Cameroun, Thomas Dupont Obiegni : " Je suis le maire de tout le monde dans ma circonscription administrative "

De passage à Bruxelles dans le cadre de sa tournée européenne de travail, le maire, administrateur de la Commune de Ndikinimeki située dans la province du Centre et plus précisément dans le département du Mbam Inoubou au Cameroun, a posé sa valise pour quelques heures à Bruxelles avant de s'envoler pour Paris. Monsieur Thomas Dupont Obiegni puisqu'il s'agit de lui  présente dans les colonnes de Camer.be la commune dont il est le président du conseil et en profite pour tendre la main à la diaspora afin que cette dernière puisse l'accompagner dans le développement de la ville de Ndikinimeki

Bonjour Monsieur le maire et merci  de recevoir l’équipe de Camer.be. Pouvez vous vous nous parler de la mairie  de Ndikinimeki ?

Je remercie déjà Camer.be de l’opportunité que vous m’offrez pour m’exprimer dans vos colonnes. Je suis heureux de constater qu’il existe beaucoup de camerounais à Bruxelles  qui s’intéressent à leur pays le Cameroun. En tant qu’un élu du peuple, je félicite de telles initiatives.
Parlant  de la commune de Ndikimineki, il y a bientôt un an que j’ai été élu à la tête de cette mairie. Nous nous sommes mis au travail depuis lors. En terme de perspectives, je vous dirais  que la commune de Ndikinimeki a environ 60 000 âmes et nous pensons que s’il faudrait que nous puissions apporter notre modeste participation au développement de la commune, nous devrions ensemble avec toutes les populations conjuguer les mêmes efforts. C’est ainsi que dès mon arrivée à la tête de cette commune, nous avons fait un plan intitulé La Nouvelle vision. Une nouvelle vision qui passera forcement  par la solidarité qui va impliquer  toutes les forces vives à savoir les enfants, les amis, les sympathisants, sans oublier la diaspora de Ndikinimeki. Nous avons apporté un esprit d’ouverture qui permet déjà  à consolider une nouvelle vision à notre environnement par le canal des conseils que nous avons commencé à convoquer. Nous avons ouvert le conseil constitué de 27 conseillers à toute la population et, représenté par les chefs traditionnels, par les personnes habilités de la société civiles, par les associations, par des opérateurs économiques etc.… Ceci dit, à chaque conseil de la mairie, il y a au moins 150 personnes. Cette mairie est la propriété des Banen, des amis des Banen, des sympathisants de Banen. La commune n’est pas une affaire  de Monsieur Thomas Dupont Obiegni, maire de  Ndikinimeki mais, plutôt une affaire de tous le monde.

Il se chuchote à Ndikinimeki que les candidatures étaient serrées lors des dernières élections municipales. Pouvez vous revenir sur les points forts de ces élections ?

Au sein de mon propre parti le RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais), nous étions trois candidats en lice. La population a choisi de faire confiance à la jeunesse. Face à ce défi, nous nous sommes dit qu’il fallait qu’on se mette au service de cette population sans entrer dans les polémiques des élections. Avec cette confiance de la population à mon égard,  nous ne pouvons que continuer  à faire rayonner notre arrondissement. C’est l’occasion pour moi de remercier les aînés  qui sont les bâtisseurs de cet arrondissement. Nous pensons que nous avons à apporter quelque chose de plus : La nouvelle vision comme je le soulignais tout à l’heure.

A ce jour, est ce que Monsieur le maire compose avec les forces de l’opposition de sa circonscription administrative ?

Je tiens à souligner que j’ai été élu avec un suffrage de 100% d’électeurs en ma faveur. Ceci suppose que j’ai été élu non seulement par les membres de mon parti le RDPC, mais aussi par les membres d’autres partis politiques tels que le SDF, l’UPC, l’UNDP et j’en passe. Je suis donc le maire de tout le monde et travaille avec tout le monde dans ma circonscription administrative.

Est-ce que monsieur le maire est satisfait de ses administrés ?

