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6 août 2013

Japon: 6 août 1945, 6 août 2013, il y a 68 ans, les Etats-Unis lançaient une bombe atomique sur Hiroshima

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Le bombardement d'Hiroshima avait été suivi par celui de Nagasaki le 9 août, qui avait fait plus de 70.000 morts.Le 6 août 1945, l'explosion d'une bombe atomique au-dessus de la ville d'Hiroshima, au Japon, précipite la fin de la Seconde Guerre mondiale. Depuis lors plane sur le monde la crainte qu'un conflit nucléaire ne dégénère en une destruction totale de l'humanité.Avant la Seconde Guerre mondiale déjà, les Américains s'inquiètent du risque de voir les nazis mettre au point une bombe d'une puissance meurtrière exceptionnelle grâce au principe de la fission nucléaire.

Désireux de les devancer à tout prix, le président Roosevelt inaugure en 1942 un programme secret de mise au point de la bombe A.

Au moment où les Américains finalisent la bombe, l'Allemagne nazie s'apprête à capituler sans conditions. Seul le Japon représente encore une menace, mais sa puissance militaire, industrielle et scientifique est bien inférieure à celle de l'Allemagne.(1)

Dirigé par des généraux jusqu'au-boutistes, le Japon s'entête dans une résistance désespérée, que les bombardements conventionnels n'entament pas.

La simple prise de l'île d'Okinawa a coûté 7.600 morts à l'armée américaine. L'état-major américain craint de perdre 500.000 soldats pour conquérir Honshu, l'île principale de l'archipel.

C'est ainsi qu'émerge l'idée d'utiliser la bombe atomique contre l'empire du Soleil levant, pour briser sa résistance à moindres frais.

Le président Roosevelt meurt le 12 avril 1945 et son successeur, Harry Truman, reprend à son compte ce projet. Il offre aux Américains l'avantage d'anéantir le Japon sans l'aide de Staline, qui ne lui a pas encore déclaré la guerre, et de faire étalage devant le dictateur soviétique de toute leur puissance militaire.

Le 16 juillet 1945, les Américains procèdent dans le désert du Nouveau Mexique à un premier essai nucléaire. L'expérience est pleinement réussie, mais, faute d'expérience, les scientifiques ne mesurent pas précisément les effets de la bombe atomique sur les populations.(2)

Le 26 juillet, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la Chine adressent au Japon un ultimatum qui fait implicitement allusion à une arme terrifiante.

Finalement, au petit matin du 6 août 1945, le bombardier Enola Gay s'envole vers l'archipel nippon, avec, dans la soute, une bombe à l'uranium de quatre tonnes et demi surnommée Little Boy. L'état-major choisit pour cible la ville industrielle d'Hiroshima (300.000 habitants), en raison de conditions météorologiques optimales.

La bombe est larguée à 8h15. 70.000 personnes sont tuées. La majorité meurt dans les incendies consécutifs à la vague de chaleur. Plusieurs dizaines de milliers sont grièvement brûlées et beaucoup d'autres mourront des années plus tard des suites des radiations (on évoque un total de 140.000 morts).

Pourtant, les dirigeants japonais ne cèdent pas devant cette attaque sans précédent. Les Américains décident alors de larguer leur deuxième bombe atomique. À Nagasaki (250.000 habitants), le 9 août, 40.000 personnes sont tuées sur le coup (80.000 morts au total selon certaines estimations).

La veille de l'attaque de Nagasaki, l'URSS a déclaré la guerre au Japon et lancé ses troupes sur la Mandchourie. Mais ce sont les victimes d'Hiroshima et de Nagasaki qui convainquent le gouvernement japonais de mettre fin à une résistance désespérée. Le 2 septembre, le général américain MacArthur reçoit la capitulation sans conditions du Japon.

Les premières réactions de l'opinion, révélées par la presse de l'époque, ont parfois de quoi surprendre, voire choquer l'homme d'aujourd'hui. La population américaine est en liesse. (3)"Une révolution scientifique" titre Le Monde du 8 août; (4)"Une révolution stratégique" annonce Le Parisien libéré du même jour.

La seule voix discordante fut celle d'Albert Camus dans l'éditorial de Combat le 8 août 1945: (5)"Le monde est ce qu'il est, c'est-à-dire peu de chose. C'est ce que chacun sait depuis hier grâce au formidable concert que la radio, les journaux et les agences d'information viennent de déclencher au sujet de la bombe atomique. On nous apprend, en effet, au milieu d'une foule de commentaires enthousiastes, que n'importe quelle ville d'importance moyenne peut être totalement rasée par une bombe de la grosseur d'un ballon de football. Des journaux américains, anglais et français se répandent en dissertations élégantes sur l'avenir, le passé, les inventeurs, le coût, la vocation pacifique et les effets guerriers, les conséquences politiques et même le caractère indépendant de la bombe atomique. [...] Il est permis de penser qu'il ya quelque indécence à célébrer une découverte qui se met d'abord au service de la plus formidable rage de destruction dont l'homme ait fait preuve depuis des siècles". Ces positions lui valurent, quelques jours plus tard, de violentes critiques

En août 1945, on ne dispose que des informations américaines, on ignore encore l'effet des radiations et surtout on sort à peine de six années de guerre, de privations, d'atrocités et de bombardements parfois terriblement meurtriers : l'aviation britannique, en détruisant Dresde, avait fait environ 200 000 victimes en une nuit.

(1)Le bombardement de Tokyo avait tué près de 100 000 personnes, et le gouvernement japonais refusait toujours de capituler. Officiellement, la décision d'utiliser les bombes atomiques, prise par le Président américain Truman seul, était motivée par le souci d'épargner les vies humaines qu'aurait coûté l'invasion du Japon. D'autres raisons, moins avouables, s'y sont bien entendu ajoutées : faire une démonstration à l'URSS de la puissance militaire américaine, et aussi utiliser ces armes si révolutionnaires et si efficaces qui avaient coûté deux milliards de dollars aux Etats-Unis.

(1) Herodote
(2) Histoire du monde contemporain, p23, Editions Carlier
(3) Le Monde du 8 août 1945
(4) Le Parisien du août 1945
(5) Editorial d'Albert Camus, P 1, Combat le 8 août 1945

Synthèses de Hugues SEUMO

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