Cameroun : Longué Longué et Mboua Massock seront primés à Genève

Leader du CODE Brice Nitcheu, a annoncé officiellement à Bruxelles que le musicien et l’homme politique camerounais ont été élus  lauréats  du prix Félix Moumié 2007. 

Une conférence internationale sur la problématique du changement au Cameroun a été organisée à l’intention des camerounais de la Diaspora le 30 juin à Bruxelles. Une exposition des images a eu lieu à cette occasion. Elle portait sur ‘’les crimes politiques et économiques commis par le régime Biya depuis 1982’’. Une projection de films a précédé les débats dans un hôtel bruxellois.

Plusieurs intervenants ont pris la parole au cours du débat. Albert Léopold Ebene, homme politique et commissaire de police en exil a développé le thème de la mobilisation de l'armée camerounaise au service de la démocratie et du peuple. Quant à Christophe Junior Zogo, homme politique et commissaire de police en exil, son exposé sur la corruption, le trafic d'influence et la magouille a permis de comprendre ‘’comment Paul Biya règne sans gouverner’’.

L’universitaire Thierry Amougou, Chercheur doctorant à l’université de Louvain-la-Neuve, a éclairé l’assistance sur ‘’la  responsabilité de l'opposition institutionnelle dans l'échec du processus démocratique au Cameroun’’. Il a en suite prôné ‘’la réinvention du combat’’ dans son pays d’origine.

Très applaudi, Nestor Djonkam, ancien candidat à la mairie de Washington s’est penché sur l’opportunité de la candidature de Barrack Obama à la présidence des USA. L’Africain qui vit aux USA depuis 20 ans où il exerce les activités politiques depuis 15 ans a expliqué les chances d’accès de Obama à la tête de l’Etat le plus  puissant  du monde. Le thème ‘’un africain à la Maison Blanche ? Ce que peux gagner le Cameroun et l'Afrique’’ lui a servi de fil conducteur. Il a prédit la victoire de Obama aux élections de 2008.

Brice Nitcheu, le secrétaire exécutif du CODE, a développé les techniques qui vont consacrer la ‘’mascarade électorale du 22 juillet 2007 au Cameroun’’. Le bourrage des urnes, les bureaux et les procès verbaux fictifs etc sont les principales armes grâce auxquelles le parti au pouvoir gagnera haut la main le double scrutin qui se déroulera au Cameroun dans 03 semaines a-t-il relevé. Ces raisons soutiennent ‘’la logique du boycott actif’’ prôné par celui qui a ‘’pendu Paul Biya à Londres aux termes d’un procès fictif’’.

Nitcheu a enfin annoncé que le musicien Longué Longué alias ‘’Le libérateur’’ et le politicien Mboua Massock, le père des villes mortes, seront récompensés à Genève le 3 novembre 2007. Ces deux personnalités ont été choisies par un jury composé de 20 membres. ‘’Ce sont leurs efforts de lutte et de défense des droits de l’homme au Cameroun qui sont ainsi récompensés’’ a-t-il précisé.

Le prix Félix Moumié vient d’être institutionnalisé par le CODE. Il vise ‘’à encourager chaque année ceux et celles qui oeuvrent pour l’édification des valeurs démocratiques et des droits de l’Homme au Cameroun’’. Le montant de la récompense n’a pas été dévoilé, ni même la liste des nominés. Nitcheu a tout toutefois précisé que ‘’le prix qui sera attribué chaque année est symbolique’’.

Le débat a réuni plusieurs courants politiques

Les participants venaient de la Grande Bretagne, de la RFA, du Cameroun, de la France et de la Belgique. Quelques membres du RDPC parmi lesquels le président du RDPC BENELUX, Désiré Essono étaient présents. Soppo, l’ancien député UPC du Wouri (1992-1997) est venu donner sa contribution au débat contradictoire. Ce dernier a été par exemple en opposition de phase avec Brice Nitcheu sur la question du vote au Cameroun.

Il a affiché un scepticisme caractérisé à l’appel au boycott lancé par le leader du CODE. Se remémorant le scénario des législatives de 1992, il a rappelé que l’UPC avait engagé avec des femmes qui ont assuré la surveillance des bureaux de vote jours et nuits dans le département du Wouri.

Cette action a valu au parti du crabe de ‘’raffler tous les sièges à pourvoir dans cette circonscription en 1992’’ a-t-il martelé avant de conclure que ‘’sans le boycott du SDF, on ne serait plus là à parler du régime Biya aujourd’hui’’.

Soppo, est l’un des lieutenants des villes mortes des années 90. Il était chargé de la sécurité au sein de la coordination nationale de l’opposition.

C’est à ce titre qu’il a émis des réserves sur l’attitude loyale de l’armée camerounaise en cas d’une insurrection, d’un soulèvement populaire tel que prôné par les panélistes du jour.

© Camer.be : Hermann Oswald G’nowa