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15 novembre 2007

Cameroun : liste des militaires arrêtés suite aux rumeurs de coup d'Etat

SEUMODans un article publié le 05 novembre dernier Le Messager constatait que "les milieux de l’armée et de la sécurité en général vivent une singulière frilosité depuis" l'ouverture d'une enquête sur un projet présumé de putsch militaire contre le regime de Paul Biya. Le journal de Pius Njawé revelait dans le même article des arrestations d’officiers supérieurs de l'Armée camerounaise.

Aujourd'hui nous savons que les arrestations ont été massives et ont frappé des soldats de rang, des sous-officiers et des officiers supérieurs. Selon nos informations les hommes dont les noms suivent font partie des militaires et civils arrêtés (liste non exhaustive):

Lieutenant colonel KOUE Emmanuel
Lieutenant AKTAYE Isaac
Lieutenant NOMO
Lieutenant MUE
Lieutenant HOUE Charles
Second maître LITASSOU
Second maître OUSMAN Boukar
Second maître OUSMANOU André
Second Maître BOUKONO
Adjudant BOBIE
Maréchal des logis GASISSOU
Sergent WAPI
Sergent NKOUE
Sergent MADOU A.
Caporal chef SAMBA NYAME
Caporal chef NDONFACK
Caporal chef NJIKAM
Caporal chef MBALLA ONDOUA
Caporal chef BELINGA AMOUGOU
Mr GNOWA Luc, directeur de l’Alliance biblique du Cameroun, est enlevé par des éléments du secrétariat d’Etat à la Défense (Sed). Au moment de sa libération ses proches ont dû le conduire d'urgence à l'hopital, conséquence probable des mauvais traitements qu'il a subi.

La plupart des militaires arrêtés l'ont été de manière purement arbitraite. En effet dans cet atmosphère de psychose générale le regime de Yaoundé parait avoir mis en oeuvre ce que la presse a appellé "le principe de précaution" : comme l'affirme Le Messager "l’on ne sait toujours pas grand-chose de ce schème qui ressemble, d’entrée de jeu, à un vaste procès d’intention". Alors on arrête tous ceux qui seraient proches, d'une manière ou d'une autre, y compris par la simple appartenance tribale, de l'homme qui inspire dépuis plus de deux décennies une trouille bleue au pouvoir camerounais : le Capitaine Guérandi Mbara.

D'après la presse écrite camerounaise des soldats, des sous-officiers et des officiers ont été arrêtés juste parce qu'il sont Toupouri ou parce qu'ils ont eu à travailler avec le Capitaine Guérandi avant...1984. Détenus au secret depuis leur arrestation, les prisonniers risquent fortement d’être torturés et soumis à d’autres formes d'atrocités et de mauvais traitements.

Il suffit de parcourir les publications des organismes nationaux et internationaux de défense des droits de l'Homme pour se convaincre que le bilan dressé en 2003 par un rapport sur le Cameroun de la FIDH(*) intitulé " La Torture : une réalité « banale », une impunité systématique " garde toute son actualité. Extraits.

"Le rapport dresse un bilan inquiétant de la situation des droits de l’Homme dans le pays : tout en démontrant la paranoïa sécuritaire du régime et ses dérives (p. 8-9) ainsi que les dysfonctionnements d’une justice trop souvent militaire (p. 7-8), les chargés de mission ont particulièrement insisté sur la pratique de la torture au Cameroun.
Ils stigmatisent tout d’abord cette pratique dans les commissariats de police et gendarmeries après une arrestation (p.10-12). L’enquête préliminaire se résume, selon un journaliste camerounais, par la « quête de l’aveu forcé » lors de gardes à vue prolongées. Une liste macabre de 45 personnes décédées depuis janvier 2003, seulement quelques jours après leur arrivée dans la prison centrale de Douala, est à cet égard édifiante (p. 13).

Le rapport souligne ensuite les conditions déplorables de détention dans les prisons, traitements inhumains et dégradants : surpopulation carcérale due notamment au grand nombre de détentions provisoires, accès payant aux soins, assistance judiciaire déficiente, etc. « Rien n’est aux normes », aux dires de certains administrateurs pénitenciers (p.12-17).

Les chargés de mission insistent en outre sur les arrestations et détentions arbitraires ainsi que les actes de torture perpétrés sous les ordres des chefs traditionnels au nom d’une justice coutumière. Tout-puissants, ceux que l’on nomme les Lamidos, mettent à terre l’autorité légitime de l’Etat en matière de justice avec, paradoxalement, la complicité silencieuse du pouvoir, vraisemblablement soucieux de conserver une assise électorale.

Les actes de torture demeurent très largement impunis. Même si les autorités nationales rappellent qu’une loi de 1997 sanctionne les tortionnaires, les victimes et leurs familles hésitent à porter plainte, soit par peur des représailles, soit découragées par une justice partiale."

En lisant ces lignes on ne s'étonnera pas d'entendre les Camerounais considérer la problématique de la torture, des arrestations arbitraires et de l'impunité comme l'enjeu fondamental de la lutte pour l'Etat de Droit, la bonne gouvernance et la Démocratie au Cameroun.

©Source Roufaou Oumarou

http://www.oumarou.org

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