Piètre prestation des athlètes Camerounais à Osaka : La double sonnette d’alarme !

Les 11es championnats du monde d'athlétisme ont débuté le 24 août dernier à Osaka au Japon. Le Cameroun y était représenté par deux athlètes: le triple sauteur Hugo Lucien Mamba Schlick (16m72), qui a réalisé ses minima lors des championnats nationaux à Bafoussam les 10, 11 et 12 août derniers et Myriam Léonie Mani qui  prenait le départ du 100 m  féminin.

Mardi dernier au stadium de à Osaka, le spectacle était triste pour l'athlète Léonie Manie. Premier constat, l'athlète arrive sur les aires de l'échauffement avec retard, quelques minutes seulement avant le départ des 100 mètres féminin. Retard qui aurait du être évité. Mais un problème interne a retardé l'apparition de Manie  Léonie sur la piste: Peut être elle réclamait quelque chose  mais à qui puisque l'encadrement technique était au stricte minimum. La bonne ambiance qui a régné un jour avant la date fatidique d'hier s’est brutalement dégradée à cause d’un détail qui aurait dû pourtant être évité.

L’ultime concentration de la délégation camerounaise avant le début de la compétition a viré à une crise interne. Les uns et les autres se rejettent la responsabilité. Les frais de la participation, plus importants ont été pourtant payés. Conséquence: Nos athlètes arrivent sur la piste d'athlétisme avec un moral bas. A Osaka, les vieux démons ont resurgi.

De sources dignes de foi indiquent qu’un budget de 65 millions de Fcfa avait été arrêté pour la participation du Cameroun à ce grand rendez-vous biennal de l’athlétisme mondial. Faute de moyens, la liste des huit personnes pressenties pour faire le déplacement a été réduite de moitié et le budget divisé par 20. Piqué de colère, le président de la Fédération Camerounaise d'Athlétisme, Ange Sama avait  manifesté sa déception sur le site d’informations Apanews : "C’est curieux parce qu’une équipe d’athlétisme dans une compétition d’envergure mondiale ne saurait se déplacer sans encadreur technique, ni équipe médicale et des officiels. C’est une incongruité", s’indignait-t-il déjà.

Jamais on ne cessera de décrier le comportement de nos autorités sportives qui ne pensent aux sportifs qu'à la veille des échéances. Pourtant sous d'autres cieux, ils sont encadrés tout le long de l'année. On prépare une compétition internationale pendant des années et non en une voire deux semaines. L'heure est à l'improvisation chez nous.

Le Cameroun aux championnats du monde d'athlétisme au Japon a vécu une compétition de très mauvaise facture où toutes les nations Africaines présentes avaient pris la peine de bien se préparer dans l’optique de donner le meilleur d’elles- mêmes. C’est le cas du Maroc, Kenya, de la Tunisie, du Nigeria, de la Mozambique... qui ont fait de nombreux stages de préparations en Europe et aux Etats- unis.

Certaines nations ont mis des moyens appropriés et c’est dire à quel point chacune d’elles tiennent à remporter les prestigieuses médailles mis en jeu au cours de cette compétition internationale. Les athlètes camerounais sont deux professionnels évoluant hors de nos frontières. Au niveau national, rien n'est fait pour les stimuler avant les rencontres internationales. On ne pense à ces deniers qu'au moment où une échéance se pointe à l'horizon

Au regard de la manière avec laquelle les athlètes Camerounais sont arrivés en terre japonaise, il faut noter ici un cas patent d’impréparation. Un retard qui aurait pu être évité si chacun avait tenu à remplir sa mission. Qu’à cela ne tienne, ils ont fait preuve de beaucoup de patriotisme, ils tenaient à défendre les couleurs nationales. Ainsi, ils avaient pour principale et véritable arme, la rage de vaincre afin de hisser haut le drapeau de leur pays.   Il faut tirer le chapeau à ces compatriotes.

La compétition s’est achevée samedi dernier pour Hugo Schlick Mamba. Après un premier essai nul, le vice champion d’Afrique de triple saut n’a réussi que deux essais à 16m et 16m24, qui ne lui permettaient pas de prétendre au podium. Myriam Léonie Mani qui prenait le départ du 100 m féminin  a elle aussi dit adieu aux Mondiaux d'Osaka hier.

C'est au Cameroun qu'on a vu une équipe nationale de Volley-ball partir du Cameroun en pirogue pour le Nigeria afin de participer à une compétition internationale. Il y a de cela quelques jours, l'équipe nationale de basket-ball a vécu toutes les misères lors du récent championnat d'Afrique. Aujourd’hui nos deux athlètes se sont démenés sans moyens- pour préparer les championnats mondiaux d'athlétisme d'Osaka. Du comble. Voilà pour l’environnement de la défaite. Il est temps pour les autorités sportives du Cameroun de penser autrement.

Bintou Fatimata