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3 mai 2007

Présidentielle française : Un débat d'idées... ou presque

070502debat_france_discours_nUn studio de télé, bleu et lumineux. Des temps de parole qui apparaissent clairement à l'écran. Les deux candidats au deuxième tour de l'élection le 6 mai prochain, la socialiste Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, de l'UMP, se sont, pendant plus de deux heures trente, relancé la balle sur les sujets de l'économie, de l'éducation et de l'Europe.

Lors de son allocution de départ, M. Sarkozy a invité les Français à voter pour lui parce qu'il veut être « un président qui prend ses responsabilités, qui veut des résultats ». Il a par ailleurs insisté plus loin dans le débat sur l'importance d'instaurer une « politique moderne » et « honnête » en France.

Mme Royal a pour sa part débuté avec agressivité, en attaquant le bilan de son adversaire au ministère de l'Intérieur. Selon elle, les politiques de M. Sarkozy n'ont pas du tout réduit les inégalités sociales et les violences, notamment dans les banlieues. La candidate socialiste a dit vouloir gagner « la bataille contre le chômage et la vie chère ».

Attaques personnelles

À la fin de la deuxième heure, les deux candidats ont abandonné quelque peu la réserve qu'ils avaient montrée jusque-là. Ségolène Royal a accusé Nicolas Sarkozy d'atteindre « le summum de l'immoralité politique ». Elle exprimait, selon ses propres mots, « une saine colère contre les injustices ».

070502sarkozy_debat_nLe candidat UMP l'a alors accusée de manquer de « respect » et de montrer un grand mépris, indiquant qu'il ne se « serait jamais permis de parler [d'elle] comme cela ». "Vous vous mettez bien facilement en colère. Vous sortez de vos gonds avec beaucoup de facilité, madame. Le président de la République, c'est quelqu'un qui a des responsabilités lourdes".  Nicolas Sarkozy

070502royal_debat_nMme Royal a conclu ce segment avec une pointe d'ironie. "Vous êtes content. Vous avez donné votre petite pichenette. Je ne suis pas sortie de mes gonds. Vous permettez, moi aussi j'ai l'intention de me faire respecter [...] J'ai conservé ma capacité de révolte". Madame Ségolène Royal .

Visions opposées

La première heure a été consacrée à l'économie et à l'emploi. Les premiers engagements ont été pris par une candidate socialiste agressive, qui interrompait souvent son adversaire. Ségolène Royal a promis de rembourser la dette de la France en fonction de la croissance économique. Tout ce qui dépassera une croissance de 2,5 % ira à la dette.

Déplorant que 10 pays d'Europe vivent en situation de plein emploi et que la France n'y soit pas, Nicolas Sarkozy a ensuite proposé d'abolir la semaine de travail de 35 heures, une mesure introduite par les socialistes en 2000, qui « n'existe qu'en France », selon lui.

Pour lui, permettre le temps supplémentaire augmentera le pouvoir d'achat des Français de la classe moyenne et équivaudra à « valoriser le travail ». Il compte d'ailleurs baisser les impôts, parce que « la France paie 68 milliards d'impôt de plus que la moyenne des 15 pays européens les plus riches ».

La candidate de gauche a rétorqué immédiatement que son plan allait dans le sens contraire. Pour elle, permettre des heures supplémentaires non imposées crée des « injustices sociales ». Elle a promis de « donner de l'emploi à ceux qui n'en ont pas ».

En ce qui concerne les impôts, Mme Royal compte les réduire dans les domaines qui favorisent l'écologie. Sa réforme fiscale favorisera les nouvelles technologies vertes et les entreprises qui se dirigent vers une efficacité énergétique.

Le cas de la Turquie

Vers la fin du débat, Nicolas Sarkozy a clairement dit qu'il s'opposerait à l'adhésion de la turquie mineure au sein de l'Union européenne.

Pour sa part, Ségolène Royal s'est dite favorable à une pause dans le processus d'intégration de la Turquie à l'Europe. Toutefois, elle estime que rompre les négociations découragerait un élan démocratique et laïque dans le pays.

Elle veut relancer l'Europe en consultant les Français lors d'un nouveau référendum sur une Constitution. Elle entend, si elle est élue, « relancer l'Europe de l'investissement » et protéger le filet social de ses citoyens.

(NDLR, Prisma International déplore le fait que la question de la guerre en Irak ne soit pas discutée lors des débats) .

RC

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Commentaires
L
J'ai trouvé ce débat très intéressant, de mon point de vue de Québécois. Ici ce type de débat très intellectualisé n'aurait jamais pu avoir lieu; les échanges sont moins civilisés et on semble avoir peur de confondre les gens avec des mots qu'ils ne comprennent pas. J'ai bien aimé la performance de Royal. <br /> <br /> Si cela vous intéresse, j'ai écrit un texte à ce sujet sur mon blogue.
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