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24 septembre 2008

Cameroun -Politique d’emploi efficiente: Gestion optimale des ressources humaines et sécurité sociale

Joseph_Marie_Eloundou271208Faut-il le rappeler, une école Normale est en voie d’être ouverte à Maroua, chef lieu de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Des députés de la nation – tout parti politique confondu -, originaires de la partie septentrionale ont exigé que tous les postulants appartenant aux 3 régions concernées, soient admis dans ladite Ecole sans condition. Ils exhibent la raison selon laquelle cette partie du pays est particulièrement lésée et qu’il faille que cette marginalisation prennent fin.

Le Chef de l’Etat a entièrement souscrit à leur exigence. L’affaire a déclenché une polémique nationale dont des effets négatifs sont à craindre. L’on annonce déjà dans les prochains jours une réunion des « notabilités du Centre/sud/Est ». Pour prendre position face au « danger nordiste ». Pendant qu’une nouvelle carte du Cameroun à la configuration tribale se dessine, quelques analystes de circonstance ont soutenu que cette attitude de certains élus du peuple était fondée. Une chose est certaine, l’unité nationale a été mise à rude épreuve et le Chef de l’Etat a fragilisé tout son discours au sujet de l’intégration nationale.

Pourquoi s’est-il laissé mettre sous pression ?

Quelle urgence y avait-il face à une revendication aux relents, ethno- tribaux, susceptibles de porter atteinte à l’unité et à l’intégration nationale.?
Il aurait pu soumettre  cette question au peuple souverain, à travers la représentation nationale. Si cette revendication provenait de Chefs traditionnels, on serait moins exigeant. Que cela soit le fait des élus du peuple – de la nation-, on peut craindre que le peuple camerounais ne soit justement pas représenté et que l’Assemblée Nationale ne soit qu’un ramassis de groupements tribaux, soignant de temps en temps leur positionnement au sein de  l’Auguste Chambre à travers quelque action populiste et se préoccupant peu ou prou des questions d’intérêt national.

La remarque  basique à faire est que nos députés ne connaissent pas leur pays. Ils ne savent pas que le pays tout entier est malade. Que c’est l’ensemble du peuple qui est marginalisé au profit d’une élite minoritaire et prédatrice.  Nous suggérons d’ailleurs qu’une tournée parlementaire nationale soit organisée avec la participation de tous les députés, village par village. Ça va les occuper un peu. Eux qui passent le clair de leur temps pour la plupart, à arpenter les couloirs des ministères à la recherche de marchés. Quant  on ne les surprend pas simplement entrain de somnoler dans les salles d’attentes des cabinets ministériels.

La première sécurité sociale est l’emploi

Des journaux, notamment Cameroon Tribune du mercredi 17 décembre 2008 ainsi que Repères n° 102 du même jour ont relayé une information selon laquelle dans le cadre de sa politique de planification, « le MINEPAT a pour ambition de faire passer la population de son caractère de ressource potentielle à celui de véritable facteur de développement ». Exactement une semaine avant, (le 10 Décembre 2008), le Ministère du Travail tenait sa « 3ème réunion du Comité de Réflexion sur la modernisation de la sécurisation sociale au Cameroun ».

On voit bien que la gestion des ressources humaines est au centre de toutes ces préoccupations. Que ce soit l’entrée à l’ENS de Maroua où la bataille de fond est celle de l’emploi des jeunes du septentrion, ou encore la sécurité sociale et la planification, tout tourne autour des ressources. Chacun peut observer la cacophonie qui règne dans la prise en compte d’une question aussi sensible et stratégique. Pour les députés la question s’analyse en terme de sensibilité tribale tandis que les Ministre du Travail et du MINEPAT en sont à la réflexion. 50 ans après l’indépendance. La première sécurité sociale à notre avis est l’emploi. Tous ces Comités de réflexion n’ont de sens que s’il y a une politique d’emploi volontariste.

Formaliser l’informel

Il est important de prendre en compte le fait que notre économie fonctionne à près de 75 % dans l’informel. La première action à mener me semble être la « formalisation de l’informel ». Comment faire en sorte que l’informel soit pris en compte et que sa production apparaisse clairement dans la comptabilité nationale ? C’est un travail d’ingénierie qui nécessite certes la science mais surtout une volonté patriotique à promouvoir les ressources humaines à travers la valorisation du travail. Avant de se projeter à l’horizon 25-30 ans, il est indispensable de bâtir des politiques de planification de court, moyen et long terme.

La population est le premier input du développement

La population n’est pas une ressource potentielle. Elle est la ressource principale du développement. ? C’est le premier input de toute la nation. Il y a sûrement un problème au niveau de la gestion d’une partie de cette ressource mais également et surtout une question de combinaison des facteurs. Tenez par exemple, après les émeutes de février, l’on a « pressenti » une question de sécurité nationale et l’on a procédé au recrutement de plus d’un millier de commandos. L’on s’était d’ailleurs trompé de diagnostic.

Il s’agissait en réalité d’une situation tributaire d’une environnement social incertain : chômage massif, injustice sociale, corruption, insécurité alimentaire. La vraie réponse aurait consisté à court terme en un recrutement de 1 000 agents de la sécurité alimentaire et 1000 soldats de lutte contre la corruption. A moyen terme, on devrait lancer une  politique agro-industrielle, adossée sur des grandes exploitations agricoles. Cette approche aurait permis de recruter massivement les jeunes qui se formeraient dans le  tas, et bénéficieront d’un salaire et de tout le système de mutualisation qu’impose ce type d’organisation. Si non tout est verbiage et stratégies de détournement.

La nécessité d’un remaniement

Attention, la récession est annoncée en Europe. En France, Sarkozy a nommé tout un ministre chargé de la relance. Qu’en est-il du Cameroun.

Va-t-on continuer à entretenir l’opacité et le mysticisme autour d’un  remaniement ministériel  que l’on annonce toutes les semaines depuis près d’un an ? Plongeant l’administration dans un désarroi total ?

Paul BIYA a pourtant de bonnes raisons de changer d’équipe. C’est une équipe qui a échoué. L’affaire des tracteurs, destinés aux organisations paysannes et détournés par les ministres et assimilés, a définitivement ôté toute crédibilité à quelque membre qui jusque- là, semblait bénéficier d’une certaine aura  du fait de leur intégrité. L’opération épervier en a pris un coup.

Les mesures de court terme énoncées le 07 mars n’ont eu aucun effet positif. Depuis un certain temps on nous parle d’un document de vision invisible. Au fur à mesure que le temps passe l’étau se resserre autour du chef de l’Etat. Le peuple croupit dans la misère. Nous attendons un message en actions concrètes et mobilisatrices pour 2009.

Correspondance Joseph Marie Eloundou

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