Les marchands de sommeil deviennent de plus en nombreux à Bruxelles

A la lecture des affiches annonçant la location d'un appartement ou d'un kot à Bruxelles, l'on s'aperçoit avec une méticulosité particulière, que certains propriétaires d'immeubles insalubres les louent à des prix exorbitants dans l'impunité la plus complète.

Ces logements insalubres ne sont en en réalité que des gouffres en déraillements sur les plans administratif, juridique, social et financier.

En Belgique, depuis le 1er juillet 2004, tous les logements mis en location doivent répondre aux normes de sécurité, de salubrité, d'hygiène et d'équipement définies par le Code du Logement. Mais combien de propriétaires le savent ?

En région bruxelloise, des milliers de familles sont en attente d'un logement social et l'offre est très insuffisante. Les marchands de sommeil profitent de cette circonstance pour hausser les enchères quand l'on se retrouve dans le besoin d'un logement.

Les familles les plus nombreuses sont les plus touchées. Plus vous êtes nombreux, moins vous avez de la chance à trouver un logement décent. Les loyers les moins chers sont très souvent insalubres: Pas de salle de bains, des toilettes qui n'ont que de noms, le système de chauffage  défectueux etc. Et les témoignages ne manquent pas.

Autre fait, les marchands de sommeil sont de plus en plus sollicités par des personnes en situation administratives irrégulières. Evidemment il faut ne faut pas être myope pour ne pas comprendre cela: Pas de contrat de bail entre le locataire et le propriétaire. " Je n'ai pas besoin d'un contrat de bail, l'essentiel pour moi c'est de trouver où me reposer quand je suis dans le besoin" nous lance Victoria, une ressortissante Cubaine. " Je suis en Belgique depuis plus de quatre ans et je travaille en noir dans un restaurant de la place. Je suis obligée de louer cette chambre sans chauffage ni toilettes". Des exemples comme celui de Victoria sont nombreux.

Un code du logement existe pourtant en Belgique mais, comme dans la plus part des cas, la loi est inefficace, surtout que les locataires des logements insalubres préfèrent se taire. Pourtant, il existe une loi Wathelet de 1991, modifiée en 1997 qui interdit la location de logements insalubres. De peur de se faire expulser, les locataires des logements insalubres préfèrent se taire.

Un autre phénomène, nous avons aussi assisté au début de cette année dans une commune de la place, un immeuble déclaré insalubre dont la commune ne parvient toujours pas à reloger les familles victimes des marchands de sommeil.

Pourtant, le législateur belge devrait tricher l’exemple de Berlin, (réellement et sans exception) en taxant tous les immeubles vides depuis plus de 6 mois, dans une formule progressive de forme exponentielle : Cela remettrait très vite pas mal de biens sur le marché locatif bruxellois.

Chacun connaît dans son quartier ces immeubles encore en bon état mais abandonnés depuis longtemps… pour des raisons pas toujours très claires.

Il existe également une solution hollandaise pour rendre abordable le prix des maisons individuelles et des grands appartements (à 3 ou 4 chambres). Une formule à mi- chemin entre la propriété et la location: Le bail emphytéotique de 99 ans.

Une régie foncière régionale rachèterait des maisons existantes (par exemple les nombreuses maisons abandonnées) ou mieux encore en construirait, pour les céder ensuite en emphytéose.

Ces propositions, ces solutions tiennent la route: il suffit d'avoir et le courage et la volonté de les mettre en œuvre.

Nous pensons également pour notre part que le nouveau code du logement devrait s'appliquer in extenso et que les marchands de sommeils devraient être poursuivis car le droit au logement digne relève du respect de la dignité humaine.

Hugues SEUMO