Double scrutin du 22 Juillet 2007 au Cameroun : Le summum des irrégularités.

Les forces de l'ordre envahissent les rues depuis hier, Victorin Hameni Mbieleu dans les geôles de la Brigade de Gendarmerie de Bafang, Monsieur Mohamadou Hamidou, militant du RDPC assassiné par un militant de l'UNDP à Garoua,une femme interpellée à Maroua avec dans sa gibecière plus de 114 cartes d'électeurs,de nombreux couacs et retards ,des complaintes par rapport à l’encre indélébile...

En attendant la proclamation des résultats des élections législatives et municipales du 22 juillet dernier, l’heure est à la vigilance et au suivi minutieux des procès verbaux rassemblés dans diverses circonscriptions.

Pour contrecarrer la fraude très souvent orchestrée par le parti au pouvoir, les partis d'opposition, aidés dans leur combat par les populations, ont pris la ferme résolution de veiller sur les résultats réels issus des bureaux de vote. Ces mesures de contrôle et de surveillance drastiques rendent la tâche pas du tout facile au parti de Paul Biya. Et pourtant, le leader du RDPC déclarait déjà hier à sa sortie du bureau de vote que son parti est déterminé à conserver la majorité à l'Assemblée nationale, afin de lui permettre de parachever l'oeuvre de modernisation du pays enclenchée. C'est ce qui expliquerait d'ailleurs le déploiement de l'appareil répressif de l'Etat su r le terrain depuis hier.

A Douala Vième par exemple, fief de Mme FONING du RDPC, plus de 500 policiers sont déployés sur le terrain pour disperser les foules venues nombreuses protéger leurs résultats contre tout tentative de fraude. On se dirait dans un champ de bataille avec des coups de feu par-ci, des matraques par-là et plus loin des gaz lacrymogènes... Dans les rangs des autorités, il est question de disperser les foules pour permettre aux membres de la commission d'entrer avec leurs procès verbaux. Et pourtant, tous les PV étaient sensés entrer depuis hier soir, sauf ceux qu'on aurait retardé exprès pour entreprendre une manipulation frauduleuse.

A Garoua, plus précisément dans l'Arrondissement de Lagdo, les affrontements ont tourné au  pire : Un mort et plusieurs blessés. Monsieur Mohamadou Hamidou, militant du RDPC a été assassiné par un militant de l'UNDP selon une source digne de foi.

A Bamenda, précarré du SDF, on note de nombreux blessés tandis qu'à Magba dans le Noun (Foumban), bastion de l'UDC d'Adamou Ndam Njoya, le domicile du Préfet a été saccagé, et pour cause, l'autorisation donnée à certains militants de voter sans carte nationale d'identité. Lapiro de Mbanga chef traditionnel depuis quelques années déjà, clame la victoire du Social Democratic Front (SDF)  dans son Mbanga natal.

Dans les rangs des interpellations, signalons l'arrestation d'une femme dans le septentrion, plus précisément à Maroua avec dans sa gibecière un pactole de 114 cartes d'électeurs ...

Le Haut-Nkam suit avec la garde à vue du leader de l'Union des Forces Démocratiques, Victorin Hameni Mbieleu dans les geôles de la Brigade de Gendarmerie de Bafang pour avoir détruit une urne.

Toujours hier, mais cette fois-ci à Kumba, la tête de liste du SDF pour le département de la MEME  Monsieur SANGU, a lui aussi été interpellé et gardé à vu sous instructions du Gouverneur...

... Et la liste se poursuit.

Mais en attendant, les décomptes se poursuivent en ce moment. Les analyses laissent entrevoir trois partis qui sortiraient du lot : Le RDPC bien représenté sur toute l'étendue du territoire national, avec le Sud et l'Est acquis d'office à sa cause ; le SDF qui s'imposerait dans le Nord-Ouest, le Sud-Ouest, une partie de l'Ouest et une partie du Littoral ; le MP qui affiche de grosses ambitions dans ce scrutin sans oublier le MANIDEM à Douala, tous entendent se frayer une place au soleil.

Le point de presse du MINATD prévu ce lundi 23 juillet à 11 heures a été reporté ce même jour à 16 heures. Nous y reviendrons.

Par Albert NTIGWO
© Prisma international

Comments

[roddy]

A la lumière des élections précédentes, le double srcutin du 22 juillet est entré dans les mémoires des camerounais. ce scrutin n'a pas omis à la règle des irrégularités de toutes sortes décriées par les camps en présence. ce qui est un peu inquiètant est ce discours rôdé de l'opposition qui crie toujours. il faut se poser la question de ce qu'elle a fait en amont pour éviter de tels actes? comment s'est-elle organisée pour une élection aux grands enjeux telles les législatives? nous pensons dès lors que l'opposition doit faire son méa culpa et lorsqu'elle saura que les élections ne se tiennent pas dans des zones du pays mais sur tout l'ensemble du territoire et qu'elle ira toujours en rangs dispersés, elle saura qu'elle perdra toujours les élections.