Bruxelles: De l’abolition à l’esclavage moderne.
Le jeudi 23 août dernier à la salle Gothique de l’Hôtel de Ville de Bruxelles, s’est déroulée une commémoration du bicentenaire de l’abolition de l’esclavage ; cérémonie à laquelle étaient invités d’éminents journalistes, professeurs et d’autres chercheurs.
Je ne vais pas étaler les différentes étapes de cet après-midi, ce n’est pas le but de cette réflexion. Par contre, je tiens à remercier et féliciter tous ceux qui ont œuvré à la réussite de cet événement.
Parmi les intervenants, Monsieur Bertin MAMPAKA, dont le sujet de l’intervention s’intitulait : « de l’abolition à l’esclavage moderne ». Et ce n’est pas non plus le contenu de son intervention qui nous intéresse dans cette réflexion, mais plutôt sa réaction par rapport à une personne de service.
Dans la salle de mariage, où avait lieu le drink de clôture, une table harmonieuse est dressée par l’équipe du protocole. Boissons et sandwiches attendent les convives. La responsable du service fait remarquer aux impatients qui voulaient se servir avant l’heure, que ce n’est pas le moment, car la quasi-totalité des invités est encore dans la salle de conférences.
Monsieur MAMPAKA arrive au buffet, et se sert devant deux personnes qui se sont vues interdire l’accès à la table quelques instants auparavant. La responsable de service ne pensant faire que son travail, lui demande s’il veut bien attendre l’arrivée de tout le monde. Monsieur MAMPAKA répond – les yeux grands ouverts – à cette dame : « Vous savez à qui vous parlez madame ? ». Phrase qu’il a répété deux fois sur un ton de chef, et d’ajouter : « je suis l’Echevin MAMPAKA, vous voulez perdre votre poste ! ». Et sur un ton autoritaire, il répète encore la dernière phrase à deux reprises.
La dame de service n’a rien pu dire, tandis que Monsieur l’Echevin s’est éloigné en sirotant son « jus d’orange ».
Moi ainsi que d’autres personnes qui ont assisté de près à cette scène, sommes restés bouche bée devant un tel comportement émanant d’un échevin, qui quelques minutes auparavant essayait de parler « de l’abolition à l’esclavage moderne ».
A travers son comportement, Monsieur l’échevin ne montre-t-il pas une facette de l’esclavage moderne ?
Peut-être que Monsieur MAMPAKA ne savait-il pas à qui il s’adressait ?
Il parlait à une citoyenne, parmi d’autres citoyens, grâce auxquels il occupe le poste d’échevin. Et je veux ajouter : « En agissant de la sorte, vous voulez perdre votre poste Monsieur l’Echevin ! ».
Nous sommes en Belgique, nous sommes dans une démocratie. Il faut se libérer de cette mentalité lamentable, caractéristique des pays dictatoriaux, qu’il est sensé combattre en tant que représentant de la démocratie. Cette phrase : « Vous savez à qui vous parlez ? » résonne encore dans mes oreilles et me fait penser à un temps révolu. Et cette phrase menaçante : « Vous voulez perdre votre poste ! » me rappelle l’autorité abusive des hommes « irresponsables » tenant des postes de responsabilité.
Monsieur l’Echevin oublie qu’il est élu pour servir le citoyen et non le sévir. Ce qui s’est passé montre bien, que de nos jours, il y a encore des mentalités obscurantistes qui subsistent et forment les traits du visage de l’esclavage moderne.
Mohamed AZAITRAOUI