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30 août 2008

Afrique : Quand le sida devient un véritable fléau pour l’Afrique subsaharienne

sida_logo_1177382520Ce 1er décembre 2008 marquera ainsi  le 20ème anniversaire de la Journée mondiale du sida. Depuis 1988, les efforts déployés pour contrer l’épidémie ont eu des résultats positifs; pourtant, le dernier rapport de l’ONUSIDA sur l’épidémie mondiale indique qu’elle n’est encore jugulée dans aucune des régions du monde. Cette journée comme par le passé sera l’occasion de continuer à mobiliser l’opinion sur un fléau qui touche environ 33,2 millions de personnes à travers le monde.

Chaque année, cette journée du 1er décembre est l’occasion de récolter des fonds pour la recherche et de créer un moment de solidarité envers tous les malades du sida. Pour cette nouvelle édition, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) organisera sa mobilisation autour du thème « Stop au sida. Tenons nos engagements ». Vingt ans après, les promesses ont-elles été tenues ? Pourquoi l’Afrique subsaharienne est devenue la région du monde la plus touchée par dette pandémie ? Un débat nécessaire à rappeler à un moment où la recherche médicale n’a jamais été aussi pauvre

Selon les chiffres de l’OMS publiés en 2007, environ 33 millions de personnes vivaient avec le sida en 2007, dont les deux-tiers en Afrique subsaharienne. Quelque 2,7 millions de personnes ont découvert leur séropositivité au cours de l'année écoulée et environ 2 millions sont mortes des suites de la maladie. On estime actuellement selon les rapports de l’OMS à 2,5 millions le nombre de primo-infections par le virus et à 2,1 millions le nombre de décès entraînés par le sida. Près d’un tiers des primo-infections et des décès surviennent dans huit pays d’Afrique subsaharienne.

Autre chiffre effarant, près de 69% des personnes vivant avec le VIH/sida dans les pays en développement qui ont besoin d’un traitement anti-retroviral ne peuvent toujours pas en bénéficier. Et le virus continue de toucher sévèrement les jeunes.

Malgré ces chiffres beaucoup trop élevés, on note tout de même que le pourcentage de personnes infectées s'est stabilisé depuis 2000. La prévalence est la plus basse en Europe occidentale et centrale et en Asie du Sud et du Sud-Est (0,3 %) et la plus élevée en Afrique subsaharienne (5 % de la population infectée).

En matière de prévention contre le sida en Afrique subsaharienne, la cause est claire : Des millions de jeunes de nos grandes capitales africaines par exemple se livrent à des activités sexuelles précoces et non protégées, aussi la société dans la quelle ils vivent est incapable pour la plus part de leur fournir les informations et le soutien dont ils ont besoin pour grandir c'est à dire atteindre la maturité et poser des actes réfléchis.

D´après ces données de l'ONUSIDA, le programme commun des Nations Unies sur le VIH/Sida, environ 22 millions de personnes seraient infectées par le virus du sida en 2007 en Afrique. Le sida aurait tué environ 2,1 millions de personnes en un an, tandis que 2,5 millions de personnes supplémentaires se seraient contaminées1.7 millions de jeunes de 15 à 24 ans et 590.000 enfants de moins de 15 ans sont infectés par le virus du Sida en Afrique au sud du Sahara.

Au Cameroun, le Comité National de Lutte contre le Sida estime que 01 jeune sur 16, âgé de 15 à 24 ans est infecté. Cela veut dire que dans une classe de 70 élèves par exemple, on pourrait déceler 08 élèves séropositifs. Juste de quoi être inquiet.

Le taux de prévalence est de 7,7%. Conséquence : les décès et les cas de maladie freinent de façon remarquable toutes les initiatives de développement et réduisent de plus en plus notre espérance de vie. En République Centrafricaine, 100 écoles ont été fermées en 1990 du fait des décès des enseignants. Et, 85% des 300 instituteurs morts en 2001 étaient tous séropositifs.

Qu'est-ce qui expliquerait cela ?

A ce jour, nombreux pays n’agissent pas avec assez d’énergie pour protéger la population. Si l’on ajoute des politiques de sensibilisation faibles, les moyens limités des autorités de santé publique incapables de toucher toutes les couches sociales et d’user des langues de communication appropriées, à la misère des populations pour lesquelles l’accès aux médicaments demeure une gageure, on comprend dès lors pourquoi la maladie continue de se propager en laissant derrière elle des villes ou des campagnes dépeuplées.

