Mobilisation générale en France pour lutter contre la mort subite d'athlètes

La série noire de morts subites qui a frappé des athlètes de haut niveau ces derniers jours a conduit à une mobilisation générale pour tenter d'enrayer le phénomène.

La Fédération internationale de football (FIFA) a pris le dossier à bras le corps après les décès récents de trois joueurs _ l'Espagnol Antonio Puerta du FC Séville, l'ex-international zambien Chaswe Nsofwa, qui évoluait à l'Hapoel Beersheba en Israël, et Anton Reid, 16 ans, jeune joueur de Walsall en Angleterre _ alors qu'en France, la généralisation des défibrillateurs dans les stades est envisagée.

"Des défibrillateurs seront posés autour des stades: des dizaines voire des centaines de vies pourraient être sauvées grâce à eux", a déclaré vendredi Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé et des Sports à l'Institut mutualiste Montsouris, en marge de la présentation du dispositif médical pour la Coupe du monde de rugby.

"Je m'emploierai à leur développement."

Tous les sports sont touchés. Un volleyeur de l'équipe de Chaumont, Cédric Schlinger, est mort jeudi après s'être effondré lors d'un exercice d'attaque au filet.

Le premier gros choc avait été causé par le malaise fatal en direct devant les caméras de télévision du Camerounais Marc-Vivien Foe sur la pelouse du stade de Gerland, lors de la Coupe des Confédérations de football 2003.

La FIFA prêche pour la prévention en s'appuyant sur les résultats des examens menés sur les footballeurs de la Coupe du monde 2006. Elle les avait tous contraints à passer des examens généraux mais aussi cardio-vasculaires avec électrocardiogramme et échographie du coeur avant la compétition.

"Nous avons commencé à exploiter les résultats et cela nous conforte dans l'idée qu'il faut généraliser ces examens préventifs et les rendre obligatoires pour toutes les compétitions de la FIFA", a déclaré jeudi, le professeur Jiri Dvorak, le médecin en chef de la FIFA.

Antonio Puerta souffrait d'une anomalie cardiaque non dépistée du ventricule droit qui, selon la FIFA, "peut perturber le rythme cardiaque jusqu'à causer son arrêt complet".

Entre 400 et 500 personnes meurent subitement en France chaque année dans le cadre d'une activité sportive, a expliqué dans le journal Le Monde l'épidémiologue Xavier Jouven de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Il plaide pour que tous les stades soient pourvus de défibrillateurs.

"On peut faire facilement passer le taux de survie de 2 à 10 pour cent, a-t-il expliqué. Il faut également que les joueurs eux-mêmes puissent être capables de pratiquer un massage cardiaque pour pouvoir intervenir immédiatement auprès d'un de leurs coéquipiers."

M.Q