Cameroun : Le SNJC met en garde contre la floraison suspecte des Press Clubs d’entreprises

Le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) a relevé, ces derniers temps, une floraison douteuse de Press Clubs, sorte de regroupements de journalistes triés au faciès par les cellules de communication de certaines entreprises pour servir, subrepticement, de relais publicitaires aux produits desdites entreprises.En sus de la défunte Guinness Press Club de la société Guinness Cameroun S.A - qui servit plus d’orgies et beuveries que d’activités utiles à l’édification d’une classe de journalistes véritablement indépendants -, l’on note aujourd’hui deux nouveaux Press Clubs, initiés par les sociétés concurrentes MTN Mobile Telephone Network) et Orange Cameroun.

Dans un paysage où les journalistes restent professionnellement fragiles et pauvres, le SNJC s’inquiète face à cette sollicitude suspecte d’entreprises promptes à financer toutes sortes d’activités ludiques, mais traditionnellement réticentes à appuyer de vrais capacity buildings dans les médias.

Le SNJC rappelle, à cet effet, une disposition déontologique cardinale consignée au Point 9 de la Déclaration des devoirs de la Charte de Munich : « Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs ».

Et aussi  que : « Un journaliste doit [par ailleurs] refuser de s’engager dans des associations et des activités qui pourraient compromettre son intégrité ou nuire à sa crédibilité ».

Le SNJC aimerait, enfin, engager les entreprises qui veulent investir dans la presse à contribuer plutôt à l’édification d’une infrastructure autorégulatrice indépendante devant permettre aux journalistes de jouer effectivement leur rôle dans le droit à l’information du public.

Fait à Douala, le 13 octobre 2008

Par le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC)

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