Ethiopie : prison à vie pour 35 opposants
Les principaux dirigeants du principal parti d'opposition, la Coalition pour l'unité et la démocratie, sont parmi les 35 personnes condamnées à la prison à vie pour "complot contre la Constitution".
Quatre autres accusés, dont un journaliste, ont écopé de 18 ans de prison chacun. Ces personnes ont été, pour la plupart, arrêtées après les élections de 2005 émaillées de violences. Le procureur avait requis la peine de mort contre les accusés, mais la Haute cour fédérale de justice ne l'a pas suivi.
Les Etats-Unis, qui soutiennent le gouvernement éthiopien, s'étaient déclarés surpris par le réquisitoire du procureur.
Selon la télévision d'Etat, les condamnés avaient écrit aux plus hautes autorités du pays pour demander une grâce présidentielle.
La télévision a indiqué que le président Girma Woldegirogis s'était engagé à examiner cette demande.
Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme ont vivement critiqué le procès qui, selon elles, était destiné à réduire au silence les détracteurs du gouvernement.
"Les informations dont nous disposons indiquent que la plupart des personnes condamnées aujourd'hui, si pas toutes, sont des prisonniers de conscience", a déclaré Erwin van der Borght, directeur à Amnesty International.
De son côté, l'eurodéputée Ana Maria Gomes, qui avaitt conduit la délégation des observateurs électoraux de l'Union européenne en Ethiopie en 2005, s'est déclarée écoeurée.
"Le régime éthiopien joue avec la vie des gens qui n'ont rien fait de mal, sauf lutter pour la démocratie", a-t-elle dit.
L'année dernière, l'Ethiopie a reconnu que ses forces de sécurité avaient tué 193 civils qui manifestaient pour protester contre les irrégularités qui, selon eux, avaient entaché le scrutin de 2005.
Mais Addis-Abeba dément catégoriquement tout usage excessif de la force à cette occasion.