler des assassinats ou accidents qui vont avec ? Il importe de revenir à la dignité humaine, à la valeur de la déclaration des droits universels. Unissons-nous donc et refusons que l'humain soit traité comme une marchandise, sans acheteur. Que soit considéré d'abord le progrès sur le plan humain, et ensuite les progrès sur le plan des échanges marchands. C’est un noble défi, nous devons noblement le promouvoir afin que les générations à venir puissent vivre dignement et librement sur toute la terre, selon l’esprit bien compris de la charte des droits de la personne.<br /> Francois Munyabagisha<br /> Drummondville, Qc, Canada
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