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17 novembre 2008

Venezuela, Révision constitutionnelle : Si l’Afrique pouvait s’en inspirer

Chavez170209275En obtenant 45,63% des suffrages contre 54,3% de votes pour le oui, les vénézueliens ont approuvé la non limitation du mandat présidentiel lors du référendum de dimanche dernier. Plusieurs dirigeants d'opposition au Venezuela ont estimé dans la journée du 16 février 2009 que l'adoption de l'amendement constitutionnel qui permettra au président Hugo Chavez de se représenter en 2012 est un coup de massue pour eux. Tous ont néanmoins accepté le verdict des urnes.

Proche de Castro qu'il présente comme son «père» en politique, soupçonné de ventes d'armes, médiateur sulfureux lors de la libération d'Ingrid Bétancourt, Hugo Chavez multiplie les casquettes et entretien l'ambiguïté sur sa personnalité. Fils d'enseignants et issu d'une famille modeste, il a suivi des études à l'Académie militaire du Venezuela avant d'intégrer l'université Simon Bolivar de Caracas. Rien ne le destinait, à l'époque, à faire de la politique. «Il rêvait d'ailleurs d'être champion de baseball qui est l'un des sports les plus pratiqués là-bas», explique Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l'Iris.Né le 28 juillet 1954 à Sabaneta dans les llanos, au sud du Venezuela, il est un ancien militaire vénézuélien, président du Venezuela depuis le 2 février 1999.

La règle en vigueur au Venezuela jusqu'à présent n'autorisait pas plus de deux mandats présidentiels consécutifs, ce qui aurait obligé Hugo Chavez à quitter le pouvoir à l'issue de son deuxième mandat, début 2013.

Si l'Afrique pouvait s'en inspirer

La modification de la constitution pour s'éterniser au pouvoir est devenue l’unique offre politique des dirigeants africains ces dernières années 

Que ce soit au Gabon, où la Constitution a été  modifiée en 2003, avec notamment la suppression de la limitation du nombre de mandats présidentiels initialement fixé à deux. Le président Bongo, en fonction depuis 1967, peut maintenant se présenter à l'élection autant de fois qu'il le voudra.

En Ouganda la modification constitutionnelle est intervenue en 2005 et maintien Yoweri Museveni au pouvoir depuis sa victoire militaire contre le régime en place en 1986.

Au Cameroun, la constitution a été modifiée en avril 2008 afin de faire sauter le verrou de la limitation du nombre de mandats pour permettre à Paul Biya le chef de l’Etat actuel de se représenter à l’élection présidentielle de 2011.

La Constitution a été modifiée en 2002 en Guinée-Conakry dans l'intention d'autoriser le défunt président Lansana Conté à se représenter aux élections présidentielles à la fin de son second et dernier mandat.

Au Tchad, la Constitution a été modifiée en 2005 et a permis à Idriss Déby de se maintenir  au  pouvoir depuis son coup d’État de 1990.

En Mauritanie, la modification de la Constitution en 1991 a permis à Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya de rester au pouvoir de 1984 à son renversement par coup d’État en août 2005.

Au Burkina Faso, Blaise Campaoré, par un subtil jeu de levée de la limitation du nombre de mandats en 1997, puis de restauration de cette limitation en 2000, reste au pouvoir.

En Tunisie, la Constitution a été modifiée également en 2002 pour permettre au président Zine Abidine Ben Ali de se représenter à l'élection présidentielle de 2004 qu’il a remporté par un suffrage avec 94,48 % de voix  exprimées en sa faveur pour un quatrième mandat.

Et plus récemment en novembre 2008, Le parlement algérien a amendé la constitution pour supprimer la limitation à deux du nombre possible de mandats présidentiels, ouvrant ainsi la voie à un troisième quinquennat d'Abdelaziz Bouteflika

Que ce soit en Ouganda, au Cameroun, en Guinée Conakry, en Mauritanie, au Burkina, au Gabon, en Tunisie, en Algerie..le peuple n’a jamais été consulté par voie référendaire comme au Venezuela

Quoi que l'on dise, avec le référendum remporté par Chavez, l'Afrique devrait en tirer une leçon car jusqu'ici, les révisions constitutionnelles se font selon la volonté des dirigeants, en plaçant sous le paillasson la volonté populaire

Une fois de plus, Hugo Chavez a joué son avenir politique dans les urnes. Le leader de la Révolution bolivarienne estime cependant avoir besoin d’une décennie de plus pour «approfondir» les changements sociaux amorcés lors de son arrivée au pouvoir, il y a tout juste dix ans. L’objectif est d’instaurer un «socialisme du XXIe siècle».

Hugues SEUMO

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