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13 juillet 2008

Cameroun : Blaise Alfred NGANDO " La disparition de Um Nyobè a permis à la France de fragiliser l’UPC "

Blaise_Alfred__NGANDO130908Le Cameroun se souvient aujourd’hui de l’exécution de son héros nationaliste le plus important, abattu dans la brousse de Boumnyebel, le samedi 13 septembre 1958, dans l’après-midi, par une troupe de l’armée coloniale. Malgré l’interdiction par le pouvoir post-colonial de son nom pendant des décennies, son souvenir est resté vivace dans les esprits et continue de hanter les nuits de quelques héritiers à qui il ravit encore la vedette. Monsieur Blaise Alfred NGANDO, Docteur en Histoire du Droit et des idées politiques, enseignant d’université revient sur la signification historique de cet assassinat. 

Bonjour Monsieur, qu’évoque la date du 13 Septembre 1958 pour un enseignant d’université que vous êtes ?

Permettez-moi de répondre à votre question simplement comme Camerounais, tant cette date du 13 septembre 1958 est triste pour notre pays, car c’est ce jour que les troupes coloniales françaises ont assassiné Ruben UM NYOBE, digne compatriote qui dirigeait à l’époque le parti indépendantiste UPC (Union des Populations du Cameroun) et dont la vision politique était porteuse d’espérance pour le Cameroun.

Pouvez-vous nous dire quel homme était Um Nyobè et quelles étaient les idées forces de sa pensée ?

Je pense que le Professeur Achille Mbembe a bien restitué dans ses nombreux écrits qui était Ruben Um Nyobè : un grand patriote qui, au prix de sa vie, a lutté contre le colonialisme, plaidé pour le Panafricanisme, milité pour une vraie indépendance au Cameroun.

Sa disparition a-t-elle accéléré ou précipité le processus de l’indépendance du Cameroun ?

La disparition de Um Nyobè a permis à la France de fragiliser l’UPC sous maquis après les « évènements de mai 1955 », et par voie de conséquence, de garder la mainmise sur le processus vers l’indépendance à travers des interlocuteurs locaux qu’elle avait choisis en toute quiétude après l’assassinat de celui qui symbolisait l’idée indépendantiste.

50 ans après, que reste-il d’Um Nyobè en terme de signification historique et d’héritage politique ?

50 après sa disparition, Um Nyobè a légué à tous les Camerounais un sens élevé du patriotisme que, malheureusement, nous ne mettons pas à profit pour le développement de notre pays. 

Quelles leçons la génération actuelle peut-elle tirer de ce personnage dans la préparation de son avenir ?

Au risque de me répéter, je dirai que la leçon principale que la génération actuelle peut tirer de ce personnage est l’amour du pays, je veux le patriotisme sans lequel notre pays ne décollera pas vers le développement.

Note sur l’auteur :

Blaise Alfred NGANDO est Docteur en Histoire du Droit et des idées politiques. Sa thèse (La présence française au Cameroun de 1916 à 1959 : colonialisme ou Mission civilisatrice ?) est en cours de publication aux Presses Universitaires d’Aix-Marseille (France).  Il a déjà publié L’Affaire Titus EDZOA, Paris, L’Harmattan, 2000, La France au Cameroun : Colonialisme ou Mission civilisatrice ?, Paris, L’Harmattan, 2002, Le prince Mandela. Essai d’introduction politique à la renaissance africaine (Paris, Maisonneuve & Larose, 2005

© Camer.be : Propos recueillis par Hugues SEUMO

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