SM Annick Julio Djampou T. " J’ai trouvé une communauté Ndé soudée à Bruxelles "

Il est le chef supérieur du village Bangoua situé dans le département du Ndé dans la région de l'Ouest Cameroun. Il est le 24ième chef à la tête de village qui doit sa réputation au Cameroun de la célèbre fête du macabo. Sa majesté Djampou Tchatchouang Annick Julio puisqu'il s'agit de lui a répondu à nos questions lors de son récent séjour à Bruxelles avec le ton libre qu’on lui connaît. Sans détours, il parle de tous les sujets abordés avec une franchise et une objectivité . Lisez  plutôt

Bonjour Sa Majesté et merci de nous recevoir. Quel est l’état de santé actuel du village Bangoua ?

Bonjour à vous et merci  pour cette opportunité que vous m’accordez afin que je puisse m’exprimer dans vos colonnes. Comme vous le savez déjà, je suis le chef supérieur du village Bangoua situé dans le département du Ndé et dans la région de l’Ouest Cameroun. Le village se porte un peu bien. Il est encore en chantier avec beaucoup de projets de développement pour améliorer la condition de vie de la population. C’est aussi une occasion pour moi de lancer un appel aux fils Bangoua d’apporter leur contribution dans la construction et le développement du village.

Parlant du village Bangoua. Quels sont selon vous les problèmes  qui entravent le processus de son  développement ?

Le développement de Bangoua comme dans la plus part des autres villages du département se heurte sur plusieurs problèmes. Au niveau humain, il faut sensibiliser les bénéficiaires des projets, l’éducation et le changement de mentalité etc. les problèmes ne manquent pas dans cette entité.

Lors de votre séjour à Bruxelles en Belgique vous avez rencontré plusieurs associations du département du Ndé. Quelles ont été vos impressions à l’issu de ces rencontres ?

J’ai rencontré la  grande communauté Ndé de Bruxelles avec qui nous avons eu des échanges et en ma qualité de père de famille, je leur ai prodigué des conseils. J’ai trouvé une communauté Ndé soudée, enthousiaste, pleine d’imagination et je les encourage d’aller de l’avant et de toujours rester en harmonie et aussi avoir le sens du développement comme ils me l’ont présenté. A ce jour, je suis comblé de joie et de satisfaction.

Sa majesté, comment se déroule votre journée de travail dans la chefferie?

Ma journée de travail se déroule comme celle de toute personne valide. Le matin  je travaille avec les notables de la cour dans la plantation de la chefferie. Je contrôle également beaucoup de projets initiés dans le cadre du développement du village. Ma journée est vraiment meublée et je ne m’ennui pas.

Dans le cadre de vos  projets de développement du village, avez-vous pensez un seul instant à tendre la main à la diaspora pour qu’elle puisse vous venir en aide ?

Le premier projet qui suit son cours actuellement au village initié par moi a reçu une impulsion de la communauté Bangoua de la diaspora. En 2005 dans le cadre de ma tournée de prise de contact en Europe, j’avais rencontré la communauté Bangoua de Paris et comme dans ma valise se trouvait le projet d’adduction d’eau potable. La communauté a  été sensible à ce projet et ensemble, nous avons entrepris avec les travaux au village. Je profite  en passant pour les remercier et les exhorter d’aller de l’avant. Ce projet à ce jour glane beaucoup de partenaires à l’instar de la Fondation V. Environnement, le syndicat des Eaux de Lille de France, la ville de Paris, les Enfants du Ndé.

A ce jour, quel a été la réaction des populations avec la matérialisation de ce projet d’adduction d’eau au village ?

Le projet est toujours en cours et la population s’est montrée très satisfaite d’avoir de l’eau de bonne qualité. L’impact de ce projet est aussi palpable sur leur condition de vie. Les statistiques des maladies hydriques produites par l’hôpital protestant de Bangoua montrent que les infections  dues à une mauvaise qualité d’eau sont en nette régression au niveau du village.

Quelles relations avez-vous avec les chefs traditionnels  du département du Ndé d’une part et avec les élites Bangoua d’autre part ?

Avec les autres chefs, nous entretenons des rapports  d’harmonie, nous nous retrouvons régulièrement. Avec la population, les élites, tout se passe également très bien.

Sa majesté, est ce vrai que les chefs traditionnels du département du Ndé se retrouvent en réunion au moins une fois par mois en réunion. Qu’est ce que vous traitez comme point à l’ordre du jour lors de vos rencontres ?

Tous les 20 du mois, tous les chefs traditionnels du département du Ndé se retrouvent en réunion. Nous discutons des projets de développement de nos villages respectifs. Nous avons des points  que je ne peux pas me permettre de les rendre public.

Qu’est ce que sa majesté pense de la diaspora camerounaise ?

La diaspora camerounaise  commence déjà à s’organiser et c’est déjà bien. Il faut maintenant qu’elle développe des projets de développement vers leurs localités respectives. Je suggère aux ressortissants camerounais de la diaspora de s’organiser dans les regroupements associatifs pour s’unir afin de barrer la voie au sous développement.

S’il arrive qu’un camerounais de la diaspora décide de retourner au pays et de s’installer à Bangoua, est ce que la chefferie pourra l’accueillir ?

La chefferie accueille toujours toutes les personnes. On ne saurait repousser qui que ce soit pour son installation au village. C’est pour cela que nous suggérons à tous de venir avec leur projet au village, il existe encore des terrains vierges. Nous sommes là pour vous accueillir.

Sa majesté, un dernier mot à l’intention de nos lecteurs

Pour terminer, je remercie Camer.be, je remercie également tous ceux qui ont œuvré pour que mon séjour européen se passe dans des bonnes conditions. Je dois retourner au Cameroun avec beaucoup de souvenirs, beaucoup d’émotion et de joie.

© Camer.be : Propos recueillis par Hugues SEUMO