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8 décembre 2008

Cameroun: les Droits de l’homme seront enseignés à l’école l'année prochaine

Violence_policiere_Cam120309300L’information est contenue dans la parution de ce lundi 08 juin de Cameroon Tribune. Selon ce quotidien gouvernemental , une réunion d’évaluation a eu lieu vendredi dernier entre les enseignants et la Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés. Ainsi, les candidats à l’examen du Certificat d’ études primaires pourront avoir à faire des question en rapport avec les droits humains au cours de l’épreuve de connaissance générale

Selon le quotidien gouvernemental, le représentant du Haut-commissaire de Grande Bretagne, Gilles Montagnon, le président de la CNDHL, Chemuta Divine Banda, et des membres de la Commission. Pour Chemuta Divine, pensent que la fin de l’année scolaire est l’occasion idoine pour faire ce bilan, un an après l’introduction de cet enseignement dans le système éducatif camerounais, à travers des écoles pilotes.

L’introduction des droits de l’Homme dans les programmes scolaires au Cameroun, bien que déjà en marche dans les écoles pilotes, intervient au moment où ceux là qui sont supposés servir d’exemple face à une population médusée sont assis sur le piédestal indélébile de la violation récurrente des droits humains au Cameroun.

Il y a, au Cameroun, une poignée de gens qui font la loi, qui font emprisonner sans procès, qui sont coupables de délinquance financière, qui abusent du citoyen ordinaire, qui pratiquent le népotisme… mais qui sont rarement inquiétés. Pour ne pas dire jamais. Parce qu'ils sont dans le cercle du pouvoir. Parce que la justice est incapable de faire son travail, faute de moyens (une indépendance qui peut lui permettre d'investiguer par exemple et librement sur telle affaire impliquant tel membre du gouvernement). Parce que la société camerounaise est une société fortement inégalitaire, où les plus forts ont toujours raison, et les faibles toujours tort. "Tous les êtres humains naissent pourtant libres et égaux en dignité et en droit ", proclame le premier article de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948. Qui ajoute que "tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection par la loi ".

Le sentiment qu'on a parfois, au Cameroun, est celui de vivre dans un Etat sans droits ni lois. Dans une cour du roi Petau où les gens font ce qu'ils veulent, parce que l'Etat ne se fait pas suffisamment respecter, parce qu'il a démissionné en bien de domaines ; mais aussi parce que ceux qui sont chargés de dire ou de faire respecter les lois républicaines ont troqué depuis longtemps les compétences de leurs fonctions pour des intérêts purement personnels. Au Cameroun, on emprisonne pour un oui ou pour un non ; on passe plus ou moins facilement entre les mailles de la justice selon qu'on est puissant ou misérable, riche ou pauvre, de bonne ou de mauvaise société…C'est tout cela qui offusque, et ce résultat de (presque) 99% de mécontents de la situation des Droits de l'Homme au Cameroun (un score à l'africaine) dénote toute votre exaspération de cette situation. Puisse ce message être entendu par les autorités.

L’on sait très bien qu’en enseignant les droits de l’Homme dans nos écoles, les élèves ne pourront jamais prendre la parole pour revendiquer leurs droits. Nous l’avons vu avec les récentes émeutes qui ont secoué le Cameroun en février 2008 où des jeunes qui ne réclamaient simplement que leurs droits les plus élémentaires ont été brutalisés voire assassinés par les forces de l’ordre dont les commanditaires vaquent à leur occupations journalières sans être inquiétés.

La situation des Droits de l'Homme au Cameroun n'est pas du tout satisfaisante et ce n’est pas en l’enseignant dans nos écoles du primaires que l’on assistera à la fin de l’impunité, encore moins de la situation  de violence morale dans laquelle vit le peuple camerounais depuis des décennies.

Nous savons tous que Selon John Locke, le gouvernement repose sur un contrat social entre gouvernants et gouvernés. Les citoyens ne sont contraints d’obéir que si le gouvernement garantit à chacun les droits de l’Homme, lesquels sont moralement antérieurs et supérieurs aux impératifs et aux intérêts du gouvernement. Ce dernier trouve sa légitimité dans la mesure où il protège et élargit systématiquement la jouissance des droits de l’Homme au profit des citoyens. Chez nous, c’est plutôt le contraire…. ( A suivre)

Hugues SEUMO

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