Belgique - Turquie : Violentes émeutes dans la capitale européenne

Bruxelles a connu une fin d’après-midi du 24 octobre très violentes. Plusieurs centaines de jeunes turcs en furie ont causé des dégradations. La violence a ensuite dégénéré dans plusieurs coins des communes de Schaerbeek et Saint-Josse. Près de 200 policiers armés sont intervenus appuyés par un dispositif héliporté.

A la chaussée de Haecht et sur la place Liedts, les transports publics ont été très affectés. Les trams ont subi des attaques. Les cabines téléphoniques publiques, les vitrines, les voitures, les bus, les poubelles et les abris bus ont été saccagés. Plusieurs embarras de circulation ont été observés dans la ville. Les tensions opposaient les communautés turques, kurdes et arméniennes entre elles.

Grâce aux SMS de ralliement interceptés par la police, les forces de l’ordre sont intervenues à coup de jets d’eau. Dans cette opération difficile selon la police, plusieurs policiers ont été blessés et une voiture de la force de l’ordre cramée. Les troupes policières ont interpellé une centaine de manifestants selon les radios locales. Certains (03 selon toute vraisemblance) seront poursuivis pour tentative de meurtre sur policiers.
Le week-end dernier, les jeunes turcs avaient déjà semé le désordre à Bruxelles. Dimanche dernier un café avait déjà été saccagé. Le débit de boisson appartenait à un turc d’origine arménienne. Les manifestants étaient parvenus à démonter un drapeau américain à l’ambassade des USA à Bruxelles. La police les avait stoppé dans cette curieuse action dans une institution qui s’apparente tout de même à une forteresse.

Cette situation de violence gratuite est incompréhensible quant on sait que les manifestants disent exprimer leur colère contre les rebelles kurdes du PKK un mouvement rebelle interdit en Turquie : à des milliers de kilomètres de Bruxelles.

Le PKK a récemment attaqué l’armée turque. Un bombardement s’en est suivi dans un village où sévissent les opposants taxés de terroristes aux frontières entre l’Irak et la Turquie. Les organisateurs de la manifestation de Bruxelles (s’il y en a un !) n’ont pas obtenu d’autorisation communale. Les mouvements étaient dès lors illégaux.
Le Secrétaire d’Etat d’origine turque Emir Kir a appelé les ‘’jeunes manipulés’’ au calme sans succès. A Bruxelles, les bourgmestres des communes concernées pourraient prendre des arrêtés restreignant les manifestations sur leurs territoires dès aujourd’hui. La présence policière sera renforcée.

A l’analyse, la Turquie qui négocie son entrée au sein de l’UE n’en sort pas grandie. L’exemple de bon comportement ne vient en tout cas pas de ses ressortissants résidant en Belgique, siège des institutions de l’UE… à moins que ce ne soit le but visé par les manifestants de Bruxelles. Bien plus, l’on craint d’ores et déjà que la cohabitation intercommunautaire, notamment avec les africains reconnus pour leur calme olympien, ne soit mise en cause dans cette ‘’Petite Turquie’’ bruxelloise.

© Camer.be : Hermann Oswald G’nowa