Les lions indomptables du Cameroun humiliés à Malabo.

Toutes les rues de Bata et de Malabo étaient bondées de monde hier jusque tard dans la nuit car leur équipe nationale de football  venait de battre  les Lions indomptables du Cameroun par un score mérité de 1 but à 0.

Le but a été inscrit en première mi-temps et le match comptait pour la 6ème et dernière journée de la phase qualificative de la CAN Ghana 2008, dans le groupe 5. 

Cette défaite de l’équipe nationale de football du Cameroun fait ici resurgir un problème de fond qui mine depuis un certain temps le paysage sportif camerounais : L’abandon des athlètes au détriment de leur ancienne réputation sans toute fois penser à la relève. Tout se fait dans la précipitation et non dans la durabilité.

Dans une société sérieuse, les différents éléments qui composent cette entité sociologique travaillent de façon solidaire à assurer le bon fonctionnement de l'ensemble et son adaptation aux exigences de l’heure. Par contre, lorsqu’une société subit en revanche un processus de déchéance irréversible, on observe en général qu'il n'est plus en mesure de se renouveler et qu'au-delà d'un certain stade, non seulement les éléments constitutifs ne coopèrent plus pour assurer la survie de l'ensemble, mais elles travaillent en pratique à la destruction du groupe.

C’est cette pratique qui est devenue la clef de voûte de la déchéance de nos équipes nationales sur le plan international. Sans faire de “critique” à outrance, on est bien obligé de reconnaître que les pouvoirs publics camerounais  dans leurs organisations  respectives sont très proches de ce schéma.

Aujourd’hui, la société camerounaise  du moins les dirigeants manquent d’innovation. Dans toutes les strates de la société, c’est le même cancer qui ronge ceux qui ont la charge la destinée du Cameroun. Cette incapacité se traduit pour une organisation qui ne pense pas  à se remettre en cause. 

C'est au Cameroun qu'on a vu une équipe nationale de Volley-ball partir du Cameroun en pirogue pour le Nigeria afin de participer à une compétition internationale. Il y a de cela quelques mois, l'équipe nationale de basket-ball a vécu toutes les misères lors du récent championnat d'Afrique. Il y a de cela quelques jours nos deux athlètes aux derniers championnat mondiaux d’athlétisme se sont démenés sans moyens- pour préparer ces dernières. Du comble. Voilà pour l’environnement de la défaite.

Nos infrastructures sportives locales n’ont plus que de nom. Dans le répertoire des stades de football par exemple abandonnés au Cameroun  se trouve   le Stade Municipal de Bafoussam avec sa tribune désuète et partiellement décoiffée pire qu’une porcherie. Depuis, plus de 30 ans  l’attente de sa reconstruction  s’éternise. Les stades omnisports de Garoua, de Douala, ne remplissent aucune condition idoine pour une compétition internationale.. Ces stades ont repris  le relais de l’abandon avec des  hautes et mauvaises herbes,  à quelques abords, etc.

Il y a de cela également quelques jours, Un footballeur a flirté avec la mort  à Douala lors de la rencontre entre Bamboutos de Mbouda et Fovu de Baham, deux clubs de la province de l'Ouest qui jouaient leur rencontre de championnat à Douala  faute d'infrastructures adéquates. L'on a noté l'absence d'un service de secours à la suite d'un choc sur le terrain. Sous d'autres cieux, le stade sera fermé sans recours..    

La défaite des lions indomptables d’hier à Malabo est une sonnette d’alarme. A quatre mois de la CAN, l'heure ne devrait plus être aux essais mais aux réglages de la mécanique. Il est temps pour les autorités sportives du Cameroun de penser autrement.

Bintou Fatimata