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11 avril 2013

République Centrafricaine : Les paysans appellent au secours

Koyagbele_Pascal110413300

Le secrétaire général de l’Association des paysans centrafricains a choisi le Cameroun pour dénoncer le drame humanitaire en cours en Rca malgré la prise du pouvoir par la Seleka.C’est dans un établissement hôtelier de Douala que Koyagbele Pascal Bida, secrétaire général de l’Association des paysans centrafricains, par ailleurs président de la Chambre de commerce de la Rca a décidé de vider son sac. A l’entendre parler et à percer son regard larmoyant, son interlocuteur semble vivre sur le champ de l’action, les atrocités que décrit cette homme d’affaires qui vient de subir les dégâts collatéraux de la crise sociopolitique actuelle en Rca. Comme lui, de nombreux opérateurs économiques et des pauvres citoyens subissent la loi du dictat de la Seleka. Il parle d’innombrables industries détruites lorsque les propriétaires ne font pas l’objet de chantage des nouveaux hommes fort du pays. A titre d’illustration, notre interlocuteur nous apprend que la filial Somdiac, fabricatrice de sucre a été détruite. "Pour ceux qui veulent voir les installations de leurs affaires encore debout", il faut débourser un peu plus de 50 000 000 Fcfa. Et ce n’est pas une garantie, parce qu’un autre groupe de la même Seleka peut se pointer un autre jour pour une demande similaire. Même les représentations diplomatiques présentes à Bangui n’ont pas échappées à la furie des pilleurs. Toutes les ambassades ont été détruites, sauf celle de la France et du Tchad, confie celui qui malgré lui, est réfugié. Face à cette situation, Pascal Bida, homme d’affaires prospère de la Centrafrique a été contraint de tout abandonner et de se réfugier au Cameroun où il cherche encore ses repères.

Loin de garder le silence sur tout ce qu’il a vu et entendu, il veut porter cette situation à l’attention de l’opinion publique. Pour lui, en dépit de la prise de pouvoir par la Seleka, selon des chiffres dont il connait la provenance, une femme est violée toutes les minutes à divers endroits du pays. Des écoles sont détruites, des religieuses violées et des Eglises mis à sac aussi. Sauf que pour ce dernier cas, elles deviennent le refuge de ceux que cet opérateur économique appelle "les bandits". Les édifices publics ne sont pas en reste, rappelle le président de la Chambre de commerce de la Rca. Dans les villages, la situation est plus alarmante explique t-il. Ici, non seulement les femmes sont violées, les maris rançonnés, la nourriture emportée et les enfants enrôlés de force. Parmi ceux-ci, la majorité est comprise entre 11, 12 et 13 ans. Cette situation perdure depuis le mois de décembre dernier. "Personne ne dit rien" indique notre hôte. Il se souvient que son frère, arrêté, a été contraint à un rite au cours duquel pendant qu’il bêlait, sa gorge a été tranchée par ses ravisseurs. "C’est à se demander ce que la Rca sera lorsque l’accalmie sera de retour" confie l’homme d’affaires. Il regrette également la présence des islamistes qu’il dit être déjà aux portes du Cameroun par l’Est du pays et souhaite que les autorités camerounaise y veillent avec la plus grande attention. Il profite de l’occasion pour remercier les Camerounais pour leur hospitalité et souhaite que la communauté internationale se penche avec fermeté sur les atrocités qui ont cours en Rca.

Correspondance de  Paul-Joël Kamtchang

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