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3 décembre 2008

Cameroun- Belgique : Edwige Abena " Prôner la solidarité car le harcèlement moral peut toucher tout le monde"

Edwige_Abena010409500Edwige Abena, vient de publier aux éditions Edilivre un livre intitulé «  Quand le harceleur est votre supérieur hiérarchique, chronique d'une mort cérébrale», un livre qui est en quelque sorte un cri d'alarme que l'auteur lance envers toute personne afin qu'elle puisse développer en elle la capacité de réagir face aux premiers signes de la manipulation qu'un employeur peut exercer sur son personnel.Afin d'avoir une idée claire sur le contenu de son ouvrage, Nous lui avons tendu son micro. Lisez plutôt

Bonjour Madame Abena, pouvez-vous vous présenter à l’intention de nos lecteurs ?

Bonjour et merci. Je m’appelle Edwige Abena, épouse Beleho Jonas. Née à Yaoundé au Cameroun, je suis mère de deux enfants. Je suis installée Bruxelles depuis plusieurs années.Jai eu un parcours académique et professionnel atypique. Après un diplôme en Biologie médicale appliquée, j’ai par la suite fait des études en soins infirmiers. Le diplôme en soins infirmiers m’a ouvert les portes d’une unité de chirurgie où j’ai passé deux années. Cette période m’a permis de me rendre compte que je n’avais pas encore trouvé ma voie. J’ai alors fait une licence en gestion des hôpitaux et c’est à cet effet que j’ai été engagée comme infirmière chef dans une maison de repos que j’ai servi pendant 7 ans.

Je suis heureuse de vous accueillir aujourd’hui pour parler du livre que j’ai écrit sur le harcèlement moral subi dans cette maison de repos et de soins.

Parlant justement de votre livre, comment êtes-vous venue à l’écriture ?

Je suis venue à l’écriture parce que je suis de nature taciturne, je m’exprime mieux en écrivant. En réalité, j’ai voulu à travers ce livre dénoncer  les conduites abusives utilisées dans les lieux de travail qui ont pour seul objectif de nuire et de porter atteinte  à l’intégrité psychique d’un travailleur motivé.

Ce phénomène est de plus en plus présent dans les lieux de service. Par peur des représailles, les travailleurs pratiquent la loi du silence et masquent leurs souffrances. On assiste alors de plus en plus à des problèmes de santé pouvant aller jusqu’au suicide. Cette situation est pour moi intolérable. Par le biais de l’écriture, j’espère toucher un public plus large, qui pourrait être sensibilisé au problème. Je suis consciente que la partie n’est pas gagnée étant donné que de nombreuses entreprises et administrations ne sont pas disposées à admettre l’existence du problème.

Quels sont grosso modo les problèmes que vous dénoncez dans votre livre ?

Je dénonce surtout le harcèlement exercé par le supérieur hiérarchique. Celui-ci peut prendre plusieurs formes. Nous avons par exemple la pratique dite « management par la peur » où le travailleur est continuellement sous pression, et sous des menaces.

Une autre forme consiste à surveiller constamment les travailleurs et à traquer tous les temps mort. Quand le harcèlement moral est exercé par un membre du personnel, l’on peut recourir à l’employeur qui devra prendre des mesures pour empêcher cette  pratique. Mais, lorsque le harcèlement moral vient de l’employeur lui-même, c’est dramatique, car vous n’avez aucun recours.

Qu’est ce que vous avez voulu soulever dans votre ouvrage au sujet des relations entre les collègues d’une même structure ?

Lorsque le harcèlement moral est exercé par l’employeur, le collègue harcelé plonge dans la solitude étant donné que chacun cherche à conserver son emploi à tout prix. Il n’ya pas de solidarité. Pour être solidaires, les personnes doivent trouver un intérêt pour soutenir celui qui est harcelé, sinon elles ne s’y engagent pas. Le milieu professionnel est parfois individualiste.

Quel est le message particulier que vous voulez véhiculer dans votre ouvrage au sujet des collègues d’une structure qui les emploient ?

Le message particulier c’est que les collègues doivent être solidaires car le harcèlement moral peut toucher tout le monde.

Quelle a été la réaction de votre lectorat à l’issue de la publication de votre ouvrage ?

Les acteurs de ce livre sont européens, or le milieu professionnel qui est décrit utilise une majorité d’Africains. La réflexion qui m’a été faite par certains lecteurs est la suivante : « c’est courageux de ta part de parler d’un problème aussi sensible, n’as-tu pas peur d’avoir anéanti tes chances pour un nouvel emploi? ». D’autres  me demandent comment ai-je fait pour supporter un tel traitement ?

Couverture_Abena_Livre010409500

Revenons sur la couverture de votre ouvrage. Nous lisons bien ceci : Chronique d’une mort cérébrale. Parlant de la chronique, votre ouvrage n’est t-il pas une expérience que vous avez personnellement vécue ?

Il s’agit réellement d’une expérience personnelle. Quand je parle de la mort cérébrale, c’est mon  cerveau  qui était en train de mourir « à petit feu ». Heureusement que j’ai pu rebondir grâce au soutien de ma famille et des amis.

Quand  votre harceleur est votre supérieur hiérarchique, vous êtes mis en minorité, tout le monde se désolidarise de vous. C’est comme une gangrène que personne ne voudrait attraper.

Vous voulez dire que vous avez déjà été harcelée dans le cadre de votre profession ?

On ne prend pas conscience immédiatement qu’on subit le harcèlement moral. Tout semble normal au début, les rapports avec le harceleur semblent normaux, celui-ci se présente à vous comme quelqu’un qui vous apprécie et vous protège. Au bout de 5 ans, le doute s’est installé en moi ; je m’interrogeais sur mes compétences et même sur mes facultés intellectuelles.

Où trouver votre ouvrage ?

Mon ouvrage est disponible à  la librairie LIBRIS à  la Galerie Louise (Avenue de la Toison d’Or à Bruxelles). Il est également disponible auprès de mon éditeur  Edilivre. Les personnes intéressées peuvent passer leur commande par le canal du site Internet de mon éditeur dont le lien est : http://www.edilivre.com/doc/5428

Avez vous d’autres projets littéraires en cours ?

Des lecteurs ont souhaité que je puisse écrire un autre livre sur les mécanismes de défense contre le harcèlement moral au travail. Pour l’instant, je suis en train de réfléchir et je ne pense pas qu’il existe une recette. Il faut plutôt voir cela au  cas par cas.

Un dernier mot à l’intention de nos lecteurs ?

J’invite tous les lecteurs de camer.be à être vigilants au travail, à lire ce livre car les thèmes abordés leur permettront de comprendre et de reconnaître les premiers signes du harcèlement moral. Ce qui permettrait de pouvoir éviter des drames. Mon contact email pour ceux qui voudraient prendre attache avec moi c’est : e.abena@skynet.be

© Camer.be : Propos recueillis par Hugues SEUMO

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Commentaires
N
Avoir un travail c’est. Une situation avantageuse pour l’employée et l’employeur<br /> En fait, l’employée Choisi de se faire payer pour produire un service quelconque a son employeur<br /> Par le billet D’un contrat. Quant on ne connaît pas ses droits, on devient vulnérable. <br /> Nous devrons tous savoir que travailler dans un une certaine société quelconque est un choix<br /> Pas une obligation. Et ce travail constitue à servir une entreprise et non un individu spécifique.<br /> Le respect de soit et autrui c’est la clef du succès. Quand le harceleur est votre supérieur hiérarchique, <br /> Quand on est éduqué, on choisit sa fierté et cherche ailleurs.
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