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26 juillet 2007

Législatives et municipales 2007. Et si l’opposition refusait de siéger.

Deputes_assemblee_nationale_Cameroun2006Alors que nous savions tous que le pouvoir RDPC fera tout pour occuper les premiers plans dans la scène politique Camerounaise afin de maintenir leur chef de file au pouvoir, beaucoup de militants  acquis à sa cause et certains leaders politiques ont décidé d'entrer dans sa danse.

A l'heure où plusieurs Etats africains s'efforcent à entrer dans le concert des nations, au Cameroun on fait face à des acteurs qui prennent plusieurs visages.

A première vue, beaucoup semblent faire fi de l'histoire de ce pouvoir en place au Cameroun qui a pris le temps d'asseoir ses ambitions : S’éterniser au pouvoir.

Tenez, les deux tiers des Camerounais en âge de voter au Cameroun ne sont pas inscrits sur les listes électorales. Les Camerounais vivant à l’étranger plus de 15 pour cent de la population camerounaise (Chiffres ONAF 2006) ne peuvent pas, malgré leurs protestations, exercer leur droit de vote. L’exigence d’une Commission électorale nationale indépendante (CENI) a été refusée. ELECAM, dont les membres sont nommés par la Présidence et qui n'est que la coquille de l'ONEL a fait la preuve de son inutilité.

Tout était judicieusement préparé pour une mascarade électorale et pire, même le plus aveugle des aveugles le savait. Paul Biya, après avoir exercé diverses fonctions sous la présidence d’Ahmadou Ahidjo, a évincé ce dernier en 1982 par une révolution de palais. Après avoir, en 1984, réprimé dans le sang une tentative de retour de l’ancien Président, il est reconduit en 1987 à la présidence comme candidat unique. En 1992, après la répression des manifestations pour un changement démocratique, qui a fait plusieurs centaines de morts, les résultats de l’élection, favorables au candidat de l’opposition John Fru Ndi, sont grossièrement truqués et Biya se proclame élu. En 1997,une partie de l’opposition boycotte une élection qui n’offre aucune garantie de loyauté. Biya change la durée du mandat présidentiel et repart pour un quatrième mandat, de sept ans cette fois. Cette année encore, ce sera le même scénario.

Tout en subissant pendant vingt-cinq ans un pouvoir sans contrôle, la masse des Camerounais n’a cessé de s’appauvrir, la moitié d’entre elle vit au-dessous du seuil de la misère, tandis qu’un affairisme insolent étale le scandaleux enrichissement de quelques-uns sur un pays doté d’abondantes ressources naturelles. Les services publics d’éducation et de santé sont sinistrés, les entreprises publiques en faillite ont été bradées, obligeant les Camerounais à vivre de longs jours sans eau, sans électricité, sans espoir.

Ceux qui n’ont jamais cherché du travail de leur vie n’ont aucune idée de l’ampleur du vide, du sentiment d’inutilité absolue et d’absence de dignité que le chômage implique dans un pays abandonné entre les mains d'un groupuscule comme le Cameroun. Le chômage des jeunes et des vieux est en croissance exponentielle. Le Cameroun est le seul pays en Afrique où à 52 ans on a jamais travaillé comme le souligne le mensuel camerounais l’œil du Sahel dans sa livraison du 13 juillet 2007 Les progrès en matière de réformes structurelles sont médiocres. Les camerounais de nos jours sont obligés d’aller mendier chez les voisins avec les risques que cela comporte. Cela n’émeut aucun des leaders de l’opposition institutionnelle qui ne sont devenus que de simples et  éternels calculateurs.

La responsabilité citoyenne de chaque leader politique, c’est de bien mesurer les conséquences de ses actes qu'il pose. Un leader c'est celui qui va vers son peuple et ne fonctionne que selon les barrières que ces derniers ont érigé. Personne n’est surpris de constater que le Cameroun dispose d’une opposition institutionnelle indigente, affamée  en quête de refuge pour se soustraire aux futures  procès car, ayant piochés dans les caisses de l’Etat.
Même s’il est vrai que d’autres d’entre ces leaders refusent d’entrer dans la danse. A notre  avis, ceux de l'opposition qui ne sont pas allés aux élections ont bien compris que ce qu'il y a à faire, pour réconcilier le peuple, c’est de boycotter ces élections. ne pas siéger dans les mairies et ne pas aller à l'assemblée. Demander au peuple de réclamer d’une seule voix  ses droits. Si le SDF et ses acolytes pouvaient le comprendre, le peuple s'en souviendra et l'histoire leur donnera raison.

La passivité des Camerounais devant cette situation ne doit pas faire illusion. Réduit à l’impuissance, muselé, le peuple est conscient du mépris dans lequel on le tient et du gâchis qui a été fait de ses possibilités de développement humain. Pourra-t-on s’étonner demain si, en désespoir de cause, il verse dans l’extrémisme ? C’est tout ce qu’une politique cynique et irresponsable lui aura laissé.

Les Camerounais de toutes les générations ont fait des sacrifices incommensurables pour proclamer leur soif et leur désir de démocratie. Les peuples ne sont pas responsables des errements de leurs leaders. Le peuple se devait d’examiner attentivement la qualité des idées qui leur sont proposées par ces leaders, avec la même minutie que nos mamans lorsqu’elles achètent des oignons au marché, et ne pas se laisser enthousiasmer pour un homme politique simplement parce qu’il sait enflammer les foules.

En revanche, il ne sert à rien à vouloir contester les résultats du scrutin. Les dés sont pipés mais ce qui est sur et certain, s’il s’agit d’aller dans l’hémicycle de Paul Biya  de nuit pour danser le Ndombolo et le Coupé-décalé, ses zouailles sont toujours fidèles au rendez-vous... Et absolument imbattables ! Qu’importe le prix. Ainsi va le Cameroun

Bintou Fatimata
©Prisma international

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