Monde : Les dictateurs d’Afrique et les assassins en cravate de l’occident : tous des oiseaux de mêmes plumages
Quand on parle de dictature, on fait directement allusion au continent Africain, même si on en retrouve un peu partout dans les cinq continents de notre planète. La raison est simple, le berceau de l’humanité a vu défiler en son sein des dictatures de toute sorte. D’ailleurs, plusieurs experts et analystes politiques expliquent la situation lamentable du continent Africain en s’appuyant souvent sur le caractère non démocratique de plusieurs régimes politiques dans différents pays du continent.
Des organisations non gouvernementales, les organismes des nations unies des droits de l’homme ont produit des centaines voire des milliers de rapports sur les abus des pouvoirs africains sur leurs populations. Des cas de tortures, d’assassinats et de répressions sanglantes sont monnaie courante dans plusieurs pays africains. Tellement courant que certaines actions condamnables sont devenues normales aux yeux de la population. Il ne faut pas avoir honte de reconnaître que les droits de l’homme sont un luxe dans le continent Africain.
Ce pendant cette faillite du continent noir aux prises avec des guerres civiles et des abus des droits humains n’a pas seulement comme explication les dictatures. Il faut aller dans les profondeurs des problèmes de plusieurs pays africains pour comprendre le caractère pervers du malheur des peuples africains que plusieurs spécialistes de l’occident réduisent à une simple question de responsabilité dans le chef des dirigeants africains.
Une chose est sur, plusieurs dirigeants corrompus africains sont souvent soutenus par leurs homologues occidentaux. Ces derniers font souvent la sourde oreille quand plusieurs rapports sur les droits de l’homme incriminent leurs semblables africains,ce qui est un crime de non assistance aux peuples en danger.Ces dirigeants occidentaux se targuent d’être des démocrates, il plaide pour la mise en place d’une véritable démocratie dans plusieurs pays africains, mais soutiennent des régimes tyranniques dans ce même continent.
Paul Kagamé en est un cas d’école.Il est un exemple flagrant de ces discours hypocrites qu’on entend souvent de la part de plusieurs acteurs politiques en occident. Ce discours qui prônent pour l’Afrique, d’une part l’émergence d’une véritable démocratie, d’un véritable respect des droits de l’homme et d’autre part un soutient souvent inconditionnel des régimes tyraniques dont la seule expression se résume en ; TUERIES, TORTURES, DÉTOURNEMENT, GÉNOCIDE,…
IL n’est un secret pour personne que celui qu’on appelle aujourd’hui le « Hitler africain » est le responsable du génocide rwandais,crime que l’humanité entière a condamnée. Ce qui est étonnant, c’est l’amour, disons, le soutien que ce dernier bénéficie de l’occident malgré toute la désolation qu’il sème aujourd’hui en dans la région des grands lacs particulièrement en RD Congo.
L’implication de l’occident dans la descente aux enfers de l’Afrique ne s’arrête pas seulement aux soutiens qu’elle apporte aux dictateurs de ce continent. Elle s’élargit dans la mise en place des politiques économiques comme celles d’ajustements structurels qui engendrent la faim et l’endettement, réduisant considérablement toute tentative de développement durable.
Des pays africains se voient soumis à des politiques économiques en apparence bonnes mais en réalité désastreuses pour les populations. Les institutions bancaires internationales comme la banque mondiale (BM) et le fond monétaire internationale (FMI), architectes de ces politiques vicieuses favorisent en fait les pays développés à consolider, voire renforcer leurs jougs sur les pays africains. En RD Congo par exemple, ces politiques exigées par la banque mondiale ont permis un transfert légal du contrôle de la production et des flux des capitaux du pays aux multinationales étrangères.
Dans le Code minier par exemple, l’Etat n’a droit qu’à 5% du capital en termes de redevance. Le nouveau Code des investissements, d’inspiration Banque mondiale, provoque un manque à gagner important au Trésor public, sans la garantie d’une rétribution équivalente. Des exonérations de façon excessive sont accordées ainsi que des exemptions. Notamment par certaines autorités des régies financières en dehors des dispositions réglementaires. Une absence notoire de critères clairement définis et de procédures précises et fiables d’octroi des exonérations font place nette à des détournements et des arrangements avec les administrations.
