Bruxelles : Incidents sur un vol de Brussels Airlines, un Camerounais interdit de vol
Arrivé à Bruxelles le 26 avril dernier Serge Fosso a été expulsé violemment du vol de SN Brussels à destination de Kinshassa via Douala et gardé en cellule à l'aéroport de Bruxelles de 11 à 22 heures suite à sa réaction contre les méthodes violentes utilisées par des policiers qui expulsaient une personne du territoire belge. Nous vous livrons en intégralité le film de l’évènement.
Selon les témoignages du Camerounais Serge Fosso,, il était monté à bord d'un avion de la compagnie SN Brussels à destination de Douala. Il affirme avoir été choqué par les appels au secours d'un homme qui allait être expulsé du territoire belge. "Les policiers qui l'accompagnaient lui mettaient les mains sur la bouche et le nez pour l'empêcher de crier", a-t-il certifié.
Serge Fosso se rendait au Cameroun pour les vacances. Parti de Paris à 7h 40 pour Bruxelles par un vol SN Brussels, il devait prendre la correspondance pour Douala à 10h 40 à l’aéroport de Zaventem en Belgique.
A son entrée dans l'avion entre 10 et 10heures 45, selon ses dires, il est bien accueilli par les hôtesses. C’est ainsi qu’il rejoint son siège, le N° 41H qui se trouve vers le fond de l'avion, A sa grande surprise, il y a au fond de l'engin à la dernière rangée des hommes habillés en tenue grise et qui essaient de maîtriser un homme d’origine africaine. Celui-ci crie à tue tête : « Au secours, laissez moi, je ne veux pas partir». Les hommes en gris essaient de lui empêcher de parler en l’étouffant. Aucun passager ne peut aller vers le lieu du drame qui se déroule sous les yeux inertes des passagers qui regagnent leur places respectives.
Impressionné, Monsieur Serge Fosso interpelle une hôtesse, indiquant qu'il ne pouvait rester indifférent à une telle scène et qu'il n'était pas prêt à voyager dans ces conditions. Deux autres personnes ont également réagi. Les policiers ont ensuite quitté l'avion. D'autres policiers sont revenus et ont désigné les trois passagers récalcitrants qui seront menottés et violentés.
A 13 heures 35 minutes, ils seront deux à être libérés et seront informés qu’ils ne pourront plus voyager avec la compagnie SN Brussels pendant une durée de six mois endéans la date du 26 avril 2008..
Le neveu de Monsieur Fosso qui habite Mons en Belgique, informé de la situation , arrive avec son épouse aux environs de 22 heures. Les policiers lui demandent de rentrer avec eux. Il constatera après avoir récupéré ses valises et le reste de ses bagages que les photos et vidéos des scènes de la violence policière prises avec son appareil photo numérique ont été détruites par la police des frontières
Vers une action en justice ?
Monsieur Fosso compte faire un appel à témoins et engager une action contre SN Brussels car, il est désormais selon les dires des responsables de la police des frontières interdit de vol sur Brussels Airlines et son vol ne lui sera pas remboursé lui confirme les agents de SN Brussels.
Du côté de la police fédérale et de Brussels Airlines, on s'est refusé à tout commentaire. La compagnie a toutefois rappelé le principe selon lequel "dans un avion, le commandant a toute autorité pour refuser un passager s'il estime que sa présence compromet les opérations".
Pour mémoire, le 21 mars dernier, des Camerounais en provenance de France, Hollande, Espagne etc.en escale en Belgique où, ils avaient pu assister à une scène de rapatriement d’un compatriote menotté et qui avaient manifesté leur mécontentement vis-à-vis de la police des frontières avaient été retenus par ces derniers pendant des heures et abandonnés dans le hall de l’aéroport après le départ de leur avion. Ces derniers n’ayant pas pu regagner leur avion qui décollait quelques heures plus tard, avaient passé la nuit à la belle étoile abandonnés à eux même.
Une autorité proche de l’ambassade du Cameroun à Bruxelles que nous avons pu joindre au téléphone hier soir et qui a requis l’anonymat affirme ne rien connaître de cet autre cas. Nous y reviendrons.
Hugues SEUMO