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8 février 2008

Cameroun - Belgique : Pourquoi Ebenizer Folefack Sontsa s’est-il suicidé ?

Centre_de_MERCKSPLASLes circonstances ayant conduit au suicide de Folefack demeurent incomplètes. Ce que l’on sait en revanche c’est que le camerounais a été trouvé sans vie par un autre sans papier chinois. Pourtant, Folefack aurait pu bénéficier d’une régularisation dans les jours et semaines à venir.

Ebenizer Folefack Sontsa, 32 ans, vivait à Bruxelles depuis 2005. Il avait demandé le statut de réfugié au près de l’office des étrangers. Sa requête avait été rejetée quelques temps après. Laissé libre, il vivait à Bruxelles où aucun fait de délinquance ne lui était reproché selon un ami de la victime qui a requis l’anonymat.

La police avait interpellé et placé l’infortuné au centre fermé de Merksplas  il y a quelques semaines. Depuis le mois de février 2008 il était sous la menace d’une expulsion. Son avocat avait entrepris des démarches aux fins de suspendre la procédure d’expulsion. La menace fut mise en exécution samedi dernier. Folefack avait en effet résisté à son renvoi de la Belgique vers le Cameroun le 26 avril dernier.

Comme le rapportait camer.be dans ses dernières éditions, un autre camerounais résidant en France avait dénoncé la tentative d’expulsion de son compatriote. Serge Ngajui Fosso effectuait le voyage Paris Douala via Bruxelles. A Zaventem, il avait assisté a une scène horrible un homme encadré par 4 policiers, plus des policiers en civil, se débattait et criait à tue tête dans le vol SN Brussels. Les cris étaient étouffés par les policiers qui tentent de le faire taire. L’un des policiers avait posé son genou contre le coup de l’homme à expulser. Il s’avère aujourd’hui que cet homme n’était autre que  Ebenizer Folefack Sontsa. Il s’est suicidé le 01 mai 2008 au centre fermé de Merksplas.

Le drame s’est noué dans les toilettes du centre où Folefack s’était retiré après le repas. Il s’est étouffé au moyen de draps. Selon une information relayé par la presse belge, il avait été placé en cellule d'isolement le lendemain de sa ‘’rébellion de Zaventem’’ du 26 avril dernier.

S’est-on préoccupé de l’état de santé de Folefack violenté à Zaventem ?
La directrice du centre Lucie Thuwis a reconnu sur la chaîne flamande VRT qu’une tentative d’expulsion avait été perpétrée contre la victime âgée de 29 ans (?) samedi dernier. D’auprès son avocat, des traces de violences de cette opération du 26 avril étaient apparentes sur la victime.

Me Alexis Deswaef, explique que l’action des policiers belges a été excessive sur ce coup-là : ‘’La première tentative d'expulsion est considérée comme une invitation à partir et il ne devrait pas y avoir usage de la force", a déclaré Me Alexis Deswaef avant d’ajouté qu’une seconde tentative d'expulsion était prévue pour le lundi 05 mai.

"M. Folefack n'a pas supporté la perspective d'une seconde tentative d'expulsion et a mis fin à ses jours", selon son avocat qui a affirmé sur la chaîne de radio Bel-RTL que le gouvernement belge est responsable de la mort de son client. Plusieurs détenus de Merksplas ont réagi violemment à l’annonce du décès du camerounais mettant même le feu à plusieurs objets. C’est la police qui est venue calmer les esprits avec l’aide  d’un prêtre.

Toujours selon l’avocat de la victime :"M. Folefack avait de réelles perspectives de régularisation". Il aurait pu être régularisé sur base du critère de l'ancrage durable ou d'un contrat de travail, conditions arrêtées par le gouvernement Leterme I.

A Bruxelles, certains camerounais se demandent déjà à qui le tour..


L’activisme de Folefack au sein de la diaspora aurait-il poussé l’ambassade du Cameroun à Bruxelles à signer un laissez-passer à l’aveuglette ? Certains camerounais contactés le pensent. Dans le milieu camerounais effectivement, camer.be a appris des sources concordantes que grâce au travail minutieux d’un large réseau d’espionnage, une liste de manifestants de la diaspora se trouve actuellement entre les mains des autorités camerounaises. Manifestants qui seraient désormais attendus au Cameroun pour répondre de leurs activités visant à ternir l’image du pays à l’étranger.

Folefack a certainement été poussé à cet ultime acte. Le suicide est un geste grave, pour que les causes et les responsabilités en soient minimisées. Folefack serait-il sur la liste des ‘’ennemies de la démocratie apaisée du régime de Yaoundé’’? Qui devait l’accueillir à la descente d’avion au Cameroun ; La police ou sa famille restée au pays ? Personne dans le milieu camerounais n’ose se prononcer sur la question pour l’instant. Nous n’avons pas pu requérir l’avis de son avocat sur la question non plus.

Il est certain que Folefack devait être renvoyé au Cameroun sur la base d’un laissez-passer signé par l’ambassade de son pays d’origine. Cette reconnaissance de la nationalité camerounaise implique dès lors des responsabilités au près des autorités diplomatiques. La prise en charge des frais funéraires et le rapatriement des restes d’un citoyen mort à l’étranger en est une, surtout lorsqu’on a préalablement identifié ce citoyen comme ce fut le cas avec Folefack.

Toute la rédaction de camer.be s’associe à la douleur de la famille et des proches de la victime. Paix à son âme.

© Camer.be : Hermann Oswald G’nowa

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