Les Sud-Africains aux urnes depuis ce matin pour leur 4e scrutin post-apartheid

Plus de 23 millions d'électeurs sud africains sont appelés depuis ce matin à renouveler l'Assemblée nationale et les parlements provinciaux, lors de ce 4ème scrutin national depuis l'avènement de la démocratie multiraciale et l'élection de Nelson Mandela en 1994. Fort d'une légitimité tirée de la lutte contre l'apartheid, l'ultra majoritaire Congrès national africain (ANC) fait à nouveau figure de favori selon les sondages, avec 64% des intentions de vote. Cependant, certains experts statistiques estiment que les divisions au sein de l'ANC ( Congrès national africain), déclenchées par la démission de l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki, pourraient entraîner des suffrages en moins pour le parti.

Quelques personnalités marquantes  des élections générales en Afrique du Sud

- Winnie Madikizela-Mandela, ex-épouse de Nelson Mandela et cinquième candidate sur la liste nationale de l'ANC   A 72 ans, elle signe son retour en politique après avoir été marginalisée depuis 2003 à la suite d'une condamnation pour fraude.

- Mandla Mandela, petit-fils du premier président noir Nelson Mandela et candidat provincial du Congrès national africain (ANC) dans l'Eastern Cape sud-est). A 33 ans, il suit les pas de son grand-père, en se présentant comme candidat de l'ANC dans sa province natale, où il a été intronisé chef traditionnel en 2007.

- Helen Zille, chef du principal parti d'opposition l'Alliance démocratique (DA), journaliste retraitée  et candidate provinciale dans le Western Cape (sud-ouest) est modialement connue à travers ses écrits sur les événements ayant abouti à l'assassinat du militant noir anti-apartheid, Steve Biko en 1977.

Plusieurs observateurs avertis de la scène politique sud africaine affirment que l'Afrique du Sud est en train de franchir un autre pas dans le processus démocratique avec ces élections générales.

Professeur au conseil de recherches en sciences humaines de l’Université de KwaZulu–Natal, Adam Habib n’est pas inquiet. Pour lui, répondant aux questions d’un journaliste de canal Afrique émettant depuis Aucklandpark en Afrique du Sud, les jeunes institutions démocratiques ont prouvé leur capacité de résistance : les élections sont libres, l’opposition a la possibilité de faire campagne sans entrave et les médias peuvent enquêter sur les responsables politiques.

La formation en décembre du Congrès du peuple (Cope) par des dissidents de l’ANC a également créé « une nouvelle option » et ouvert l’espace politique estime pour sa part Dirk Kotze, de l’Université d’Afrique du Sud (Unisa). « Si on se penche sur les élections dans leur ensemble et le rôle du Parlement ainsi que celui des partis politiques, la plupart des gens sont aujourd’hui plus optimistes qu’il y a un an », conclut-il.

L'ANC, le parti sud-africain au pouvoir, a de grandes chances de recueillir de 60 à 65% des votes pour conserver la majorité des sièges à l'Assemblée nationale. Si cela se produit, il est probable que Zuma devienne le prochain président d'Afrique du Sud.

Hugues SEUMO