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15 novembre 2007

Cameroun : Brice Nitcheu , Aujourd’hui au Cameroun, il n'y a pas de position neutre.

Brice_NitcheuAfricaniste, activiste politique Camerounais, Brice Nitcheu  représente une  des pièces maîtresses de la diaspora progressiste camerounaise. Secrétaire exécutif du CODE, nous l'avons rencontré le 3 novembre dernier à Genève lors de la cérémonie relative au prix Félix Moumié pour la démocratie et des droits de l'Homme décerné par le CODE à Mboua Massok. C’est avec plaisir que le « l'homme qui avait pendu Paul Biya à Londres» a répondu aux questions de Camer.be.

1- Vos réactions à chaud après la cérémonie de la remise du prix Moumié.

Notre génération vient en ce moment même de relever un défi historique. Dans cette même ville, il y a 47 ans exactement, la France, dans sa volonté de maintenir le Cameroun dans la servitude, avait lâchement orchestré l'assassinat de Félix Moumié, qui avait pris la direction de la lutte pour l'indépendance, après l'assassinat du premier leader nationaliste Um Nyobe, par la même France, toujours avec la même lâcheté. La justice de la Suisse, après des décennies de louvoiement et de collusion, prononça un non-lieu. Nous sommes revenus sur les pas de Moumié ici à Genève, pour dire à la Suisse, qui est un peuple de paix, qui est un carrefour de la Mémoire universelle, notre vœu ardent de voir le dossier du crime réouvert. C'est un devoir de Mémoire, qui vise à libérer notre peuple d'un fardeau difficile à porter, et à affirmer et renforcer les relations d'amitié entre le peuple Suisse et le peuple Camerounais

2- Qu'est ce qui  explique l'absence de l'heureux récipiendaire en ce moment même à Genève.

Notre lauréat est un homme dont le courage et la rigueur dérangent le pouvoir dictatorial de Yaoundé. Vous savez, Mboua Massok est le seul opposant que Paul Biya continue d'envoyer en prison, et le seul en procès en ce moment contre les forces réactionnaires, qui ont sans doute chercher, en l'empêchant de quitter le pays, à lui refuser l'honneur de recevoir le Prix Moumié. (Il faut signaler que Mboua est finalement arrivé à Genève)

3- Vous avez évoquez tout à l'heure lors de votre intervention à l'intention des invités présents à la cérémonie une série d'activités en cours ou effectives pour cette année à savoir la pétition du Code, le Prix Moumié, le gouvernement en exil, la fondation Moumié, la déplacement du CODE pour le désert du Sahara etc.. Est ce facile de boucler avec toutes ces activités avant la fin de cette année ?

Commençons par la pétition du CODE, que nous avons lancée en ligne en juillet dernier, et qui bat tous les records de signatures. Cette pétition est un moyen pour nous, de donner la parole aux Camerounais, à qui Paul Biya refuse, par lâcheté politique, le droit citoyen de choisir librement ses dirigeants. Il faut y lire les réactions, très nombreuses des Camerounais, pour comprendre à quel point Paul Biya est un homme fini, qui s'accroche au pouvoir en s'appuyant sur une tribu a laquelle se greffent quelques pantins, certainement parce qu'il redoute une fin tragique, comme Mobutu, Samuel Doh, ou Hissene Habré.

La pétition vise aussi à mobiliser le peuple combattant, pour contraindre Paul Biya, le Néron tropical, à partir tout en laissant notre pays dans la paix, sans pousser les Camerounais à une insurrection populaire qui pourrait lui être fatale. Nous appelons tous les Camerounais à marquer leur détermination à bouter Paul Biya dehors, en signant cette pétition, car aujourd'hui au Cameroun, il n'y a pas de position neutre. Vous êtes avec Paul Biya, ou vous êtes avec le Peuple

Le gouvernement en exil est un signal ultime à Paul Biya, qui a réussi, par la corruption ou la répression, à taire l'opposition. La proclamation du gouvernement en exil, qui est prévue en janvier prochain, inaugure une ère nouvelle dans notre combat. Nous y travaillons avec la conviction que le peuple Camerounais va nous suivre, car Paul Biya, après avoir tout volé et ruiné notre pays, n'a plus rien à proposer.

Le CODE envoi justement une expédition en janvier ou en février prochain dans le désert du Sahara, pour voler au secours des Camerounais qui sont refoules sur les frontières par les autorités Marocaines, Mauritaniennes ou Algériens, et retranchés donc en plein désert. Ce sont de jeunes compatriotes qui fuient leur propre pays, et qui préfèrent mourir au désert. Ils y vivent dans des conditions épouvantables, et meurent faute de soins. Les autres Etats comme le Sénégal s'organisent pour secourir ou ramener leurs ressortissants qui subissent le même sort, et pendant ce temps, Paul Biya et sa cour trainent dans tous les endroits paradisiaques du monde, et dilapident nos richesses dans la jouissance. Mais Biya doit savoir que tous ces jeunes qui sont restés des laissés-pour-compte du Biyaisme jouisseur sont autant de bombes à retardement qui vont bientôt lui exploser sur la figure

4- Un petit mot sur la diffusion récente de l'interview de Monsieur Paul Biya
à France 24.

L'interview a été d'abord annoncée par la chaine France 24 sur son site internet, et était supposée passer en direct. La chaine appelait donc les téléspectateurs à envoyer des questions et des vidéos. Le CODE a lancé une campagne en appelant les Camerounais à inonder la chaine. La réaction des Camerounais a été incroyable. Paul Biya, qui accordait une interview de ce genre à une chaine étrangère pour la première en 20 ans, a pris le maquis, pour éviter de confronter en direct un peuple qu'il opprime. Ils préfèrent la tranquillité des plateaux de la CRTV, ou il peut menacer avec ses coups de tète. Voila pour le décor.

Maintenant, l'interview. J'ai surtout vu un homme qui avait perdu son assurance d'antan. L'arrogance congénitale qu'on lui connait a cédé la place aux inquiétudes. J’ai vu un homme ébranlé, qui au crépuscule de sa carrière et de sa vie, réalise subitement qu'il est vulnérable, et que tout peut désormais arriver. Il a tente de laisser croire qu'il est un démocrate, en rejetant l'alternative du choix d'un dauphin. Ce faisant, il n'a pas rassuré les petits requins qui nagent dans les eaux troubles du "Renouveau", et qui peuvent tenter une révolution de Palais pour prendre les choses en main.

Note de la rédaction : Depuis son bureau londonien, Brice Nitcheu prépare activement le déplacement des membres du CODE en janvier prochain dans le désert Marocain. Le secrétaire exécutif du CODE nous en dira un plus dans une prochaine édition

© Camer.be : Interview réalisée par Hugues SEUMO à Genève

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