Agathe Habyarimana déboutée du droit d’asile
Le 11 janvier dernier, nous annoncions déjà à l'intention de nos lecteurs que la demande d'asile politique de la veuve Habyarimana avait été rejetée par l'OFPRA. Suite à son recours en première instance de sa procédure. Sa demande a été finalement jugée irrecevable. Néanmoins, elle dispose encore de plusieurs recours.
Dans sa décision, l'Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) estime que l’épouse de Juvénal Habyarimana, dont la mort, le 6 avril 1994, avait été le point de départ du génocide au Rwanda, aurait participé «en tant qu'instigatrice ou que complice» au «crime de génocide».
Pour justifier son refus, l'OFPRA, qui a entendu Agathe Habyarimana en septembre 2004, précise notamment que l'ex-première dame du Rwanda, aujourd'hui âgée de 64 ans, a affirmé avoir eu un simple rôle de représentation auprès de son mari. Or, en se fondant sur plusieurs «témoignages», l'Office affirme qu'elle a, au contraire, «mis en oeuvre un pouvoir d'influence afin d'imposer ses directives ou ses choix en matière de politique».
S'appuyant, en outre, sur de nombreux documents, l’OFPRA estime donc qu'il y a des «raisons sérieuses» de penser que Mme Habyarimana «a participé, en tant qu'instigatrice ou complice, à la commission du crime de génocide». En conséquence, elle ne remplit pas, estime l'Office, les conditions pour l'obtention du droit d'asile sur le territoire Français où elle réside actuellement.
Par contre, ses enfants, qui l’accompagnaient lors de son départ de Kigali, bénéficient déjà du statut de réfugié politique en France.
Se pouvoir en cassation devant le Conseil d’Etat qui doit réexaminer sa demande, telle est la solution que Agathe Habyarimana devra entreprendre estime son avocat, Maître Philippe Meilhac. Selon ce dernier, il existe dans cette procédure de demande d’asile un manque de preuves matérielles permettant d’affirmer la culpabilité de Agathe Habyarimana surtout qu’elle ne fait l’objet d’aucunes poursuites devant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda.
Hugues SEUMO
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