Belgique : Bruyante manifestation à Bruxelles pour la libération de l'étudiant Rudy Nzimo

Ils étaient nombreux le 27 avril 2009 dans l’après midi (plus d'une centaine) à l’appel du Collectif Rudy Nzimo, à demander à l'Office des Etrangers de libérer l'étudiant Camerounais transféré depuis le 10 avril dernier au centre fermé pour étrangers en situation irrégulière de Merksplas en Belgique. Le tribunal de première instance de Bruxelles par une ordonnance du 21 avril dernier a demandé la mise en liberté de ce Camerounais, estimant que la suspicion de fraude de passeport n'est pas établie et que ce dernier, interné dans un centre de rétention, ne peut, de ce fait, être expulsé du territoire belge. Selon les organisateurs de cette manifestation, l’office des étrangers refusent de le libérer, raison pour laquelle «  Il faut leur signifier » leur mécontentement.

A 13h 30, les délégations des manifestants constituées des Africains, des Belges etc. envahissent la devanture des locaux abritant les services de l'office des étrangers sis au n°59 bis de la chaussée d'Anvers à Bruxelles.

Le ton de la manifestation se lit également sur les banderoles et les pancartes. Les manifestants scandent  des slogans hostiles à l'office des étrangers   «Office des étrangers = office des expulsions » ou « Libérez Rudy Nzimo». «  Rudy Nzimo n'est pas un criminel »

L’on aperçoit également ici et là des membres du comité d’organisation de la manifestation s’organiser pour contenir la foule qui de plus en plus manifestait le désir de «  déverser » leur colère face aux problèmes que connaît l'étudiant camerounais actuellement au centre de rétention de Merksplas à quelques semaines des examens  officiels.

Pour Francis M. étudiant à l’Ulb et solidaire à la cause il n’y a pas eu  de "fraude sur la personne" et ‘’Rudy Nzimo est privé de liberté alors que le juge a récemment ordonné que l'office des étrangers le libère’’.

Etudiant Camerounais de l'Ulb, Rudy Nzimo est inscrit en cinquième année de polytechnique au sein de cette institution universitaire. Il a été conduit, le 10 avril dernier, au centre fermé pour étrangers en situation irrégulière de Merksplas en Belgique.

Le jeune homme de 27 ans, qui a rendu visite à sa famille au Cameroun, a été arrêté de retour de son voyage par la police le 06 avril 2009 à Brussels Airport et a passé quatre jours à l'Inad. Il s’agit d’un centre de détention temporaire, situé dans les bâtiments de l'aéroport de Zaventem.

Pour justifier cette arrestation, la police et l'Office des étrangers soutiennent que la carte d'identité camerounaise présentée par le jeune homme n'est pas celle de l'étudiant. Pour les autorités, la photographie d'identité ne ressemble pas au visage de l'étudiant et les empreintes digitales figurant sur la carte d'identité camerounaise diffèrent de celles de Rudy Nzimo.

"Les empreintes ont été relevées tant par nos services que par ceux de la police. Il ne peut y avoir de doute. Les empreintes de l'étudiant ne sont pas celles de la carte d'identité", a indiqué la porte-parole de l'Office des étrangers.

Les autorités belges ne nient pas que Rudy Nzimo soit inscrit comme étudiant à l'Ulb, mais elles considèrent qu'il est en possession de faux papiers.

Pour les proches de l'étudiant camerounais, la photographie de la carte d'identité ne ressemble plus à l'étudiant de 27 ans, car ce dernier a pris du poids et a changé physiquement,

L’ambassade camerounaise a néanmoins attesté selon la Rtbf, au début de cette affaire, de l’authenticité du passeport de l’étudiant.

Maître Hugues Dotreppe, l'avocat de l'étudiant, qui a déposé deux recours contre les décisions de l'Office des étrangers d'enfermer et d'expulser son client, ayant été débouté par le Conseil du contentieux des étrangers le 15 avril dernier a eu gain de cause par la suite avec la décision du  Tribunal de première Instance de Bruxelles qui, le 21 avril dernier, a ordonné la libération immédiate de Rudy Nzimo par une décision rendue publique le même jour. L’étudiant est cependant resté en détention car l’Office des étrangers a interjeté appel

Le Bureau des Etudiants Administrateurs (Bea) de l'Ulb, a exprimé dans un communiqué son soutien à Rudy Nzimo. "Nous ne pouvons comprendre que la police de l'aéroport et l'Office des étrangers refuse l'accès au territoire à un étudiant pour un motif aussi futile, alors même que les services de l'université reconnaissent Rudy comme étant étudiant depuis 2002", indique le BEA.

L’office des étrangers, continue à affirmer mordicus que les empreintes digitales qui sont sur le document camerounais d’identité de Rudy Nzimo ne sont pas les siennes, et se cantonne sur cette position pour le détenir au centre fermé.  « On ne (r) entre pas en Belgique avec des faux papiers. ». Le conseil de l’étudiant regrette  aussi de ne pas pouvoir réclamer de contre-expertise.

Pour la journée d’hier, la manifestations en soutien à cet étudiant camerounais commencent à rassembler  de plus en plus  de monde comme nous avons pu le constater sur place. Cette dernière s’est achevée  aux environs de 15h 45  et les manifestants ont promis de revenir dans les jours à venir. L'un des manifestants pris de malaise, a été transporté dans une unité de soin par ambulance.

Au moment où nous mettions sous presse, nous n’avons jusqu’ici  toujours pas eu d’information sur la situation de ce dernier. La famille et les proches de Rudy sont « consternés ». Une pétition circule dans la communauté universitaire et sur les campus (ULB, ULg) afin d’obtenir sa libération immédiate.

Hugues SEUMO