S’agissant de mes administrés, je dirais oui et non. J’arrive dans un contexte très difficile et aujourd’hui j’apporte un rythme de changement dans mon arrondissement. Il faut changer les mentalités, apporter la nouvelle vision etc. D’autre part, je suis satisfait de mes administrés parce qu’ils comprennent leur maire. Dès lors que j’ai été élu par eux, ils me font confiance. Aussi, j’ai des messages à leurs égards, j’ai  une éducation à apporter dans la société à savoir le civisme de la population ; respecter la légalité, les règles établies par l’Etat du Cameroun.

Les différents rapports parvenus à la rédaction de Camer.be font état d’un changement radical et positif dans l’arrondissement de Ndikinimeki. Quel est le secret de monsieur le maire ?

Je vous dirais qu’il n’y a pas beaucoup de miracle. Nous avons essayé de mettre en place un réseau de communication avec la population. Ceci nous permet de bien nous comprendre. Nous avons établi une manière de travailler avec la population car la commune est sa propriété. Je ne suis que le représentant de cette population avec qui je suis en symbiose. A chaque fois, quand j’ai des projets en direction de ces populations, j’essaie de les rencontrer, leur expliquer le bien fondé  du projet et quand je reçois en retour leur feu vert, nous nous mettons sans hésiter au travail. Voilà à peu près le secret de ce qui se passe dans la commune de Ndikinimineki.

Autre secret, j’ai doublé d’ardeur au travail. Au lieu de travailler par exemple pour six heures de temps, le maire de Ndikinimeki fait  douze heures de temps au travail. Je suis le premier travailleur, le premier acteur car, quand il s’agit de défricher par exemple le sol, le maire prend sa machette, les populations suivent sans hésitation leur maire.

Monsieur le maire, vous vous trouvez ce jour à Bruxelles, à moins que ce ne soit un secret, avez-vous dans votre valise des projets en direction de votre commune ?

Effectivement, le maire de Ndikinimeki s’est déplacé pour se retrouver en Europe avec les grandes ambitions. Rechercher des partenaires pour des jumelages avec la commune de Ndikinimeki dans un cadre fraternel, culturel, économique, sportif, agricole etc. Ndikinimeki est une ville d’avenir, une terre de rencontre qui a besoin de chercher des amis pour venir leur apporter un plus. C’est ça le but de mon voyage en Europe.

Est-ce que Monsieur le maire a également pensé à tendre la main à la diaspora de Ndikinimeki en Europe ?

Avec la diaspora, j’ai un grand projet. J’ai été élu à la tête de la commune  il y a de cela un an. Je compte faire des voyages spécifiques pour la diaspora, afin d’expliquer les différents projets que nous avons  au sein de notre commune.

Quels projets par exemple ?

Le premier projet, c’est de créer cette solidarité de la diaspora qui permettra de recevoir au bercail tous les fils de Ndikinimeki à chaque fois qu’ils seront chez eux. J’invite ainsi cette diaspora à réfléchir s’ils peuvent venir à Ndikinimeki pour des projets. Aussi, nous allons entamer dans les prochains jours avec les partenaires un plan d’urbanisme et ensuite un plan de lotissement qui accordera une grande place à la diaspora. Nous voulons par là inciter la diaspora à venir investir à Ndikinimeki.

Monsieur le maire, avez-vous un dernier mot à l’intention de nos lecteurs ?

A l’intention des lecteurs de Camer.be, je dirais que la mairie de Ndikinimeki  voudrait être une mairie moderne, que nous voulons bâtir dans la province du centre. Nous sommes en train de moderniser notre mairie dans le domaine de la gestion, de la communication avec les nouvelles technologies de communication, de mobilisation de recettes, de création des richesses pour la mairie. Nous avons demandé à recevoir des forêts communales pour préserver les intérêts de notre mairie à court et à long terme. Nous suscitons dans le cadre de nos  différents projets l’apport de l’élite intérieure, extérieure voire de la  diaspora à venir investir dans notre arrondissement.

Comment faire pour vous contacter ?

Pour me contacter, je réponds au numéro  00 237 99 39 31 86, mon mail obdupont@yahoo.fr. D’ici le mois de décembre 2008, la mairie de Ndikinimeki aura un site Internet  qui donnera l’occasion aux populations d’interagir.

© Camer.be : Propos recueillis par Hugues SEUMO