Les récentes enquêtes de l’association Camerounaise Break The Silence  auprès des jeunes de Garoua, Douala, Bafoussam et Yaoundé au Cameroun sont révélatrices d'une situation dramatique. De cette enquête, nous pouvons retenir que ces jeunes ne disposent pas toujours d'informations précises et complètes à ce sujet. En l'absence d'informations sur la sexualité et le développement des aptitudes personnelles à la communication et à la prise des décisions, les jeunes versent dans un comportement à risque qui les expose à l'infection à VIH, et aux MST.

Autre constat dans la propagation des MST-SIDA en Afrique, la plus part des parents se taisent, les enseignants aussi, encore que la plus part des programmes scolaires n'ont rien prévu pour combattre ce fléau. Les jeunes s'informent donc auprès de leur partenaire sexuel avec toutes les influences négatives ou positives que cela comporte.

L'Ong Family Fame du Nigeria dans sa dernière revue d'analyses et de prospectives, édition du mois de novembre 2007, fait allusion à la pauvreté pour expliquer l'une des causes de la propagation des MST/SIDA en Afrique noire. Selon la même organisation, dans plusieurs de nos villes et campagnes, certaines jeunes filles ont des rapports sexuels avec des hommes âgés pour gagner de l'argent. Cette activité honteuse les expose à cette pandémie car, il faut tout faire pour s'acheter des vêtements, avoir des bijoux de haute qualité, un téléphone portable...

A l'école, selon la même source, plusieurs de nos jeunes demoiselles ne réussissent qu'à la sueur de leur "cuisse". On les a souvent entendus dire qu' " un coup de piston vaut mieux que cent ans d'études». Cette assertion à elle seule suffit pour tout expliquer.60% des demoiselles poursuit Family Fame, ne réussissent à l'école qu'en trichant ou mieux encore en se livrant à tous ceux qui les promettent le succès. Cet indice de facilité ne peut avoir de conséquences que dans la débauche et ses corollaires.

Aujourd´hui, la prostitution s'est internationalisée à travers les nouvelles technologies de l'information. L´Internet apparaît avec des sites d'agences matrimoniales de tout genre facilitant des rencontres sexuelles occasionnelles entre les jeunes.

Aussi, plusieurs médias déversent sur le continent africain des romans à moralité douteuse, il est temps pour le pouvoir public de prendre le problème à bras le corps. Les parents devront faire de l'information l'une de leurs priorités. Nos établissements scolaires ont besoin des clubs de santé qui seront gérés en partie par les élèves car, il leur sera facile de diffuser les informations à leurs camarades.

Les jeunes représentent une ressource incontournable dans la sensibilisation contre les MST/SIDA. D'où l’urgence des campagnes contre les MST/SIDA menées par eux-mêmes auprès d'autres jeunes Cette nouvelle méthode pratique pourra optimiser les actions de sensibilisation de proximité et constituer une riposte large et efficace contre cette pandémie.

Les tables rondes, colloques, exposés sur les MST/SIDA à eux seuls ne suffisent plus. Encore que ces colloques dans la plus part des cas, ne viennent que ruiner économiquement les pays alors que les budget consacrés à leurs organisations pouvaient servir à mener une action de sensibilisation efficace et appropriée. Le passage de la théorie à la pratique demeure une priorité. Pour éradiquer ce fléau, il est aussi important que la sensibilisation soit présente partout : à la maison, à l'école, au lieu de service...

L’accélération de l’accès aux traitements antirétroviraux devrait aussi compter le soutien des dirigeants africains. On ne compte jusqu'à présent que dix pays africains qui ont entamé la politique de l’accès à ces traitements antirétroviraux, nombre insignifiant. Plusieurs d’entre ces pays n’ont toujours pas de stock disponible d’antirétroviraux. Quant à un hypothétique vaccin, aucune étude concluante n'a, pour l'heure, encore été publiée. La meilleure façon de ne pas souffrir du sida reste donc, encore et toujours de s'en protéger. Avec, en premier lieu, l'utilisation de préservatifs dans le cadre de rapports sexuels avec des partenaires occasionnels ou douteux.

Hugues Bertin SEUMO 

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