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14 mai 2013

France-Cameroun,Inconnu sauf de Dieu.": Les manquements des autorités camerounaises

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Le 8 avril dernier, un Camerounais avait été retrouvé mort dans la soute d’un avion Camair-Co en provenance du Cameroun. L'avion avait été immobilisé plusieurs jours avec pour conséquence des vols annulés. Tout étant rentré dans l’ordre quelques jours après pour la compagnie, ce camerounais décédé a été enterré dans l’anonymat le plus complet à Mauregard, une petite commune voisine de l’aéroport de Roissy Charles de Gaule en France où l’on a retrouvé le corps.

Ce jeune espérait une vie nouvelle en France. Il n'aura même pas vu ce pays dont il rêvait. Son corps pétrifié a été découvert dans le train d'atterrissage d'un appareil de Camair-Co, le matin du 8 avril.

Totalement abandonné des autorités camerounaises, cet inconnu qui rêvait de jours meilleurs sous d’autres cieux aura au moins eu de la France cette reconnaissance et cette dignité que l’on doit accorder à tout être humain à travers des obsèques honorables.

Selon le journal français Le Monde dans son édition du 02 mai 2013, Une autopsie réalisée par l'Institut médico-légal de Paris a permis de déterminer que la victime était mineure. Le jeune homme avait selon la même source entre 15 et 17 ans. Il est mort d'asphyxie, par manque d'oxygène à 9 000 mètres d'altitude. Il a dû être endormi par le froid, avant de mourir. Par -50 °C, le corps a ensuite été gelé pendant les sept heures de vol.

Les médias camerounais se sont fait brièvement l'écho de cette " macabre découverte dans un train d'atterrissage". Mais, le hic c'est qu'avec la mort d'homme l'on devrait en parler et en tirer les conséquences.

Toujours selon Le Monde, des renseignements tels, les signes physiques, les empreintes, des photographies, ont été fournis à l'ambassade du Cameroun et à l'attaché de sécurité de l'ambassade de France à Yaoundé. Les recherches se poursuivent. En attendant, le permis d'inhumer a été délivré par le parquet des mineurs de Bobigny.

La question que nous nous posons est celle de savoir pourquoi les autorités camerounaises peuvent-elles réparer ce manquement de leur part ? Ne fallait-il pas rapatrier ce corps au Cameroun ? Sa photo diffusée dans les médias camerounais aurait permis que les proches et connaissances du défunt puissent l'identifier.

Le Camerounais "X" a eu en France la dignité que l’on accorde à tout être humain à travers des obsèques honorables en l'absence des plénipotentiaires camerounais. On sait désormais qu'au cimetière de Mauregard (Seine-et-Marne), une commune de 350 habitants jouxtant les pistes de Roissy, repose un Camerounais inconnu qui est mort pour avoir fui sa patrie. Il repose désormais entre la tombe d'un citoyen français "mort pour la patrie" en 1916 et un caveau de famille (Voir photo ci-dessous)

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Le ministre de la communication du gouvernement camerounais habitué à des sorties médiatiques diverses garde un silence inexplicable. Les voix s’élèvent déjà au niveau de la diaspora camerounaise pour fustiger ce qui est considéré comme un abandon.

Le Conseil des Camerounais de la Diaspora par le canal de son président, Robert WAFFO WANTO compte à cet effet organiser le lundi 20 mai 2013 de 13 à 15 heures, un recueillement au cimetiere de Mauregard, situé au numéro 12,rue de la Grande allée 77990 Mauregard

Cet autre cas vient ainsi soulever la problématique des manquements de la diplomatie camerounaise

En 2004, le couple Ndoumbe Merlin fut assassiné dans leur domicile à Toulouse en France. Après la conclusion par le juge français de la thèse de règlement de compte, l'affaire est restée classée.

En 2008, le jeune Stéphane Kameugne était été porté disparu en France avant d’être retrouvé mort quelques jours plus tard. La police française avait évoqué la thèse de la noyade. Pendant ce temps, les autorités camerounaises comme par habitude ne se sont pas intéressé à ce drame(1)

Le 1er mai 2008 en Belgique, Folefack Sontsa Ebenizert était retrouvé mort au centre fermé de rétention des sans papiers de Merksplas. Le parquet de Turhnout avait conclu à la thèse de suicide. Il a fallu que des organisations de la société civile de la diaspora camerounaise puissent se mobiliser autour de la cause. Jusqu'ici, aucune trace des activités des autorités camerounaises

Pour reprendre Bonaberi.com, "Plus grave, ou plus touchant, en 2008, 12 étudiants camerounais décédaient de noyade en Guinée Conakry. Une affaire qui avait ému le Cameroun comme un seul homme… excepté les dirigeants. Sans nouvelles du consul, en détresse, les survivants avaient dû bénéficier d’un geste organisé sur Bonaberi.com pour pouvoir organiser les recherches et récupérer les dépouilles."(2)

Lorsque la situation s’embrasait dans les pays arabes et que chaque pays rapatriait ses enfants, les Camerounais se retrouvaient livrés à eux-mêmes et devaient s’en remettre à dame chance pour quitter le pays."

Depuis quelques mois, ce sont des étudiants Camerounais qui sont abandonnés en Chine avec 18 mois d'arriérés de complément de bourse, sans que l'Etat camerounais ne démontre sa volonté régalienne.

Des cas qui invitent à la méditation…

Plus loin, , Yaguine Koïta (né le 25 septembre 1984) et Fodé Tounkara (né le 6 avril 1985) furent le 28 juillet 1999 les passagers clandestins du vol 520 Sabena Airlines en provenance de Conakry (Guinée) et à destination de Bruxelles (Belgique). Leurs corps morts de froid furent découverts le 2 août dans le train d'atterrissage arrière droit de l'appareil à l'aéroport international de Bruxelles. Les autorités guinéennes de l’époque avaient de si tôt récupéré les deux corps qu’elles ont inhumé à Conakry.

Le 9 août 2012, le corps d’un passager clandestin a été retrouvé à l’aéroport londonien de Heathrow dans le train d’atterrissage d’un avion de British Airways en provenance du Cap en Afrique du Sud. Aussitôt informé de cette macabre découverte, le gouvernement sud africain avait rapatrié la dépouille en Afrique du Sud après quelques formalités d’usage.

Nous avons vu en décembre 2010 l’Etat Mauritanien déplacer deux avions pour le Maroc en vue de faciliter le retour des Mauritaniens qui squattaient dans le désert marocain avec pour rêve de se rendre en Europe

Juste pourrait-on remarquer que jamais, de triste mémoire, le pouvoir en place au Cameroun ne se sera autant préoccupé du sort de ceux de ses propres compatriotes, victimes de tragédies similaires à l’étranger. Et si par exemple le jeune Camerounais "X" était un français retrouvé mort sous un avion dans un aéroport camerounais, quelle serait la réaction du Cameroun ?

Aux regards des éléments démontrés ci-haut nous ne pouvons que recommander aux autorités camerounaises d’affûter dès à présent ses armes vers une ligne diplomatique plus claire et plus agissante. Au fait, à quoi servent les représentations diplomatiques camerounaises accréditées à l’étranger ?

(1)- Evarist Mohbeu,http://www.camer.be/index1.php?art=26068&rub=30:27
(2) http://mobile.bonaberi.com/article.php?p=1&id=9210

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Hugues SEUMO

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