Le coté le plus sombre de ces différentes politiques de relances économiques imposées par les institutions bancaires internationales au Congo réside dans le fait qu’elles ne comportent aucun aspect social. On préfère plus parler de mines et d’énergie que de la santé et de l’éducation.
Les différents investissements étrangers et la présence des centaines de multinationales au Congo n’ont rien changé au quotidien des congolais. Au contraire, la situation est bien pire. Ceux qui sont là sont loin d’être des enfants de cœur. Ce sont leurs intérêts qui prévalent avant tout. L’exploitation des ressources naturelles qui est censée apporter la prospérité n’est qu’un mirage pour les congolais.
Ceux qui dirigent les grandes firmes bancaires, les dirigeants des multinationales, et les gouvernements qui les supportent ainsi que les régimes despotiques d’Afrique ne sont en fait que des alliés pour une cause commune, à savoir leur enrichissement personnel et la préservation de leurs intérêts au détriment des populations. Ce sont ces grands financiers occidentaux appuyés par leurs gouvernements respectifs que John Perkins qualifie d’ « assassins financiers » dans son livre « confession d’un assassin financier » dans lequel il explique le rôle des assassins financiers (il en était un) dans la mise en œuvre des mesures politiques à l’aide d’études de faisabilité et de projections de croissance économique en apparence scientifiquement fondées mais manipulées, cela afin de promouvoir les intérêts de ce qu’il appelle la «corporatocratie» (coalition de gouvernements, de banques et d’entreprises) américaine et internationale, sous prétexte de lutte contre la pauvreté, et tout ceci avec comme conséquence l’appauvrissement total des peuples.
Il va encore plus loin en décrivant le caractère diabolique des grands décideurs mondiaux qui n’hésitent à fomenter des guerres contre ceux qui ne mettent en œuvre leurs desiderata.
C’est cette logique méphistophélique qui sera appliquée en RD Congo en 1996 à travers une pseudo guerre de libération conduit par feu Laurent Désiré Kabila pion du Rwanda et de l’Ouganda, eux mêmes soutenus par l’administration américaine de Bill Clinton pour renverser le président Mobutu en vue de mieux s’accaparer les richesses naturelles congolaises.
C’est ce complot contre la RD Congo que l’ancien chef de sécurité et conseiller spécial du président Mobutu, Honore Ngbanda dénoncera dans son livre « Crimes organisés en Afrique centrale : révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux » dans lequel il brosse sans complaisance l’implication directe des multinationales et des chefs d’état qui se livrent à la prédation minière, au financement de l'instabilité et de la pauvreté en Afrique centrale. Une instabilité qui a amputé le Congo de plus de cinq millions de sa population.
Une situation de turbulence qui a fait de la région des grands lacs Africains, particulièrement la région congolaise du Kivu, un véritable enfer sur terre ou Viols, massacres de civils, déplacements de populations, épidémies, cas d’enfants soldats, trafic d'armes, pillages des matières premières… sont devenus le quotidien d’une population innocente mais victime de la cupidité d’un groupe d’individus sans foi ni morale.
S’il est vrai que le malheur des uns fait le bonheur des autres, dans ce cas –ci, le bonheur de ceux qui se veulent des humanistes démocrates passe par la souffrance obligatoire de ceux qu’ils éxploitent. Les pays de droit comme en voit en occident ne sont nécessairement pas dirigés par des personnes éprises de justice.
Même si la démocratie est le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple, elle reste avant tout une valeur qui a comme fondement le respect de l’autre, et comme l’a dit Gandhi : « La démocratie devrait assurer au plus faible les mêmes opportunités qu’au plus fort ». Mais pourquoi ces grandes puissances causent-elles la désolation chez les plus faibles? La démagogie dont font preuve les tenants du pouvoir du monde occidental n’est-elle- pas à la démocratie ce que la prostitution est à l’amour?
C’est à se demander s’il ya une réelle différence entre les tenants du pouvoir dans les états dits « démocratiques » et ceux dans les états africains ou règne le despotisme, le totalitarisme et la dictature. Les dictateurs d’Afrique ont leurs équivalents occidentaux. Ceux là, ce sont des assassins en cravate. Ces deux catégories d’individus sont en fait des oiseaux de mêmes plumages qui ont réussi à créer la souffrance de différents peuples à travers le monde pour la préservation de leurs intérêts respectifs.
© Correspondance : Par Patrick Mbeko.